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2 et 3 décembre 2010, Liège : Georges Ier d’Amboise (1460-1510). Une figure plurielle de la Renaissance.

Archevêque de Rouen, cardinal, légat a latere et principal conseiller du roi de France
Louis XII, Georges Ier d’Amboise est l’une des personnalités françaises les plus marquantes du
début du XVIe siècle. Pendant une dizaine d’années, il est l’artisan de la politique royale tant en
France qu’à l’étranger. Malgré plusieurs publications récentes à son propos, la place réelle de
l’homme dans le ballet diplomatique de l’époque demande toujours à être éclairée. Trop souvent,
on entend qu’elle a été considérable sans que des preuves solides viennent étayer ce jugement.
Les champs de recherches ne manquent pourtant pas. Par exemple, sous le règne de Louis XII,
émerge une véritable propagande de cour. Et, si la figure royale y occupe une place considérable,
les adjuvants du pouvoir – prélats, officiers et conseillers – ne sont pas en reste, ainsi que Nicole
Hochner l’a récemment montré. Dès lors, pourquoi le cardinal d’Amboise n’aurait-il pas lui aussi
bénéficié d’une image politique personnelle ?
S’il occupe les fonctions officieuses de premier ministre de Louis XII, Georges Ier
d’Amboise demeure avant tout un ecclésiastique qui cumule les fonctions les plus prestigieuses.
Ses déconvenues pontificales sont bien connues : à deux reprises, il échoue dans sa quête au trône
de saint Pierre. En revanche, son action en tant que chef de l’Église de France reste encore à
éclaircir. À cet égard, nous manquons d’études qui mettraient en lumière son réseau bénéficial,
rassemblant frères, cousins et amis. Par ailleurs, alors même que l’on sait que le prélat a encouragé
les réformes monacales qui, au début du XVIe siècle, voient le jour partout en France, ses
relations avec les milieux favorables aux réformes sont encore mal connues. Ainsi, serait-il lié aux
cénacles humanistes, tel celui constitué autour de Jacques Lefèvre d’Étaples ?
Georges Ier d’Amboise est encore un bâtisseur et un amateur d’art averti, comme en
témoignent le château de Gaillon, sa librairie et ses jardins. Si des études récentes permettent de
connaître le monument, largement démantelé pendant la Révolution, de nombreuses zones
d’ombres persistent encore quant à l’implication du cardinal dans la diffusion des nouvelles
formes venues d’Italie. Or, le cardinal fait venir en France des équipes de sculpteurs et de peintres
lombards. Il collectionne aussi les œuvres d’art italiennes, assisté par son neveu, Charles II
d’Amboise, alors gouverneur du roi de France dans le duché de Milan. De plus, le prélat achète
un important fonds de manuscrits ayant appartenu aux rois aragonais de Naples et favorise
l’installation de l’imprimerie à Rouen. Aussi, puisque l’on mesure aujourd’hui mieux l’influence
lombarde sur la première Renaissance septentrionale, il serait opportun d’étudier de plus près
l’exacte implication du cardinal dans l’assimilation de ces nouvelles formes.
En balayant de la sorte les aspects politiques, religieux et culturels de la vie de Georges Ier
d’Amboise, ce colloque – résolument interdisciplinaire – tâchera de dégager de nouvelles pistes
de recherches. À terme, nous espérons qu’il constituera un complément à l’exposition « France
1500 », programmée au Grand Palais en 2010, mais aussi un préambule utile à une étude globale
des prélats de cours au Bas Moyen Âge et à la Renaissance, telle celle prévue en 2011 au Grand
Séminaire de Tournai.

Les communications ne devront pas dépasser 25 minutes. Nous invitons les chercheurs
intéressés à prendre contact avec nous avant le 31 mars 2010, en nous envoyant une proposition
de communication (une page maximum) ainsi que quelques lignes de curriculum vitae.

Jonathan DUMONT (Ulg)
jonathan.dumont chez ulg.ac.be
Laure FAGNART (FNRS/Ulg)
laure.fagnart chez ulg.ac.be