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Charles V et Charles VI en miroir(s) 

Brigitte Rou

Rou, Brigitte, « Charles V et Charles VI en miroir(s) », Le Moyen Age, 3/2010 (Tome CXVI), p. 679-695.

Extrait de l’article

Dans le catalogue d’une exposition récente consacrée à l’art à Paris autour de 1400, P. Lorentz évoque dans un court essai le thème des portraits des souverains Charles V et Charles VI, en rappelant la distinction médiévale opérée entre le pourtrait qui désigne toute espèce de dessin, quel que soit l’objet représenté, et la semblance qui en constitue la transposition fidèle. L’acte de naissance du portrait « ressemblant », traditionnellement fixé à celui de Jean II le Bon, ouvre la voie à sa multiplication sous le règne de son fils, ainsi que la monographie pionnière de C. Sherman l’a largement montré. À l’inverse, le règne de Charles VI n’a suscité, à notre connaissance, aucune étude qui soit exclusivement consacrée aux portraits du souverain, ressemblants ou non, une lacune qu’il faudrait, sinon combler, au moins expliquer. Alors que Charles V, surnommé le Sage de son vivant, incarne l’idéal du bon souverain, son fils se situe à son extrême opposé, le plus souvent empêché de gouverner en raison de la maladie qui l’accable. Dans le cadre de ce recueil consacré aux miroirs du prince, nous aimerions examiner quelques exemples issus de manuscrits rattachés à ce genre littéraire, qui mettent en scène les deux souverains. Cependant, ce sera moins la question du rapport mimétique à leur modèle qui nous intéressera que l’étude des diverses interprétations qu’en ont données les enlumineurs, en ces lieux fortement informés par l’idéologie politique contemporaine.

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