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Le prix de la confiance. Les renaissances du clientélisme

Denis Vidal

Terrain, Liens de pouvoir (octobre 1993), n° 21, p. 9-32
[En ligne], mis en ligne le 15 juin 2007.
URL : http://terrain.revues.org/document3068.html.

Extrait de l’article

Dans un bistrot parisien, on sait d’emblée que le patron est le patron. Dans les pubs de Londres, le même terme, employé par écrit, sert à désigner le consommateur. Le patron est alors le client. Voilà qui pourrait être à la source de graves malentendus dans le cadre de l’unification européenne. Or, pour démêler de telles incertitudes, une tradition autrefois bien établie, dans le monde des Lettres, voulait que l’on fasse appel à un Persan. Il m’a semblé préférable de m’inspirer ici d’un paradigme du brahmanisme ancien.

L’ambiguïté, signalée par la comparaison entre l’anglais et le français, ne se retrouve malheureusement pas dans le vocabulaire sociologique. Le clientélisme y est défini de manière univoque, comme une relation asymétrique, établie entre un personnage dominant à qui est attribué le rôle de « patron » ou de « protecteur » et ceux qui seront définis comme ses « clients », ses « protégés » ou ses « dépendants ». Une telle définition risque de faire ignorer la possibilité que le « patron » ne soit, en fait, qu’un simple client, ou, encore, que le « protecteur » se révèle, en fin de compte, être le dépendant de ses « dépendants »...

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