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Etat de maison de Catherine de Médicis (1547-1585)

Caroline zum Kolk (éd.)

Comment citer cette publication :
Caroline zum Kolk (éd.), État de maison de Catherine de Médicis, 1547–1585 (BNF, ms. fr. nouv. acq. 9175, f. 379-394). Document édité en ligne sur Cour de France.fr le 19 octobre 2007 (https://cour-de-france.fr/article2.html).

Les données de ce document (noms des serviteurs, leurs charges et gages) ont été introduites dans la base de données La Maison des reines de France au 16e siècle. Nobles, officiers et domestiques (1529-1588), élargie ensuite aux maisons des rois. Elle permet de faire des recherches par nom, par période et par maison.

Les états de maison

La Bibliothèque Nationale de France (BNF) et les Archives Nationales (AN) conservent un grand nombre d’états de maison relatifs aux hôtels royaux. Ils ont été rédigés généralement par les officiers responsables des finances de la maison. Dans le cas de Catherine de Médicis, c’est son trésorier et receveur général, chef de sa chambre aux Deniers, qui est chargé du payement des gages des serviteurs.
Pour ce faire, il ordonne à ses subordonnés de produire un état de maison qui lui permet de connaître le nom des employés et la hauteur des gages auxquels ils ont droit. Un paragraphe à la fin du document indique le montant total des gages et confirme le cas échéant que cette somme a été transmise à un trésorier pour qu’il puisse procéder au règlement. Sur les documents originaux figurent ensuite deux signatures : celle du trésorier et celle de Catherine qui valide les dispositions prises.
L’établissement d’un état complet représente un travail considérable que l’on l’évite autant que possible ; la maison peut fonctionner pendant plusieurs années avec un état ancien qui est mis à jour grâce à des documents annexes.

Le document

L’état de la maison de Catherine de Médicis que nous présentons ici est un document particulier, autant en ce qui concerne sa forme que son histoire.
Les états de maison se présentent souvent sous forme de compilations qui réunissent les données de plusieurs états annuels. C’est le cas du présent document qui a été rédigé au 17e siècle et qui présente les serviteurs de Catherine de Médicis pour les années 1547-1585.
Au moment de la rédaction, l’auteur n’a pas disposé d’une série d’états annuels complète car la liste des serviteurs présente des lacunes : les années 1556-1559, 1561-1563 et 1582 n’y figurent qu’exceptionnellement. Le titre n’indique pas la fin de la période concernée mais aucune charge n’est documentée au delà de 1585.
Une autre lacune concerne les charges mineures : dans les états compilés, mais aussi dans certains documents annuels, aucun nom n’est indiqué ; la notice se réduit au préambule. L’identification des employés est ainsi impossible.
Une comparaison avec des documents originaux du XVIe siècle a permis de juger de l’exactitude des informations fournies par le document. L’examen de deux états annuels (1547 et 1569) a eu pour résultat que l’état compilé ne présente que très peu de différences par rapport aux documents originaux : il omet huit serviteurs en 1547 (sur un total de 299 qui figurent dans l’état original) et huit en 1569 (sur un total de 337 serviteurs). D’autres divergences existent mais ils sont minimes et se situent avant tout au niveau de l’orthographe. Pris dans leur ensemble, les noms et les gages des membres de la maison correspondent.

Les archives parisiennes conservent plusieurs copies du 17e et 18e siècle de cet état compilé. L’exemplaire qui a servi à la transcription est conservé à la BNF, manuscrits français nouvelles acquisitions 9175, folios 379-394.
Les états de maison sont généralement regroupés dans de grands volumes, résultat du classement thématique des manuscrits qui a été introduit au XVIIe siècle par Nicolas Clément, le ‘gardien’ de la bibliothèque royale. Le volume qui conserve le présent état réunit plus de cinquante copies d’états de maison. D’après l’orthographe et l’écriture des copies, il a été composé au 17e siècle. Il avait été acquis au début du 19e siècle par Sir Thomas Philipps, célèbre collectionneur britannique, et racheté par la BNF au début du 20e siècle.

Conventions de transcription

  • Les notices ne comportent pas toujours de signes d’interponction ; ils ont été ajoutés si leur absence nuit à la compréhension du texte.
  • Les gages sont exprimés en livres tournois.
  • Les espaces et lettres ou mots omis dans l’original sont signalés par des parenthèses carrées [ ], avec parfois une indication relative au terme absent : [prénom], [année].
  • Les abréviations non résolues sont indiqués par [-], les lettres et mots illisibles par [...].
  • Les variantes possibles de la graphie d’un terme sont indiquées par une barre oblique : Rungis/Rougis.
  • Les chiffres romains ont été transcrits en chiffres arabes.