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Saint-Simon et les maîtresses royales

Pierre Coudroy de Lille

Coudroy de Lille, Pierre. Saint-Simon et les maîtresses royales, Cahiers Saint-Simon, n° 25, 1997. Recherches en cours, p. 65-67.

Extrait de l’article

Saint-Simon fut bon fils, bon époux, bon père. Par chance, son père ayant fait un bon mariage ; par calcul, car il choisit son épouse pour ses qualités au sein d’une famille vertueuse ; par intérêt, car il chercha à établir sa fille et sa petite-fille ; mais aussi, et pourquoi pas, par vertu, car il ne semble pas avoir eu de maîtresses.

Et pourtant il fut passionné par les femmes ! Il était sensible à leur charme, à leur beauté, aux avantages de leur esprit et de leur conversation, à leur rôle bienfaisant dans la gestion d’une famille et d’un ménage. Aucun écrivain n’a été aussi éloigné de la misogynie que lui, qui reconnaissait les qualités particulières des Dames, complément indispensable à l’homme.

Les maîtresses du roi Louis XIV l’ont fasciné. La belle, la marquise de Montespan, dont il admirait l’éclatante beauté « belle comme le jour jusqu’au dernier moment de sa vie », rejoignant en cela un autre chroniqueur grand amateur de femmes, Brantôme, qui célébrait ainsi sa belle-sœur : « elle fut belle en son printemps, belle en son été, belle en son automne ». Mais il reconnaissait cependant qu’elle avait triomphé « avec un épouvantable fracas », peuplant la Cour de bâtards doublement adultérins fort encombrants quant aux droits à leur accorder. La vieille : Mme de Maintenon qu’il accabla d’opprobre tout en lui reconnaissant « une grâce incomparable ».

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