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Le Roi et la Rose : lectures “spirituelles” et “politiques” de l’allégorie du jardin au début du siècle (1506-1520)

Isabelle Fabre

Fabre, Isabelle. Le Roi et la Rose : lectures “spirituelles” et “politiques” de l’allégorie du jardin au début du siècle (1506-1520), Réforme, Humanisme, Renaissance, n° 79, 2014, p. 205-224.

Extrait de l’article

Je me propose de comparer trois représentations du roi dans des ouvrages allégoriques édités ou composés dans le premier quart du XVIe siècle afin de montrer comment la mise en scène du décor du jardin, hérité du Roman de la Rose, use des ressources de l’allégorie pour construire une figure nuancée de son règne dans un discours en tension, entre rhétorique encomiastique et « remonstrance » spirituelle. Je m’appuierai dans un premier temps sur l’édition Vérard du Jardin de vertueuse consolation, reprise masquée et détournée d’un opuscule de dévotion du début du XVe siècle. J’examinerai ensuite comment ce discours ambivalent prend forme chez le franciscain Jean Thenaud, dans le cadre du Triumphe de Force dont François Ier est le protagoniste, et se déploie en un parcours allégorique aux jardins délibérément ambigus. Je terminerai en revenant à la source qu’est le Roman de la Rose, à travers le précieux manuscrit offert au roi par Girard Acarie en 1520. On verra que si, dans la dédicace, l’interprétation des jardins valorise encore une approche dévotionnelle, l’éloge du roi interpolé dans le récit privilégie l’image du mécène, dont la valeur s’illustre avant tout par la largesse de ses dons et par son zèle à défendre les « belles lettres » .

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