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Dots normandes (mi-XVIIe-XVIIIe siècle)

Jochen Hoock, Nicolas Jullien

Jochen Hoock et Nicolas Jullien, "Dots normandes (mi-XVIIe-XVIIIe siècle)", dans Clio, année 1998, numéro 7, Femmes, dots et patrimoines, mis en ligne le 14 novembre 2006.

Résumé de l’article

La « richesse des femmes » tient en Normandie une place bien particulière. Le cadre juridique de la coutume normande repousse singulièrement le régime de droit commun des époux, et confère à la dot un régime spécifique qui exclut les filles des successions paternelles en présence de frères, et qui met le mari en position d’usufruitier de la dot. Cependant, l’étude - élargie à d’autres variables que la seule quantification de la dot - des pratiques matrimoniales des milieux marchands rouennais au tournant des 17 et 18e siècles, et d’un lignage noble de la région d’Evreux de 1662 à 1759, montre qu’il existe une distance entre coutume et pratique. Chez les marchands de Rouen, on constate une rupture entre une phase d’atonie dans la décennie 1690, caractérisée par une assez forte endogamie socioprofessionnelle et topographique dans laquelle la dot joue un rôle compensatoire, et les premières années du 18e où les cas d’exogamie associée à des conventions matrimoniales et une publicité sans précédent marquent un processus de distanciation sociale dans lequel la dot n’intervient plus que comme une variable parmi d’autres. Les alliances matrimoniales du vieux lignage normand des Lombelons dévoilent à la fois une ouverture vers d’autres groupes sociaux, et une fermeture par des conventions matrimoniales et successorales discriminatoires pour la femme, dont la dot, entre autres, est un élément central de la stratégie de maintien.

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