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6 nov. 2016, Paris : Art du puissant, objet multiple. Médailles et jetons en Europe, de la Renaissance à la première guerre mondiale.

Au XVe siècle, la médaille renaît dans les cours italiennes et revêt une valeur commémorative qui s’étend aux autres souverainetés européennes. Les médailles, les jetons et autres objets monétiformes sans valeur fiduciaire se répandent alors pour connaître de véritables moments d’apogée durant les XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles : les plus célèbres manifestations de cette production étant, par exemple, l’édition d’histoires métalliques de Louis XIV à Napoléon, en passant par le Tsar de Russie. Malgré les fluctuations du goût qui lui font successivement connaître des périodes de renom puis de défaveur, la médaille ne perdit jamais de sa force d’usage et fut tout autant employée par les régimes républicains pour véhiculer leurs idéaux.

Ces objets, produits d’un art officiel, allient l’image au texte pour transmettre un message tout en s’appuyant aussi sur une hiérarchie de valeurs intrinsèques ordonnées par les métaux employés, allant de l’or aux alliages les plus modestes. Reproductibles, portatifs, ils offrent la possibilité d’une large diffusion et leurs biographies présentent de ce fait certaines spécificités.

Une première réflexion porte sur le rôle du graveur, dont la fonction oscille entre celle d’artisan, d’artiste ou d’agent du pouvoir. Cet artiste, nommé par une instance officielle, peut aussi connaître une forme de pratique paradoxale, entre les contraintes imposées par les conventions du support, le cahier des charges de la commande et la liberté de création. Dès lors que ce dernier s’inscrit dans la logique de détention d’une charge ou d’une commande, il répond alors à une réalité propre au cadre de production où il s’inscrit, en lien avec l’entité émettrice ou le commanditaire de référence.

Un second aspect devrait permettre de définir les critères de cet art officiel dont le but est de capter et commémorer l’Histoire en marche, renforçant la renommée du commanditaire. On peut comprendre l’objet monétiforme comme le résultat d’une interaction entre les différents acteurs (i.e la collaboration entre commanditaires, lettrés, dessinateurs, graveurs et éditeurs) qui ont contribué à son élaboration. De ce point de vue, il sera intéressant d’observer en quelle mesure cette production pouvait évoluer au sein d’un univers visuel commun, nécessaire au renforcement du pouvoir.

Enfin, on peut interroger les modalités de circulation des modèles mais également des objets eux-mêmes, y compris le développement d’un marché pour la médaille moderne et contemporaine ainsi que sa place dans la composition de collections, privées ou publiques. Il s’agit aussi d’aborder l’influence réciproque entre le goût et les intérêts des collectionneurs et les évolutions qu’on observe au niveau de la production, des sujets et des techniques.

Face à une historiographie dispersée, il s’agit de proposer un cadre pour des recherches actualisées, tentant de s’affranchir des normes d’un simple catalogage. Adoptant une perspective européenne et une chronologie étendue, ce colloque se veut avant tout pluridisciplinaire, à l’image des objets envisagés : leur commande, leur production et leur circulation nous placent à la confluence de l’histoire de l’art, des études numismatiques, de l’histoire sociale, de l’histoire des techniques et de l’histoire politique.

Modalités de participation :
Les propositions de communication sous la forme d’un résumé (400 mots), accompagnées d’un titre et d’une brève mention biographique seront à envoyer avant le 6 novembre 2016 à l’adresse suivante : colloquemedailles2017 chez gmail.com

Chaque communication durera 20 minutes, suivie de 10 minutes de questions et fera l’objet d’une publication.
Langues du colloque : français, anglais.
Les réponses seront adressées par le comité organisateur mi-décembre 2016.

Le colloque se tiendra à l’INHA du 30 mars au 1er avril 2017.

Comité organisateur :
Felicity Bodenstein, docteur en Histoire de l’art, Kunsthistorisches Institut, Florenz, Max-Planck-Institut
Thomas Cocano, doctorant en Histoire, EPHE
Ludovic Jouvet, doctorant en Histoire de l’art, Université de Bourgogne / INHA
Katia Schaal, doctorante en Histoire de l’art, École du Louvre / Université de Poitiers / INHA
Sabrina Valin, doctorante en Histoire de l’art, Université Paris Ouest Nanterre La Défense

Comité scientifique :
Marc Bompaire, directeur d’études, EPHE
Béatrice Coullaré, chargée de conservation, Monnaie de Paris
Victor Hundsbuckler, conservateur du patrimoine, responsable de la Conservation, Monnaie de Paris
Thierry Sarmant, conservateur en chef, Service historique de la Défense à Vincennes
Philippe Thiébaut, conservateur général du patrimoine, conseiller scientifique, INHA
Inès Villela-Petit, conservatrice du patrimoine, département des Monnaies, Médailles et Antiques, BnF

Partenariat :
L’Université Paris Ouest Nanterre La Défense (École doctorale 395 Milieux, cultures et sociétés du passé et du présent – Laboratoire du HAR, Histoire des Arts et des Représentations)
L’École pratique des hautes études (EPHE)
La Monnaie de Paris
La Bibliothèque nationale de France (BnF)
L’Institut national d’histoire de l’art (INHA)