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Le cuyder dans l’œuvre de Marguerite de Navarre

Nicolas Le Cadet

Le Cadet, Nicolas, "Le cuyder dans l’œuvre de Marguerite de Navarre", dans Seizième Siècle, n° 7, 2011, p. 139-157.

Extrait de l’article

Le mot « cuyder » a disparu de la langue. Ne subsistent plus que deux dérivés nominaux - « l’outrecuidance » et « l’outrecuidant » - et un dérivé adjectival -« outrecuidant » . Tirant son origine du latin « cogitare », le cuyder recoupe en partie le sémantisme du verbe « croire » , du latin credere, mais il s’’en distingue aussi très nettement. Au Moyen Âge et à la Renaissance, il existe sous une forme verbale et sous une forme substantive. À consulter les occurrences du substantif relevées par les dictionnaires de F. Godefroy et d’’E. Huguet, il semble que deux grandes familles de sens puissent être dégagées : tantôt le cuyder désigne simplement une « croyance » , une « opinion » , une « idée » , et il est alors très souvent lié au motif de l’illusion ; tantôt, et de manière péjorative cette fois, il signifie « orgueil », « présomption » , et dénonce la confiance excessive de la créature en elle-même, au détriment de l’amour pour le Créateur !. Le cuyder est ainsi « dénoncé par les Évangéliques, à la fois comme défaut générique de la nature humaine et comme péché spécifique (qu’ils imputent notamment aux théologiens scolastiques) ».

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