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L’iconographie de l’ascension spirituelle et la dévotion des laïcs : le « Trône de charité » dans le « Psautier de Bonne de Luxembourg » et les « Petites Heures du duc de Berry »

Christian Heck

Christian Heck, "L’iconographie de l’ascension spirituelle et la dévotion des laïcs : le « Trône de charité » dans le « Psautier de Bonne de Luxembourg » et les « Petites Heures du duc de Berry »", dans Revue de l’Art, année 1995, volume 110, numéro 110, p. 9-22.

Extrait de l’article

Les grisailles raffinées réalisées dans le Psautier de Bonne de Luxembourg par Jean le Noir et son atelier font de ce manuscrit un témoin majeur de l’art de l’enluminure à Paris au milieu du XIVe siècle. Son exécution pour Bonne de Luxem­bourg, épouse du duc de Normandie, le futur roi de France Jean le Bon, est sans doute à situer plus précisément en 1348-1349, les années de la grande peste. Mais cette œuvre n’est pas seule­ment essentielle pour les problèmes stylistiques de la génération qui suit immédiatement l’époque de Jean Pucelle. A la suite de Millard Meiss, qui avait en effet relevé ses « exceptional subjects », Fran­çois Avril a souligné l’importance qu’y prennent, en particulier dans la partie finale du manuscrit, des « thèmes iconographiques peu communs », et Charles Sterling a insisté sur ses « singularités ou raretés iconographiques », et leur lien aux « désirs personnels du destinataire ». L’objet de cet article est précisément d’éclairer le sens de l’une de ces singularités, le Trône de charité du. folio 315, dont une seconde version est représentée par une enluminure des Petites Heures du duc de Berry. En situant l’apparition de ces images par rapport à la tradition exégétique et iconographi­que du Trône de Salomon, et en identifiant l’au­teur et l’origine du texte qu’elles illustrent dans ces deux manuscrits, nous montrerons que ces compositions sont en plein accord à la fois avec les thèmes de la spiritualité bonaventurienne, mais aussi avec de nouvelles formes d’expression de la dévotion des laïcs, et qu’elles renouvellent de façon significative le thème de l’échelle céleste, hérité de l’iconographie monastique du XIIe siècle.

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