Accueil / Art et culture / Espaces intérieurs / Etudes modernes > Les appartements du comte et de la comtesse (...)

Les appartements du comte et de la comtesse d’Artois à Versailles

Jean-Jacques Gautier

Gautier, Jean-Jacques. Les appartements du comte et de la comtesse d’Artois à Versailles. Distribution et décor intérieur (1773-1792), Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, n° 13, 2010, p. 29-54.

Extrait de l’article

À qui veut avoir une juste idée de la distribution et de l’échelle des appartements du comte et de la comtesse d’Artois, il lui faut se rendre au rez-de-chaussée de l’aile des Princes, dans les salles réaménagées sous Louis-Philippe, mais épargnées dans leurs proportions. C’est là qu’il pourra prendre conscience des volumes créés par le dessin des murs de refend, en transposant par l’imagination la distribution à l’étage noble, même si l’élévation diffère. Et s’il a la chance de pouvoir pénétrer dans les petits cabinets qui doublent l’enfilade sur le jardin et qui ne tirent leur jour que de la galerie des Princes, il pourra se rendre compte, de par leur exiguïté, combien le développement d’une vie intime devait être difficile pour les occupants, fussent-ils princiers, d’autant que la disposition des fenêtres sur ces galeries invitait à toutes les indiscrétions. Ces distributions dues à Jules Hardouin-Mansart, premier architecte de Louis XIV, et qui ne devaient d’ailleurs pas être reprises pour l’aile Neuve du côté nord en ce qui concerne les cabinets, relevaient encore d’un esprit de représentation, cher au Grand Siècle, et qui ne satisfaisait déjà plus les jeunes générations. En outre, ces espaces en enfilade étaient desservis par de grands escaliers de pierre dont le principal subsiste à l’entrée de l’aile sous le nom d’escalier des Princes, et au centre par un salon gigantesque qui, en imposant une césure au milieu de l’aile, contrariait les exigences de la distribution d’un appartement princier dès le début du XVIIIe siècle.

Lire la suite (persee.fr)