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Les lignages de la noblesse d’Empire entre partis et pouvoirs locaux au XIXe siècle

Natalie Petiteau

Natalie Petiteau, "Les lignages de la noblesse d’Empire entre partis et pouvoirs locaux au XIXe siècle", dans Rives nord-méditerranéennes, n° 1, année 1998.

Extrait de l’article

Temps du règne des notables plus que de la bourgeoisie, le premier XIXe siècle consacre la puissance des élites issues de la Révolution en leur donnant, par un système politique fondé sur des principes censitaires, les moyens d’un monopole sur les pouvoirs tant locaux que nationaux. André-Jean Tudesq a précisément démontré comment la maîtrise même de ces pouvoirs est un critère essentiel de la définition de la notabilité. Le renouvellement de l’histoire politique a du reste mis en évidence les rapports que celle-ci entretient avec l’histoire sociale : est ainsi proposée une voie de réflexion tout à fait pertinente pour envisager la portée de l’œuvre de recomposition sociale entreprise par Napoléon Ier.

Or la clef de voûte des masses de granit sur lesquelles il ambitionne de fonder la société post-révolutionnaire est la noblesse créée par le statut du 1er mars 1808. Cette renaissance nobiliaire n’a en réalité rien d’un retour à l’ordre ancien puisque les récipiendaires des titres impériaux ne jouissent d’aucun des privilèges qui distinguaient le ci-devant second ordre tandis qu’ils forment une aristocratie, au sens étymologique du terme, ouverte à tous ceux que leurs mérites rendent dignes d’être désignés à l’admiration de leurs concitoyens. Comprendre ce projet nobiliaire napoléonien, au delà d’une étude sociale du groupe ainsi formé, appelle donc, entre autres, une analyse à la fois statistique et prosopographique du rôle politique assigné à cette nouvelle élite.

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