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Versailles en ses îles

Maurice Girault

Girault, Maurice. Versailles en ses îles, Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, n° 15, 2012, p. 149-162.

Extrait de l’article

Le soleil des arts versaillais paraît s’être levé entre le 6 et le 14 mai 1664, au moment de la célébration des Plaisirs de l’Île enchantée. On s’accorde à découvrir dans le dessin des espaces l’esquisse des jardins que connaîtra le Grand Siècle. On trouve alors réunies la plupart des formes de spectacles royaux, dépassant en richesse et en variété les performances de Fouquet : joutes, cavalcades, théâtre, musique et ballets. On perçoit, avec les têtes de femmes en espagnolettes et bien d’autres détails décoratifs, l’avant-garde de motifs destinés à faire florès, et la variation de divertissements qu’en offrira quatre ans plus tard la fête donnée en l’honneur de Mme de Montespan complètera le catalogue de vues architecturales nouvelles. Mais au bout de ces quatre ans, pour peu que l’on s’interroge sur la valeur symbolique des décors, on s’aperçoit que l’esprit du temps a changé. Le Grand Divertissement de Versailles de 1668, tout comme les fêtes de 1674, destinées à célébrer la conquête de la Franche-Comté, fourniront surtout les prototypes de plein air des futures soirées de Grand Appartement organisées sur le parcours interne de l’appartement du Roi dans l’aile nord du corps central. Pourtant, de tous les éléments constitutifs ayant joué un rôle important dans les projets d’aménagement des jardins de Louis XIV, il en est un qui ne semble pas avoir particulièrement retenu l’attention des observateurs : le motif de l’île, dont la référence apparaît comme capitale dans le titre même de la fête de 1664.

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