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Ordre et règle. Charles le Téméraire en ses ordonnances de l’hôtel

Werner Paravicini

Paravicini, Werner, " Ordre et règle. Charles le Téméraire en ses ordonnances de l’hôtel ", dans Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 143e année, n° 1, 1999. p. 311-359.

Extrait de l’article

Charles, duc de Bourgogne gouverna, de Dijon à Nimègue, de Liège à Bruges, de la Haye jusqu’à Amiens une agglomération de principautés et de seigneuries parmi les plus puissantes du XVe siècle européen. Sien n’était point l’un des antiques royaumes tel qu’aimaient à les énumérer les hérauts d’armes, mais un ensemble récent, une plante nouvelle et menaçante poussée en peu de générations entre l’Empire et la France affaiblie. Quant Charles mourut sur le champ de bataille de Nancy, le 5 janvier 1477, le dernier de sa maison, presque roi, après dix ans de pouvoir, il avait empli l’Europe de son ambition et de sa gloire. Cette image de richesse, de pouvoir et de faste, son père Philippe le Bon et lui-même ont réussi à la transmettre à la postérité ; elle n’a pas pâli, même de nos jours, ce qui représente une réussite extraordinaire. Les Allemands et les Suisses surtout ne l’ont pas oubliée, car Charles était devenu si dangereux, d’abord en Rhénanie inférieure, à Neuss et à Cologne, puis en Rhénanie supérieure, à Strasbourg et à Berne, que ses adversaires commençaient à l’appeler « le Turc en Occident » tout en mobilisant contre lui, pour la première fois, le concept nouveau de « nation germanique ».

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