Accueil / Histoire et fonction / Relations nationales et internationales / Etudes modernes > Une Ambassade mongole à Paris en 1262

Une Ambassade mongole à Paris en 1262

Jean Richard

Richard, Jean, " Une Ambassade mongole à Paris en 1262 ", dans Journal des savants, 1979, n° 4, p. 295-303.

Extrait de l’article

La découverte que vient de faire M. Paul Meyvaert d’une lettre adressée par l’il-Khan mongol de Perse Hülegü à Louis IX modifie de façon appréciable notre connaissance des premiers contacts qu’eurent les conquérants de l’Asie avec l’Occident. Et ce texte, qu’il a retrouvé dans un manuscrit hagiographique de la Nationalbibliothek de Vienne où un certain Nicolas l’a transcrit, en 1344, en utilisant les parties laissées en blanc par un scribe du XIIe siècle, se révèle d’une très grande richesse pour les historiens du monde gengiskhanide.
Cette lettre, que sa forme diplomatique rapproche de celle que Rubrouck reçut en 1254 3, est datée de Maragha, qui fut une des résidences favorites des princes mongols de Perse, du 10 avril d’une « année du Chien » (la onzième du cycle des douze animaux) qui ne peut être que notre année 1262. Elle s’ouvre par un préambule qui expose de façon fort précise les titres de la dynastie issue de Gengis-Khan à dominer le monde entier pour y faire régner la paix. Son auteur, dont le nom est ici transcrit Huyleu cham, se présente comme « le destructeur de la puissance des Musulmans et l’ami de la chrétienté », et demande au roi de France de se soumettre à la domination mongole, en lui exposant comment la faveur divine s’est manifestée à son égard, ceci en racontant les différentes étapes de la campagne entamée par la destruction des Assassins, continuée par la prise de Bagdad (et l’auteur n’oublie pas de faire état de sa propre mansuétude à l’égard du catholicos des Nestoriens et des chrétiens du lieu), achevée provisoirement par l’annihilation du sultanat d’Alep et de Damas et l’exécution du sultan, coupable de trahison.

Lire la suite (Persée)