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1er mars 2022, Fribourg : Le retour du politique. Mettre en scène, légitimer et défier le pouvoir à travers l’histoire

La diplomatie a longtemps été l’univers consacré des ambassadeurs et des délégations dûment accréditées pour conclure des traités de paix au nom de leur royal mandataire. Depuis une trentaine d’années, l’étude des relations internationales s’est départie de la seule « geste des rois » (Carlo Ginzburg) pour porter un regard neuf sur les pratiques diplomatiques, sur la longue genèse des écrits de la représentation et de la négociation, ou encore sur le poids des régimes politiques sur l’action diplomatique. Elle a aussi rejoint le champ d’une nouvelle histoire du politique, intégrant aux pratiques dites diplomatiques les aspects juridiques, rituels, liturgiques et plus largement culturels des échanges. Cette histoire renouvelée de la diplomatie fait la part belle aux trajectoires des représentants en mission, à la singularité du contact avec les puissances étrangères et à un « effet retour » de la projection internationale sur la construction étatique. Les études sociohistoriques sur les diplomates et leurs pratiques se sont multipliées, toutes périodes confondues. Pour ne prendre que quelques exemples, on pense ici à la composition des délégations médiévales, scrutée par Pierre Chaplais, Donald Queller ou Anne-Brigitte Spitzbarth, aux travaux de Lucien Bély sur les congrès internationaux de 1713-1714 ou encore à l’univers des diplomates français durant la Troisième République, dépeint par Isabelle Dasque. L’étude des relations internationales, qui n’a de cesse que de tenir compte de figures supplémentaires, s’oriente peu à peu vers l’arrière-cour des négociations, envisageant l’agentivité d’autres acteurs. Il y a par exemple ceux qui échappent aux logiques les plus visibles du droit international – à l’instar de ces acteurs qui ne bénéficient pas du statut d’ambassadeur (agents, secrétaires, consuls) – ou ceux qui se soustraient à la logique mandatés-mandataires, comme les religieux, les intellectuels ou encore les espions. L’approche ‘interactionniste’, développée par Christian Windler dans son étude des consulats barbaresques du XVIIIe siècle, renforce ce nouveau centre d’intérêt en mettant au premier plan les interactions entre tous les acteurs de la scène diplomatique, plutôt que les seuls discours ou accords produits.

Le présent colloque propose de prolonger ces avancées en s’intéressant aux interactions entre les acteurs officiels et marginaux des systèmes diplomatiques, dans le but de dépasser la traditionnelle opposition entre pratiques officielles et pratiques officieuses, du XIIIe au XXe siècle. Le choix de la longue durée pour l’étude de l’interaction entre centre et marges en diplomatie pourra faire dialoguer les problématiques et les approches spécifiques aux différentes périodes. La notion de marge est entendue dans toute sa polysémie, recoupant un état spatial, un état politique et un état social. Au sens littéral, elle désigne un espace placé au bord, en dehors, et pose donc l’existence d’un centre. En l’espèce, ces marges semblent renvoyer à des pratiques officieuses et secrètes. Néanmoins, elles peuvent aussi plus simplement renvoyer à des interactions hors du feu des projecteurs, sans que celles-ci ne soient reléguées à un état de moindre importance politique. Dans l’étude du monde de la diplomatie, la distinction entre centre et marges peut être subtile : où s’arrête le centre, et où commencent les marges des négociations ? Si l’officialité d’un ambassadeur dépend de son accréditation écrite et de son rôle public, l’importance à accorder aux acteurs diplomatiques non mandatés par l’écrit se pose. De même, l’identification de pratiques codifiées dans un cérémonial diplomatique renvoie à l’existence de pratiques officieuses, et à la délicate détermination de leur validation dans une transaction diplomatique. Pour dépasser cette dichotomie parfois stérile, on peut alors faire appel à la notion d’agentivité (ou agency) des agents diplomatiques, c’est-à-dire à leur « marge de manœuvre » dans le champ des négociations. L’agentivité désigne la capacité des individus à agir sur leur environnement, à le maîtriser et le transformer par la pensée et/ou l’action. Appliquée à l’ensemble des acteurs intervenant dans les échanges diplomatiques, elle vise à dépasser une lecture du fait diplomatique organisée autour de la figure de l’ambassadeur accrédité. Il ne s’agira donc pas d’ignorer ce dernier, mais de l’inclure dans un environnement social et géographique large, d’identifier d’éventuels réseaux d’influence, et de relever ses interactions avec les autres acteurs des négociations.

Le premier axe suggéré est celui de la composition des ambassades et des interactions entre les acteurs diplomatiques. Outil de représentation d’un pouvoir, la suite est un élément clef de la réussite du diplomate. Elle l’assiste au quotidien et forme des « réseaux invisibles » (G. Hanotin). Certaines figures de ces suites sont essentielles au déroulé des missions, comme le clerc puis le secrétaire d’ambassade, les proches du roi ou de l’ambassadeur, artistes, lettrés, savants et techniciens. Les acteurs de ces sociabilités diplomatiques sont de mieux en mieux identifiés, mais il reste à réfléchir à leur contribution effective au travail diplomatique et donc à mieux comprendre les interactions entre les acteurs au centre, et ce personnel en « seconde ligne » des négociations. Ces interactions appellent à interroger de potentiels effets de sources dans la visibilité des agents diplomatiques. Ainsi, les intervenants porteront une attention particulière aux acteurs des relations internationales ne disposant pas de statut diplomatique clair, ainsi qu’aux activités ne relevant à première vue pas de pratiques diplomatiques habituellement identifiées comme telles. Dans la même perspective on envisagera aussi les lieux dans lesquels se déroulent les interactions diplomatiques, depuis la salle d’audience officielle jusqu’aux lieux les moins attendus (espaces employés par les serviteurs et domestiques, salles de spectacle, auberges et autres lieux de divertissement) en passant par des lieux intermédiaires (lieux de résidence des agents, églises, universités…). On pensera aussi à questionner les causes (origines sociales, formation, ou manque de formation) et les conséquences (exercice des fonctions et compétences, rémunération, carrières) de la diversité des acteurs de la diplomatie, ainsi que les mots employés pour qualifier cette pluralité.

On s’intéressera également aux réseaux d’intérêts, d’amitié ou d’influence, pour chercher à comprendre leur rôle dans l’évolution d’une négociation. Dans la droite ligne des travaux de Wolfgang Reinhard sur la Mikropolitik, ces réseaux peuvent préexister à une mission comme se former à l’occasion de rencontres diplomatiques. Ils reposent sur des appartenances aux mêmes cercles de parenté ou d’amitié, sur des intérêts partagés ou encore sur des affinités individuelles. Ils renvoient encore une fois à la complexité de l’échange diplomatique et à la nécessité d’interroger le rôle de ces groupements d’intérêts externes à la transaction diplomatique dans la négociation du rapport de force. Quelles sont les conséquences sur les relations internationales des ententes communes entre représentants de nationalités différentes (religieuses, culturelles, scientifiques), et comment se matérialisent-elles sur le terrain ? Quel impact cet horizon commun a-t-il sur les négociations ? Surtout, quelle est la marge de manœuvre de la puissance mandataire par rapport à ces réseaux ? Sont-ils manipulables, insérables dans une stratégie politique, ou bien agissent-ils de leur propre mouvement, d’où le besoin de les canaliser ?

Les marges des négociations invitent enfin à replacer les jalons classiques de la vie diplomatique – audience, entretiens –, dans un ensemble de pratiques diplomatiques plus large, en prêtant une attention particulière à leur transcription documentaire. Les mots employés pour dire ces marges, mais aussi la langue utilisée par les agents lorsqu’ils s’y trouvent et en usent, sont l’un des points à creuser. La question documentaire appelle aussi à interroger la place de ces marges des négociations dans les appareils d’État et les institutions. Enfin, ces marges sont marquées par un personnel beaucoup moins officiel que celui mobilisé pour la conclusion d’un traité. Elles se prêtent donc bien au développement de pratiques alternatives, qui échappent aux normes de la tractation officielle. C’est ici que l’on peut envisager le déplacement du rapport de force diplomatique dans des sphères « autres » : culturelles, religieuses, ou encore économiques. Les vecteurs privilégiés de ce soft power sont les manifestations religieuses et culturelles, les réseaux universitaires, les rencontres scientifiques, ainsi que tout ce qui a trait à la circulation des idées et aux échanges de savoirs. Des contributions touchant à la participation des diplomates à la vie curiale et sociale, culturelle, scientifique ou encore religieuse du pays hôte seraient bienvenues. La prise en compte de ces pratiques alternatives devrait aussi rejaillir sur le plan documentaire : qu’occulte-t-on à l’écrit des objectifs d’une ambassade ? Qui choisit-on de représenter sur des clichés d’ambassadeurs, et à quel plan ? Les marges des pratiques sont aussi littéralement des notes autorisant, ordonnant et rapportant une mission au détour des écritures officielles. Aux marges des sources se dessinent la mise en scène du contact diplomatique, la manipulation de l’image, et l’agentivité des parties impliquées dans l’échange.

Axes du colloque

Les acteurs des marges

* Les suites des ambassadeurs et leur action politique

* Domestiques et domesticité au cours des missions diplomatiques

* L’expérience diplomatique des agents ne disposant pas du statut d’ambassadeur

* Les relations entre agents et espions

Pratiques en marge

* Vie sociale quotidienne des agents diplomatiques

* Rituels, liturgie et négociations

* Manifestations culturelles et négociations

* Circulation des idées et des personnes au service d’une diplomatie parallèle

Marges et représentation

* Le silence des archives et pratiques documentaires alternatives

* Les marges de l’action diplomatique dans le discours et la langue diplomatiques

* Les marges diplomatiques dans les œuvres littéraires et artistiques

Consignes

Les propositions de communication (max. 300 mots), pourront être rédigées en français, anglais ou italien. Elles devront mentionner les sources disponibles pour traiter le sujet et seront accompagnées d’une courte note biographique (100 mots max.). Les communications, d’une durée maximale de 25 minutes, pourront être présentées en français, anglais ou italien.

Les propositions sont à envoyer avant le 3 janvier 2022 aux adresses suivantes : amicie at live.com, claire.lorenzelli at ens-lyon.fr, fontvieilled at gmail.com et pierre.nevejans at ens-lyon.fr.

Les propositions de jeunes chercheurs, à partir du master 2, sont plus qu’appréciées.
Les organisateurs insistent quant au maintien d’une parité stricte entre les intervenants.

La prise en charge des frais de transport et d’hébergement est conditionnée à des financements dont les demandes sont en cours. Tout sera fait pour défrayer les intervenants les plus précaires. Une publication des actes est envisagée.

Comité d’organisation

Damien Fontvieille (Sorbonne Université)

Claire Lorenzelli (ENS de Lyon)

Pierre Nevejans (ENS de Lyon)

Amicie Pélissié du Rausas
(Université de La Rochelle)

Comité scientifique

Stéphane Péquignot (EHESS)

Isabella Lazzarini (Università del Molise)

Jean-Louis Fournel (Université Paris 8)

Serena Ferente (University of Amsterdam)

Isabelle Dasque (Sorbonne Université)

Fabrice Jesné (Université de Nantes)

Centres and margins of the diplomatic agents’ world
(XIIIe-XXe siècle)

Call for papers – International symposium
École normale supérieure de Lyon (France), 2022, June, 23rd – 24th

Diplomacy was for a long time the blessed universe of ambassadors and delegations duly accredited to conclude peace treaties in the name of royal powers. Over the last thirty years, the study of international relations has moved past the sole “gesture of kings” (C. Ginzburg) to take a fresh look at diplomatic practices, the long genesis of writings on representation and negotiation, and the impact of political regimes on diplomatic action. International relations also benefit from a new history of politics, that integrates the legal, ritual, liturgical and, more broadly, the cultural aspects of exchanges with so-called diplomatic practices. This renewed history of diplomacy accommodates individual trajectories of representatives on mission, the singularity of contact with foreign powers and the “feedback effect” of international projection on state building. Socio-historical studies on diplomats and their practices have multiplied across all periods. To consider just a few examples, the composition of medieval delegations has been examined by Pierre Chaplais, Donald Queller and Anne-Brigitte Spitzbarth, Lucien Bély has thoroughly studied the international congresses of 1713-1714, while the world of French diplomats during the Third Republic has meticulously been depicted by Isabelle Dasque. The study of international relations, which has never ceased to look at additional figures, is now turning towards the background of negotiations and considering the agency of other actors. They include these actors who avoid the most visible logics of international law – like individuals who do not enjoy the status of ambassador (agents, secretaries, consuls) – or those who do not abide by the logic of mandate and representation, such as clerics, intellectuals or even spies. The “interactionist” approach, notably developed by Christian Windler in his study of the 18th century barbaric consulates, reinforces this new focus by putting the interactions between all actors of the diplomatic scene in the foreground, rather than just the official speeches or agreements produced.

The present conference proposes to extend these advances by focusing on the interactions between official and marginal actors of diplomatic systems, from the 13th to the 20th century. The aim is to go beyond the traditional opposition between official and unofficial practices. The choice of a long-term period, over several centuries, will allow a dialogue between the specific problems and approaches of the different periods. The notion of margin is understood in all its polysemy, all at once spatial, social and political. In the literal sense, it designates a space placed at the edges, outside, implying therefore the existence of a centre. In this case, the margins seem to point to informal and secret practices. They can also more simply refer to interactions away from the spotlight, which are not relegated to a state of lesser political importance. In the study of the world of diplomacy, the distinction between centre and margins can be subtle: where does the centre end and where do the margins of negotiations begin? If, to officially exist, an ambassador depends on his/her written accreditation and a highly public role, the question of diplomatic actors without any proper written accreditation arises. Similarly, the identification of codified practices in a diplomatic ceremonial reveals the existence of unofficial practices as well as their delicate status and validation as diplomatic transaction. In order to overcome this dichotomy, one can call upon the notion of agency of diplomatic agents, i.e. their “room to manoeuvre” in the field of negotiations. Agency refers to the capacity of individuals to act on their environment, to master and transform it through thought and/or action. Applied to all the actors involved in diplomatic exchanges, it aims to overcome a reading of the diplomatic fact organised around the figure of the accredited ambassador. It is not a question of ignoring the latter, but of including him in a broad social and geographical environment, identifying possible networks of influence, and grasping his interactions with the other actors of the negotiations.

The first suggested focus is the composition of embassies and the interactions between diplomatic actors. As a tool for representing power, the suite is a key element in the success of the diplomat. It assists him on a daily basis and forms “invisible networks” (G. Hanotin). Some individuals in these suites are essential to the missions’ progress, such as the clerk and then the secretary of embassy, the king’s and ambassador’s relatives, artists, scholars or technicians. The actors of these diplomatic milieus are becoming better identified. Nevertheless, it is still necessary to reach a better understanding of their effective contribution to diplomatic work and a better knowledge of the interactions between the actors at the centre and the “second-line” personnel during negotiations. These interactions also call for an special attention to potential archival distortions in the visibility of diplomatic agents. Thus, speakers will pay close attention to actors in international relations without a clear diplomatic status, as well as to activities that do not fall, at first sight, under well-established diplomatic practices. In the same perspective, one might also take into consideration the venues where diplomatic interactions take place, ranging from the official audience room to less expected sites (back stairs and corridors, auditoriums, hostels and places of entertainment, etc.) or intermediate spaces (agents’ accommodations, churches, universities, etc.). One might also consider questioning the causes (social origins, training, or lack of training) and the consequences (duties’ performance and competencies, remuneration, careers) for such a diversity of actors in diplomacy, as well as the words used to qualify this plurality.

Speakers should also consider looking at networks of interest, friendship or influence, to understand their role in the evolution of a negotiation, building on Wolfgang Reinhard’s work on Mikropolitik. These networks may pre-exist a mission or be formed during diplomatic meetings. They are based on kinship or friendship, on shared interests or on individual affinities. They point to the complexity of diplomatic exchange and to the need to question the role of these groups of interests outside the diplomatic transaction in the negotiation of power balance. What are the consequences on international relations of shared understandings between representatives of different nationalities (religious, cultural, scientific), and how do they materialise in the field? What impact does this common horizon have on negotiations? Above all, what relation does have the higher power to this space of manoeuvre and these networks? Can those networks be manipulated and inserted into a political strategy, or do they act on their own, hence the need of channelling them as much as possible?

Eventually, the margins of the negotiations spur us to place the classic milestones of diplomatic life – such as hearings and interviews – in a broader set of diplomatic practices, paying more attention to their documentary transcription. The words used to talk about these margins, but also the language employed by the agents when they are onsite, are one of the points to be explored. The documentary question also calls for an examination of the place of these negotiations’ margins in the state apparatus and institutions. Eventually, these margins are marked by personnel far less official than the one mobilized to conclude a treaty. These margins lend themselves therefore well to the development of alternative practices, which escape the norms of official negotiation. On this level, the displacement of the diplomatic balance of power can be observed into “other” spheres: cultural, religious or economic. The main vectors of this soft power are religious and cultural events, university networks, scientific meetings, and everything related to the circulation of ideas and the exchange of knowledge. Papers on the participation of diplomats in the curial, social, cultural, scientific or religious life of the host country of the embassy would be welcome. Looking at these alternative practices should also raise the documentary question: to what extent are the objectives of an embassy disclosed or concealed in writing? Who do we choose to represent in ambassadorial photographs, and on what level? Marginal practices can literally be those notes on the side that authorise, order and report on a mission beyond official writings. It is at the margins of the sources that the staging of the diplomatic contact, the manipulation of the image, and the agency of the parties involved in the exchange take shape.

Some ideas

Margins’ actors
The ambassador’s suites and their political action
Domestics et domesticity during diplomatic missions
The diplomatic experience of agents without ambassador status
Spies and information collection
Margins’ practices
Social daily life of diplomatic agents
Rituals, worship and negotiations
Cultural events and negotiations
Ideas and persons circulation as parallel diplomacy
Margins and representation
Archival silences and alternative documentary practices
The margins of diplomatic action within the diplomatic discourse/rhetoric/language
Diplomatic margins in literary and artistic works
Instructions

Paper proposals (300 words max.) can be submitted in French, English or Italian. Applicants shall mention primary sources available for their paper. Proposals will be accompanied by a short biographical note (100 words max.). Communications, of max. 25 minutes, may be presented in English, French or Italian.

Proposals should be sent before 2022, January 3rd to the following addresses : amicie at live.com, claire.lorenzelli at ens-lyon.fr, fontvieilled at gmail.com and pierre.nevejans at ens-lyon.fr.

Proposals from junior researchers, including Master’s degree students, are more than welcome. A strict parity will be observed among speakers.

Transport and accommodation expenses’ refund is conditioned by ongoing financial support requests. Everything possible will be done for the reimbursement of the most precarious ones. A publication of the conference proceedings is under consideration.

Organisation board

Damien Fontvieille (Sorbonne Université)

Claire Lorenzelli (ENS de Lyon)

Pierre Nevejans (ENS de Lyon)

Amicie Pélissié du Rausas
(Université de La Rochelle)

Scientific board

Stéphane Péquignot (EHESS)

Isabella Lazzarini (Università del Molise)

Jean-Louis Fournel (Université Paris 8)

Serena Ferente (University of Amsterdam)

Isabelle Dasque (Sorbonne Université)

Fabrice Jesné (Université de Nantes)

Centri e margini del mondo degli agenti diplomatici
(XIII-XX secoli)

Call for papers – Conferenza internazionale
École normale supérieure de Lyon, 23-24 giugno 2022

La diplomazia è stata per molto tempo l’universo privilegiato degli ambasciatori e delle delegazioni debitamente accreditate per concludere trattati di pace in nome di un mandante reale. Negli ultimi trent’anni, la storia delle relazioni internazionali si è discostata dalla sola “gesta dei re” (Carlo Ginzburg) per dare uno sguardo nuovo alle pratiche diplomatiche, alla lunga genesi degli scritti sulla rappresentazione e la negoziazione, e all’impatto dei regimi politici sull’azione diplomatica. È anche entrato nel campo di una nuova storia della politica, integrando alle cosiddette pratiche diplomatiche gli aspetti legali, rituali, liturgici e, più ampiamente, culturali degli scambi. Questa storia rinnovata della diplomazia mette in primo piano le traiettorie dei rappresentanti in missione, la singolarità del contatto con le potenze straniere e l’effetto “feedback” della proiezione internazionale sulla costruzione dello stato. Gli studi socio-storici sui diplomatici di tutte le epoche e le loro pratiche si sono moltiplicati. Per fare solo alcuni esempi, si pensi alla composizione delle delegazioni medievali, esaminate da Pierre Chaplais, Donald Queller o Anne-Brigitte Spitzbarth, al lavoro di Lucien Bély sui congressi internazionali del 1713-1714 o al mondo dei diplomatici francesi durante la Terza Repubblica, raffigurato da Isabelle Dasque. Lo studio delle relazioni internazionali, che non ha mai smesso di prendere in considerazione figure aggiuntive, si sta progressivamente spostando verso il cortile dei negoziati, considerando l’agentività di altri attori. Vi sono per esempio quelli che sfuggono alle logiche più visibili del diritto internazionale – come gli attori che non godono dello statuto di ambasciatore (agenti, segretari, consoli) – o quelli che si sottraggono alla logica dell’agente e del mandante, come gli ecclesiastici, gli intellettuali o anche le spie. L’approccio “interazionista”, sviluppato da Christian Windler nel suo studio sui consolati barbareschi del XVIII secolo, rafforza questo nuovo punto di vista che mette in luce le interazioni tra tutti gli attori della scena diplomatica, piuttosto che i soli discorsi o accordi prodotti.

Sulla scia di tali progressi, la presente conferenza intende esaminare le interazioni tra attori ufficiali e marginali nei sistemi diplomatici dal XIII al XX secolo, con l’obiettivo di andare oltre la tradizionale opposizione tra pratiche ufficiali e non ufficiali. La scelta del lungo termine per lo studio dell’interazione tra il centro e i margini nella diplomazia permetterà un dialogo tra i problemi e gli approcci specifici ai diversi periodi. La nozione di margine è intesa in tutta la sua polisemia, alludendo tanto ad uno stato spaziale, quanto ad uno stato politico o sociale. In senso letterale, designa uno spazio posto ai margini, all’esterno, postulando quindi l’esistenza di un centro. In questo caso, tali margini sembrano riferirsi a pratiche informali e segrete. Tuttavia, possono anche rimandare, più semplicemente, ad interazioni fuori dai riflettori, senza che esse siano relegate ad uno stato di minore importanza politica. Nello studio del mondo della diplomazia, la distinzione tra centro e margini può rivelarsi sottile: dove finisce il centro e dove iniziano i margini dei negoziati? Se l’ufficialità di un ambasciatore dipende dal suo accreditamento scritto e dal suo ruolo pubblico, sorge la domanda dell’importanza da dare a quegli attori diplomatici che non sono stati approvati per iscritto. Allo stesso modo, l’identificazione di pratiche codificate in un cerimoniale diplomatico rimanda all’esistenza di pratiche non ufficiali, e alla delicata determinazione della loro validità in una transazione diplomatica. Per superare questa dicotomia a volte sterile, possiamo fare appello alla nozione di agentività degli agenti diplomatici, ossia al loro spazio di manovra nel campo delle negoziazioni. L’agentività designa quella capacità degli individui ad agire sul proprio ambiente, a dominarlo e trasformarlo attraverso il pensiero e/o l’azione. Applicata a tutti gli attori coinvolti negli scambi diplomatici, tale nozione mira a superare una lettura del fatto diplomatico organizzata intorno alla figura dell’ambasciatore accreditato. Non si tratterà di ignorare quest’ultimo, ma di includerlo in un ampio ambiente sociale e geografico, di identificare le possibili reti d’influenza e di individuare le sue interazioni con gli altri attori del negoziato.

Il primo asse suggerito è la composizione delle ambasciate e le interazioni tra gli attori diplomatici. In quanto strumento di rappresentazione del potere, la suite è un elemento chiave del successo del diplomatico: essa lo assiste quotidianamente e forma “reti invisibili” (G. Hanotin). Alcune figure di queste “famiglie” sono essenziali per il progresso delle missioni, come l’impiegato d’ambasciata e poi il segretario d’ambasciata, i parenti del re e dell’ambasciatore, artisti, studiosi e tecnici. Gli attori di queste socievolezze diplomatiche sono sempre meglio identificati, ma resta da riflettere sul loro contributo effettivo al lavoro diplomatico, per capire meglio le interazioni che esistono tra gli attori al centro e il personale di “seconda linea” durante i negoziati. Queste interazioni richiedono un esame dei potenziali effetti di fonte nella visibilità degli agenti diplomatici. In questo senso, i relatori presteranno particolare attenzione agli attori delle relazioni internazionali che non hanno un chiaro statuto diplomatico, così come alle attività che non rientrano, a prima vista, nelle pratiche diplomatiche solitamente indentificate come tali. Nella stessa prospettiva, verranno anche considerati i luoghi in cui avvengono le interazioni diplomatiche, dalla sala d’udienza ufficiale ai luoghi più inaspettati (spazi adoperati da servitù e domestici, sale di spettacolo, ostelli e altri luoghi di intrattenimento), passando da luoghi intermedi (residenze degli agenti, chiese, università…). Si penserà anche ad interrogare le cause (origini sociali, formazione, o assenza di formazione) e le conseguenze (svolgimento dei compiti e competenze, remunerazione, carriera) di una tale diversità di attori della diplomazia, così come le parole usate per qualificare questa pluralità.

Si guarderà anche alle reti di interesse, di amicizia o di influenza, per capire il loro ruolo nell’evoluzione di una negoziazione. In linea con il lavoro di Wolfgang Reinhard sulla Mikropolitik, queste reti possono preesistere a una missione o formarsi durante gli incontri diplomatici. Si basano sull’appartenenza agli stessi circoli di parentela o di amicizia, su interessi condivisi o su affinità individuali. Ancora una volta, queste reti rimandano alla complessità dello scambio diplomatico e alla necessità di interrogare il ruolo di questi gruppi di interessi al di fuori della transazione diplomatica nella negoziazione dell’equilibrio di potere. Quali sono le conseguenze sulle relazioni internazionali delle intese comuni tra rappresentanti di diverse nazionalità (religiose, culturali, scientifiche), e come si concretizzano sul terreno? Quale impatto ha questo orizzonte comune sui negoziati? E soprattutto, quale potere possiede il mandante di fronte a tali reti? Possono essere manipolate e inserite in una strategia politica o agiscono per conto loro, da qui la necessità di incanalarle?

I margini dei negoziati ci invitano infine a collocare le tappe classiche della vita diplomatica – udienze, interviste – in un insieme più ampio di pratiche diplomatiche, prestando particolare attenzione alla loro trascrizione documentaria. Le parole usate per descrivere questi margini, ma anche il linguaggio adoperato dagli agenti quando sono sul posto, rappresentano uno dei punti da esplorare. La questione documentaria richiede anche un esame del posto di questi margini di negoziazione nell’apparato statale e nelle istituzioni. Infine, questi margini sono segnati da un personale molto meno ufficiale di quello mobilitato per la conclusione di un trattato. Tali margini si prestano quindi bene allo sviluppo di pratiche alternative, che sfuggono alle norme della negoziazione ufficiale. È qui che si può considerare lo spostamento dell’equilibrio diplomatico di potere in sfere “altre”: culturali, religiose o economiche. I principali vettori di questo soft power sono gli eventi religiosi e culturali, le reti universitarie, gli incontri scientifici e tutto quanto riguardi la circolazione delle idee e lo scambio di conoscenze. Sarebbero al riguardo graditi contributi sulla partecipazione dei diplomatici alla vita curiale, sociale, culturale, scientifica o religiosa del paese ospitante. Prendere in considerazione queste pratiche alternative dovrebbe anche avere un impatto a livello documentario: cosa viene celato, per iscritto, degli obiettivi di un’ambasciata? Chi viene scelto per essere rappresentato nelle fotografie degli ambasciatori, e a che livello? I margini delle pratiche sono anche, letteralmente, quelle note che autorizzano, ordinano e riportano una missione tramite gli scritti ufficiali. È ai margini delle fonti, che prendono forma la messa in scena del contatto diplomatico, la manipolazione dell’immagine e l’agentività delle parti coinvolte nello scambio.

Alcune idee

Gli attori dei margini

* Le suites degli ambasciatori e la loro azione politica

* Domestici e domesticità durante le missioni diplomatiche

* L’esperienza diplomatica degli agenti senza lo statuto d’ambasciatore

* Le relazioni tra agenti e spie

Pratiche ai margini

* Vita sociale quotidiana degli agenti diplomatici

* Rituali, liturgie e negoziati

* Manifestazioni culturali e negoziati

* Circolazione delle idee e delle persone al servizio di una diplomazia parallela

Margini e rappresentazione

* Silenzio degli archivi e pratiche documentarie alternative:

* I margini dell’azione diplomatica nel discorso e nel linguaggio diplomatico

* I margini diplomatici nelle opere letterarie ed artistiche

Raccomandazioni

Le proposte di relazione (max. 300 parole), potranno essere scritte in francese, inglese e italiano. Faranno menzione delle fonti primarie disponibili per affrontare l’argomento e saranno accompagnate da una breve nota biografica (max. 100 parole). Le comunicazioni, di una durata massima di 25 minuti, potranno essere presentate in francese, inglese e italiano.

Le proposte sono da inviare, prima del 3 gennaio 2022, agli indirizzi seguenti: amicie at live.com, claire.lorenzelli at ens-lyon.fr, fontvieilled at gmail.com et pierre.nevejans at ens-lyon.fr.

Le proposte di giovani ricercatori, dal livello Master 2 in su, sono più che benvenute. Una stretta parità tra i relatori verrà osservata nel processo di selezione.

I contributi per le spese di viaggio e alloggio sono condizionati da richieste di sussidi in corso. Verrà fatto tutto il possibile per il rimborso dei più precari. È considerata una pubblicazione degli atti della conferenza.

Comitato organizzativo

Damien Fontvieille (Sorbonne Université)

Claire Lorenzelli (ENS de Lyon)

Pierre Nevejans (ENS de Lyon)

Amicie Pélissié du Rausas
(Université de La Rochelle)

Comitato scientifico

Stéphane Péquignot (EHESS)

Isabella Lazzarini (Università del Molise)

Jean-Louis Fournel (Université Paris 8)

Serena Ferente (University of Amsterdam)

Isabelle Dasque (Sorbonne Université)

Fabrice Jesné (Université de Nantes)

Bibliographie sélective / Selected bibliography / Bibliografia selettiva

Consoli e consolati italiani dagli Stati preunitari al fascismo (1802-1945), éd. Marcella Aglietti, Mathieu Grenet, Fabrice Jesné, Rome, Italie, École française de Rome, 2020.

Akteure der Außenbeziehungen. Netzwerke und Interkulturalität im historischen Wandel, éd. Hillard von Thiessen, Christian Windler, Cologne-Weimar-Vienne, Böhlau, 2010.

Ambassades et Ambassadeurs en Europe (XVe-XVIIe siècles), éd. Matteo Residori, Jean-Louis Fournel, Genève, Droz, 2020.

Badel, Laurence (dir.) Diplomaties européennes (xixe-xxie siècle), Paris, Presses de Sciences Po, 2021.

Bély, Lucien, L’art de la paix, naissance de la diplomatie moderne. Paris, Presses universitaires de France, 2007.

Beyond Ambassadors: Consuls, Missionaries, and Spies in Premodern Diplomacy, dir. Maurits Ebben, Louis Sicking, Leyde, Brill, 2020.

De l’ambassadeur: les écrits relatifs à l’ambassadeur et à l’art de négocier du Moyen Âge au début du XIXe siècle, éd. Stefano Andretta, Stéphane Péquignot, Jean-Claude Waquet, Rome, École française de Rome, 2015.

Diplomatie et « relations internationales » au Moyen Âge (ixe-xve siècle), dir. Jean-Marie Moeglin, Stéphane Péquignot, Paris, Presses universitaires de France, 2017.

Esperienza e diplomazia : saperi, pratiche culturali e azione diplomatica nell’Età moderna (secc. xv-xviii), dir. Stefano Andretta, Lucien Bély, Alexander Koller, Géraud Poumarède, Rome, Viella, 2020.

Fedele, Dante, Naissance de la diplomatie moderne (XIIIe-XVIIe siècles): l’ambassadeur au croisement du droit, de l’éthique et de la politique, Baden-Baden, Nomos, 2017.

Goetze, Dorothée, Tremml-Werner Birgit, « A Multitude of Actors in Early Modern Diplomacy », Journal of Early Modern History, n°23, 2019, p. 407-422.

Lazzarini, Isabella, Communication & Conflict. Italian Diplomacy in the early Renaissance, 1350-1520, Oxford, Oxford University Press, 2015.

Le Diplomate en question (XVe-XVIIIe siècle), Actes du colloque de Lausanne, décembre 2009, éd. Eva Pibiri, Guillaume Poisson, Revue de la Faculté des lettres de l’Université de Lausanne, 2010/3.

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Nähe in der Ferne : personale Verflechtung in den Aussenbeziehungen der Frühen Neuzeit, éd. Hillard von Thiessen, Christian Windler. Berlin, Duncker & Humblot, 2005.

Negociar en la edad media : actas del coloquio celebrado en Barcelona los días 14, 15 y 16 de octubre de 2004, Madrid, Casa de Velázquez, 2005.

Paroles de négociateurs: l’entretien dans la pratique diplomatique de la fin du Moyen âge à la fin du XIXe siècle, éd. Stefano Andretta, Stéphane Péquignot, Marie-Karine Schaub, Rome, École française de Rome, 2010.

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