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Les « espies » de la Trémoille et le Comte Guillaume de Fürstenberg : à propos d’une nouvelle de Marguerite de Navarre

Laurent Vissiere

Vissiere, Laurent, Les « espies » de la Trémoille et le Comte Guillaume de Fürstenberg : à propos d’une nouvelle de Marguerite de Navarre, Bibliothèque de l’école des chartes, 2009, tome 167, livraison 2, p. 465-486.

Extrait de l’article

Dans l’une de ses nouvelles, Marguerite de Navarre rapporte qu’un comte allemand, Guillaume de Fürstenberg (Wilhelm von Fürstenberg), vint à Dijon offrir ses services à François Ier, qui lui réserva le meilleur accueil. Mais le vieux Louis II de La Trémoille, gouverneur de Bourgogne, veillait ; grâce aux espions qu’il entretenait dans l’Empire, il apprit la véritable intention du personnage : assassiner le roi. Il mit aussitôt en garde le souverain, lui conseillant d’expulser le traître, mais c’était compter sans l’insouciance charmante de François Ier. Celui-ci préféra profiter d’une chasse pour s’isoler avec son assassin ; il lui fit alors admirer une épée, puis lui déclara :

«[ Il] me semble que si ung gentilhomme avoit deliberé de me tuer et qu’il eust congneu la force de mon bras et la bonté de mon cueur, accompaignée de ceste espée, il penseroit deux fois à m’assaillyr ; toutesfois, je le tiendrois pour bien meschant si nous estions seul à seul sans tesmoings, s’il n’osoit executer ce qu’il auroit osé entreprendre. »

Très surpris, Fürstenberg bafouilla quelques excuses, et dès le lendemain il prenait son congé de la cour. Pour l’écrivaine, l’anecdote permet d’exalter bien sûr les vertus chevaleresques du roi, qui ne dédaigne pas de se mesurer homme à homme avec un adversaire digne de lui. Mais, au-delà de cette plate évidence, l’anecdote garde son mystère.

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