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La politique, de la pratique à la théorie : Bossuet dans les derniers feux de la fronde condéenne

Martial Gantelet

Martial Gantelet, « La politique, de la pratique à la théorie : Bossuet dans les derniers feux de la fronde condéenne », Dix-septième siècle 3/2002 (n° 216), p. 485-510.

Extrait de l’article

Fin septembre 1653, en ce début d’automne où la Fronde touche à sa fin, deux hommes cheminent péniblement dans les fondrières des plateaux meusiens, creusées par le passage incessant des troupes et des chevaux. L’un de ces hommes est Bossuet, théologien brillant, à la clientèle solide et déjà inséré dans la haute société parisienne. Pourtant il n’est alors que jeune chanoine de la cathédrale de Metz, commis par la ville pour négocier une sauvegarde avec les troupes du prince de Condé, réfugiées dans la région. Sur le chemin qui le mène vers Stenay, puissante place forte aux mains des rebelles, il constate, pas à pas, les ravages de la guerre et les villages désertés. Certes, cette triste réalité ne lui est pas inconnue. Au printemps de l’année précédente, venant occuper son canonicat messin, il avait traversé, aux moments les plus durs de la Fronde, les campagnes d’Île-de-France et de Champagne avant d’atteindre les confins désolés de la Lorraine. Et déjà ces visions alimentent les sermons messins du lazariste. Il y dénonce, pêle-mêle, la guerre, la noblesse militaire et les privilèges, tous et ensemble sources du plus grand des maux de l’humanité, la pauvreté.

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