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Les Décors de Molière (1658-1674)

Philippe Cornuaille

Philippe Cornuaille, Les Décors de Molière (1658-1674), Paris, PUPS, 2015, ISBN : 978-2-84050-986-8 , 35 €.

Cet ouvrage a pour objectif de démontrer la richesse et la variété des dispositifs scéniques utilisés par Molière à Paris, à partir de 1658 jusqu’à sa mort. Tout au long de notre réflexion et de nos démonstrations, notre approche est triple et fondamentalement pluridisciplinaire. Si elle s’intéresse à l’iconographie disponible, elle s’appuie surtout sur un matériel d’archives fait de sources manuscrites en même temps que sur une méthodologie littéraire.

Afin de mieux comprendre tous les aspects matériels du théâtre de Molière, l’étude s’attache tout d’abord à faire un rappel circonstancié du contexte technique, matériel et scénographique du théâtre au XVIIe siècle : les grandes scènes parisiennes, comme celles du Marais et de l’Hôtel de Bourgogne en mettant l’accent sur les productions les plus représentatives ou les plus spectaculaires. Puis, à l’aide de notes, de manuscrits ou de contrats qui, pour la plupart, sont inédits, Ph. Cornuaille met en lumière les spécificités architecturales du théâtre du Palais-Royal qui fut pour Molière le principal espace de création. L’histoire de ce théâtre, détruit entièrement au milieu du xviiie siècle, est peu connue. Le livre fait un état des lieux depuis sa construction en considérant ses multiples aménagements, équipements et transformations subies au rythme des innovations techniques. C’est l’occasion de valoriser le travail des grands architectes-machinistes, la plupart du temps italiens, œuvrant sur les scènes parisiennes dans cette seconde moitié du siècle.

Enfin, l’ensemble des comédies du dramaturge est étudié ; elles sont regroupées en deux grandes catégories : les pièces données à la Ville ; elles sont certainement les plus connues du grand public mais ce sont aussi celles qui, n’ayant pas bénéficié de commentaires contemporains quant à leurs dispositifs scéniques, sont les plus difficiles à visualiser. Mais le décryptage minutieux du texte a pallié en partie cette lacune ; il met en évidence un rapport quasi constant entre action et décoration et confirme l’intérêt manifeste de l’auteur-comédien pour la mise en scène. La seconde catégorie concerne les comédies données pour la Cour, souvent appelées « comédies-ballets » ou comédies « mêlées de danse et de musique ». Bénéficiant de moyens financiers considérables, elles furent caractéristiques par leur débordement de luxe et d’inventivité orchestré par Molière.