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Du ’Songe de Poliphile’ à la Grande Grotte de Boboli : la dualité dramatique du paysage

Hervé Brunon

Hervé Brunon, "Du ’Songe de Poliphile’ à la Grande Grotte de Boboli : la dualité dramatique du paysage", dans Polia, Revue de l’art des jardins, 2 (2004) 7-26.

Résumé

La Grande Grotte du jardin Boboli à Florence (Italie) fut aménagée entre 1583 et 1593 sous la direction de l’architecte et ingénieur Bernardo Buontalenti pour le compte du grand-duc de Toscane François Ier de Médicis. L’étude propose une nouvelle interprétation iconographique de cet ensemble, en le confrontant avec le modèle poétique de l’ ‘Hypnerotomachia Poliphili’ ou ‘Songe de Poliphile’ de Francesco Colonna (1499), fondé sur la succession narrative de deux catégories opposées de paysage. Dans la première salle de la grotte, les sculptures de Pietro di Tommaso Mati et les fresques de Bernardino Barbatelli dit Poccetti créent une atmosphère arcadienne et ambiguë qui s’apparente à celle du lieu d’effroi (‘locus horridus’) dérivé de la poésie classique et doit susciter une terreur ludique chez le spectateur. Le groupe sculpté de Vincenzo de’ Rossi, ‘Pâris ravissant Hélène’, met en scène la violence du désir charnel. La troisième salle représente le jardin de Vénus, incarnée par la statue de Giambologna, et permet au visiteur de contempler la beauté parfaite. Le parcours de la grotte offrirait ainsi une sorte d’initiation à l’amour dans une perspective platonisante, selon un esprit très proche du roman de Colonna.

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