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Diane du Moyen Âge à la Renaissance : charme ou envoûtement ?

Vladislava Lukasik

Lukasik, Vladislava, "Diane du Moyen Âge à la Renaissance : charme ou envoûtement ?" dans Réforme, Humanisme, Renaissance, n° 63, 2006, p. 59-74.

Extrait de l’article

La civilisation chrétienne se forme initialement dans les conditions d’une confrontation cruelle avec le paganisme. Le Moyen Âge chrétien ne peut donc accepter la mythologie antique en tant que totalité vivante ; il étudie la tradition païenne en lui enlevant tout caractère sacré. Cela est possible sous deux conditions : premièrement, on refuse de comprendre la Fable à la lettre. Ce refus est d’autant plus facile que la société polythéiste elle-même avait perdu depuis longtemps l’approche littérale de ses mythes. Deuxièmement - et cela exigera une vigilance constante de la part des « érudits » médiévaux - la Fable ne doit pas être perçue en tant que système, mais dispersée en différents éléments qui eux peuvent faire partie d’un autre système : celui de la prédication chrétienne. Le mythe antique devient une sorte de puzzle dont les éléments désassemblés, à condition de les bien retailler, pourraient faire partie d’une nouvelle image du monde qui sera la seule vraie. Si les éléments païens du « puzzle » existent, c’est que la volonté divine leur a permis d’apparaître. Il faut donc tâcher de retrouver la place qu’ils devraient occuper dans le vaste tableau de la Création.

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