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Toulon sous le Second Empire

Marilù Cantelli

Marilù Cantelli, "Toulon sous le Second Empire", dans Revue de l’Art, année 1994, volume 106, numéro 106, p. 75-84.

Extrait de l’article

L’idée de « percer » la ville afin d’embellir, aérer, faire circuler plus facilement l’«air, les personnes, les choses», est présente à Toulon dès le premier quart du dix-neuvième siè­cle.

En 1818 le sous-préfet de l’arron­dissement de Toulon demanda au maire de faire établir un plan d’ali­gnement des rues de la ville, en application de la loi du 16 septembre 1807. La ville qui ne possédait ni un plan correctement dressé ni un ser­vice d’architecture, fit appel au Service des fortifications. Le relevé ne se fit pas sans mal ; encore en 1824 les conseillers refusaient de voter les crédits pour le payement des frais « que doit occasionner la levée du plan général et des plans division­naires pour l’alignement de la ville ». Pour les édiles, donner suite à la pro­position du maire aurait été « contraire à l’intérêt des habitans » resserrés dans l’enceinte où, hormis la rue Cathédrale, « la presque tota­lité des rues de la ville » aurait eu « une largeur suffisante et un aligne­ment régulier ». Le plan n’est prêt qu’en 1828, date à laquelle sont aussi désignées les rues et places suscepti­bles d’agrandissement et d’aligne­ment. Un quartier est concerné par ces dispositions, celui autour de la Cathédrale, au cœur de la ville médiévale. Dès 1828, l’élar­gissement de la rue Traverse Cathé­drale fut reconnu par le Conseil comme une mesure d’utilité publi­que. Le 7 novembre 1828 le plan d’alignement fut approuvé à l’unani­mité à la mairie.

Examiné par le conseil des Bâti­ments Civils, le plan revint à la ville en 1835 chargé de corrections tracées « au crayon » par Rohault, rapporteur de ce projet. Selon son rapport, le plan n’avait pas «embrassé» toutes les rues de la ville ; il s’était borné à quelques rues et places et avait né­gligé « toutes celles qui ne peuvent contribuer à l’embellissement géné­ral ». Rohault déclare aussi : « Dans ce tracé je n’ai pas cherché à embellir, parce que cela dépend des ressources de la ville; c’est à elle seule qu’il convient de faire des propositions à cet égard ; mais j’ai cherché à assainir et à rendre la circulation plus fa­cile ». Ses corrections portent à 4,50 mètres les rues plus étroites, « avec une largeur moindre les rues sont malsaines » écrit-il. La réduction des surfaces procurée aux maisons aurait été compensée par l’exhaussement des immeubles, solution qui aurait aggravé les conditions déjà précaires de densité et de stabilité.

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