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15 janv. 2015, Périgueux : Rencontres d’archéologie et d’histoire en Périgord, Le château, le diable et le bon dieu.

Chaque année depuis plus de vingt ans, l’association des Rencontres d’archéologie et d’histoire en Périgord, présidée par Anne-Marie Cocula, organise un colloque réunissant des chercheurs de tous horizons autour de la thématique de l’histoire des châteaux européens, sur la longue durée, du Xe au XXIe siècle.
Proposée par notre collègue Jean-Marie Constant, la thématique retenue pour octobre 2015, Le château, le diable et le bon dieu, contient en elle-même tous les aspects propres à ces colloques : archéologie, histoire, littérature, arts mais aussi bien d’autres disciplines. Plusieurs pistes de réflexion pourront être abordées :

 Un premier axe est constitué par l’étude des lieux de culte propres aux châteaux : on désigne ainsi toutes les formes de chapelles et, plus tard, de temples, intégrées dans l’espace occupé par le château quel qu’il soit. On n’oubliera pas les mosquées existant dans certains « châteaux » d’al-Andalus dont les modes de fonctionnement peuvent offrir des éléments de comparaison avec l’Occident chrétien. Des études de cas s’imposent pour tenter de dégager une typologie dépendante de l’évolution chronologique, de la situation des lieux de culte, de leur construction, de leurs décors, de la diversité de leurs destins à travers les siècles pour aboutir, aujourd’hui, à d’autres fonctions. Au sein de monographies, de synthèses ou de comparaisons, on accordera une importance particulière aux résidences épiscopales, voire pontificales, aux demeures dévolues aux séjours de la belle saison et aux risques encourus par leurs propriétaires au temps des guerres de religion qui font d’elles des cibles difficiles à défendre, donc faciles à saccager.

 Un deuxième thème s’articule autour de la société châtelaine dans ses rapports avec l’Église établie mais aussi de la définition et de la place d’une microsociété cléricale attachée au service des habitants du château, ceci selon une évolution traversée de crises qu’il serait bon de mettre en valeur à travers des exemples européens liés à la diffusion du protestantisme et de la réforme catholique, aux mouvements révolutionnaires, au renouveau catholique du XIXe siècle, puis au déclin religieux de l’époque contemporaine. Cette longue collaboration seigneuriale et cléricale dans un cadre et sur un territoire restreints n’exclut pas les conflits multiples entre clergé et noblesse.

 Un troisième champ d’étude englobe les pratiques religieuses propres aux habitants des châteaux, qu’elles soient orthodoxes ou hétérodoxes. Ces populations ont-elles développé des formes particulières de dévotion ? La religion protestante accorde une place importante au culte familial qui, dans le cadre de la demeure seigneuriale bénéficie de formes de reconnaissance dans les édits du XVIe siècle, en particulier dans l’édit de Nantes. L’archéologie permet d’identifier des objets de culte et des pratiques funéraires. Les inventaires des bibliothèques témoignent des lectures religieuses licites ou illicites des châtelains. Bien des documents attestent de formes diverses de religiosité : sorcellerie et autres pratiques magiques, possession et spiritisme, le château pouvant être le siège de manifestations paranormales, mais aussi lieu de l’exorcisme et de la répression, cadre donc de la confrontation du diable et du bon dieu envisagée dans le titre des Rencontres 2015. Finalement, les châteaux, lieux clos et protégés du dehors, ont-ils favorisé des pratiques religieuses spécifiques et exacerbé les passions parmi leurs habitants ? L’enfermement possible, qui n’est pas sans rappeler celui des cloîtres et des couvents, peut aboutir parfois aujourd’hui à des formes de retraites dans des ashrams, voire de séquestration par des sectes.

Nombreux sont donc les domaines concernés par la thématique retenue pour le colloque 2015 et qui ouvrent aux communications un champ de possible sans limites : littérature, théâtre, cinéma, musique....seront bien accueillis par les responsables de ces Rencontres. Il s’agit, en particulier, d’une lutte en champs clos entre le Bien et le Mal avec pour cadre les châteaux dans la très longue durée : toutes les implications de ce conflit majeur seront prises en considération si elles se fondent sur des lieux, sur des événements, sur des personnages ou des témoignages archéologiques en Europe.

Les propositions de communications (environ 1500 signes), accompagnées d’une brève biobibliographie de l’auteur doivent être adressées au plus tard le 15 janvier 2015 à Dominique Picco, secrétaire des Rencontres.
Par voie électronique : dominique.picco chez u-bordeaux-montaigne.fr
Par voie postale : Université Bordeaux-Montaigne, UFR humanités, Département histoire, Campus universitaire, 33607 Pessac cedex