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Christine de Pizan lectrice de Gilles de Rome 

Daisy Delogu

Delogu, Daisy, « Christine de Pizan lectrice de Gilles de Rome », Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes, 16 | 2008, 213-224.

Extrait de l’article

Depuis longtemps, les chercheurs ont reconnu que dans la rédaction de ses propres œuvres Christine de Pizan s’était servie de diverses sources classiques et médiévales. Certains critiques ont reproché à l’écrivaine prolifique un manque d’originalité, tandis que d’autres l’ont tout bonnement accusée de plagiat. Or, l’usage que fait Christine de la citation, de la paraphrase, de la traduction, et de la réécriture des œuvres préexistantes la situe dans une tradition littéraire médiévale dont une des données de base est un respect profond pour le passé – qui renferme tout ce qui a de la valeur – et qui sert d’assise à sa propre auctoritas. Continuer, traduire (au sens tant linguistique que formel, ainsi que dans les maintes mises en prose, ou bien versifications, des textes), réécrire, étaient les activités primordiales de la création littéraire. Ces critiques de Christine, celles de ses contemporains comme celles des modernes, s’expliquent peut-être alors davantage par le fait qu’elle soit une femme-écrivain qui ose aborder les sujets de la politique, de l’éthique, et de la chevalerie, que par les techniques qu’elle emploie, techniques qu’elle partage, d’ailleurs, avec de nombreux autres écrivains de son époque.

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