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31 mai 2016, Toulouse : Les artisans italiens en France aux XVIIIe et XIXe siècles : barbouilleurs, stucateurs, mosaïstes et autres métiers d’art

Argumentaire

Cette journée d’études inaugurera les recherches actuellement menées au sein du projet « Banditi » (porté par le LABEX SMS et le Framespa), lesquelles cherchent à comprendre, dans un contexte de migration, quelles dynamiques sociales ont été mises en œuvre en milieu rural pour accueillir les populations d’artisans italiens. La chronologie envisagée englobe le XVIIIe siècle (la présence italienne ayant été jusqu’à présent peu documentée par la bibliographie alors que les marbriers, stucateurs et peintres, etc. sont très actifs en France méridionale) et la première moitié du XIXe siècle, marquée par l’arrivée de nombreux artistes, notamment les peintres ayant laissé dans leur sillage d’innombrables décors au sein des églises rurales de Languedoc et de Gascogne (œuvres monumentales et peintures de chevalet). Désignés comme « barbouilleurs », leur travail, systématiquement décrié, n’a pas fait l’objet d’une étude en France, si ce n’est à l’échelle locale. Il s’agit bien de mettre en lumière la période qui a précédé l’immigration de masse, l’industrialisation progressive des techniques et des savoir-faire et la transformation des métiers.

Cette manifestation a pour objectif d’élargir l’examen des métiers artistiques exercés par les Italiens dans les différentes régions françaises, tout en considérant leur intégration en milieu urbain : en effet, si les « barbouilleurs » sont signalés dans les campagnes d’Auvergne, d’Aquitaine ou de la Loire et les menuisiers ébénistes dans les vallées savoyardes, les ouvriers des villes sont à ce jour les plus documentés. Les marbriers et les sculpteurs font commerce de matériaux et d’objets entre les villes de Gênes, de Toulouse et de Bordeaux, les mosaïstes sont sollicités sur les grands chantiers urbains, les ornemanistes sont actifs à Lyon (J.-L. de Ochandiano), sans oublier les colporteurs et les figuristes qui vendent leurs objets sur les marchés. A Paris même, la diaspora des peintres Italiens peine à trouver sa place au sein des milieux académiques (M. Lagrange). Il s’agit donc, avant toute chose, d’établir un premier état des lieux sur l’activité de ces hommes et leurs métiers, dans les villes mais surtout dans les campagnes où ils ne sont quasiment pas répertoriés.

Nous souhaiterions conjointement focaliser l’attention des contributeurs sur deux approches conceptuelles particulièrement fécondes au sein de la recherche actuelle : la notion de « réseau » - issue des réflexions des sciences sociales, qui est au cœur du projet Banditi, et celle de « transfert culturel ». En effet, l’analyse des parcours individuels permet d’identifier les réseaux migratoires, familiaux et économiques constitués sur le chemin du « voyage en France », comme les partenaires français (pouvoirs laïcs – place de la franc-maçonnerie, par exemple – ou religieux - rôle des prêtres et des confréries, etc.) qui ont constitué localement des communautés d’accueil et préparé un environnement matériel favorable, appuyé par une économie artistique dynamique. L’inscription dans le temps long de ce « tissu historique » donne l’opportunité de situer les phases « d’enclenchement » et les leviers qui ont animé ces circuits dès le XVIIIe siècle. Par ailleurs, l’examen des corpus d’objets conservés (très divers) rend compte de l’hétérogénéité des sources artistiques et des références culturelles sollicitées par ces exécutants. Les « transferts » de l’Italie, nettement visibles dans la peinture, sont indissociables du fonctionnement en réseaux : ainsi la circulation des modèles répond à des logiques de déplacements individuels et collectifs, ou de contacts, même si ces transferts doivent être dissociés clairement des emprunts au vieux fonds culturel artistique « français » qui constituait encore une source d’inspiration féconde sur le territoire au XIXe siècle.
Modalités de soumission

Les propositions de communications, sous la forme d’un résumé (1 page maximum), sont à remettre avant le 31 mai 2016 aux adresses suivantes :
sduhem chez wanadoo.fr ; julien.paschetta chez hotmail.fr.