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Heurs et malheurs d’un favori de Louis XIII. Claude de Saint-Simon

Pierre Chevallier

Chevallier, Pierre, "Heurs et malheurs d’un favori de Louis XIII. Claude de Saint-Simon", Cahiers Saint-Simon, n° 21, 1993. Le duc Claude, 1607-1693, p. 3-12.

Extrait de l’article

Dans la liste assez fournie des favoris de Louis XIII, Claude de Saint-Simon l’emporte sur tous les autres par la longue durée des bonnes grâces du Roi envers lui, de 1626 à 1636.

Son prédécesseur immédiat François de Baradat avait joui de la faveur royale de 1625 à 1627. En six mois, de page de la petite écurie, il avait été promu premier écuyer, premier gentilhomme de la Chambre, capitaine de Saint-Germain-en-Laye, lieutenant du Roi en Champagne, grand bailli de Troyes et gouverneur de Châlons-sur-Marne. Richelieu en accord avec Marie de Médicis prépara sa ruine. Baradat, en effet, s’était mis à cabaler avec Tronson, Marsillac et Sauveterre. Il était de plus, violent. Malherbe relate ainsi le 19 décembre 1626, dans une lettre à Peiresc, qu’un jour le Roi lui ayant jeté un peu d’eau de naffe (c’est-à-dire de fleurs d’oranger) au visage dans la chambre de la Reine, il se mit en colère, arracha au Roi le pot où était le parfum et « ...le lui cassa à ses pieds. Ce n’est pas là l’action d’un homme qui voulut mourir dans la faveur... » conclut Malherbe (Ed. Pléiade, p. 743).

Aussi, quand le 2 décembre 1626, le Roi lui dit qu’il le dispensait de ses assiduités, il éclata devant Louis XIII et s’en prit à un chevalier de Souvré auquel il imputa sa disgrâce. (Tallemant, éd. Pléiade, tome I, pâge 1016, note 6). D’après le Journal de Richelieu, sa disgrâce eut trois causes : « ...La première d’avoir opiniâtré la promotion du marquis de Séguier son allié... La seconde d’avoir reçu des lettres de Mme de Chevreuse, depuis la déffense que le Roy luy en avoit fait... et la troisième d’avoir fait un appel dans la chambre même du Roy au commandeur de Souvré... » (Journal de Richelieu, éd. de 1648, p. 132). Montglat confirme que le cardinal le fit chasser « ...par le moyen du chevalier de Souvré et du comte de la Rocheguyon... » (Mémoires , tome I, p. 45, cité in Tallemant, éd. Pléiade, tome I, p. 1016, note 6).

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