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Deux comtes au service de Louis le Pieux. Bégon (806–816) et Bérenger (816–835), semper fideles

Annick Miro

Miro Annick, « Deux comtes au service de Louis le Pieux. Bégon (806–816) et Bérenger (816–835), semper fideles », Le Moyen Age, 2014/2 (Tome CXX), p. 377-417.

Extrait de l’article

La fidelité – fides – est, au IXe siècle, le fondement des relations sociales et plus encore des rapports entre le souverain et sa noblesse dans le cadre de la mise en ordre carolingienne. Les Pippinides s’étaient imposés comme maires du palais en s’appuyant sur leurs réseaux de fidélité et en multipliant les liens vassaliques. Après l’accession de Pépin le Bref à la royauté en 751, ils ont développé toutes les formes de fidélité hiérarchique, conçues comme des « courroies de transmission » de leur pouvoir. Louis le Pieux, roi d’Aquitaine dès 781, puis empereur de 814 à 840, s’est appuyé sur ces réseaux pour s’imposer dans une Aquitaine conquise au cours d’une guerre longue et difficile (760–768) et encore mal soumise au début du règne de Charlemagne. Surtout, ils lui ont permis de contrôler un Empire immense et en particulier ses marges méridionales où l’empereur ne se rendait plus. S. Airlie a bien mis en évidence l’importance du concept de loyauté qui imprègne les mentalités aristocratiques et qui est même constitutif de l’identité des puissants. Il s’agit d’une des réussites politiques essentielles des Carolingiens que d’être apparus comme les « seigneurs naturels » de l’aristocratie. La construction de ce mythe politique leur a permis de dominer cette aristocratie qui était à la fois la seule opposition possible à leur pouvoir et un partenaire obligé pour administrer l’Empire.

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