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L’exécution du testament d’Alphonse de Poitiers (1271-1307) : vouloir et pouvoir après la mort du prince

Gaël Chenard

Chenard, Gaël, L’exécution du testament d’Alphonse de Poitiers (1271-1307) : vouloir et pouvoir après la mort du prince, Bibliothèque de l’école des chartes, 2009, tome 167, livraison 2, p. 375-390

Extrait de l’article

Le 21 août 1271, Alphonse de Poitiers, comte de Poitiers et de Toulouse, meurt en Italie, à Savone, sans laisser d’héritier direct. Quelques jours plus tard, le 24 ou le 28 août, Jeanne de Toulouse, son épouse, meurt à son tour. Le contenu de leurs testaments respectifs est rapidement connu, et s’ouvre alors le temps de la succession et de l’exécution testamentaire. Quoiqu’il échappe par définition au contrôle du testateur, ce moment influe très directement sur la rédaction des dernières volontés. Car un prince des fleurs de lys ne peut ignorer les limites de son testament, et il doit se plier à certains attendus de son entourage. Après avoir fait casser en 1251 le testament de son propre beau-père, Raymond VII, Alphonse de Poitiers sait même d’expérience ce qu’il advient d’un testament trop librement écrit ou trop ambitieux. Le testament est un texte que l’on interprète et que l’on amende. Le règlement de la succession et l’exécution sont deux moments où se rencontrent la volonté du défunt et celle de son successeur. Le prince sait qu’il lui faut se contenter de volontés raisonnables, c’est-à-dire encadrées par la norme et le droit, et bornées par la tolérance de l’héritier. En cela, le testament découle autant de la volonté du prince que de son contexte politique. Les testaments des Capétiens partagent d’ailleurs le lot commun de la plupart des testaments princiers, qui ne se risquent que rarement à disposer de la succession. On peut souligner le caractère exceptionnel du testament de Louis VIII, seul testament capétien à contenir des dispositions successorales.

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