Base de données "Le monde médical à la cour de France"
Nostradamus (1503-1566) | |
Naissance | 14/12/1503 |
- Lieu | Saint-Rémy-de-Provence |
Décès | 02/08/1566 |
- Lieu | Salon-de-Provence |
Famille | |
Père | De No(s)tredame, Jeaume ou Jacques, (c. 1470 -c. 1448). Né à Avignon, marchand de céréales puis notaire à la tour de Canillac, dite du Cardinal (Fief de Saint-Rémy), à partir de 1513. Il fut anobli en 1519 puisque sa fonction le lui permettait. Il meurt à Saint-Rémy. |
Mère | De Saint-Rémy, Reynière ou Renée. Contrat de mariage passé à Saint-Rémy, dans la maison de Blanche, mère de Jeaume, le 14 Mai 1495. |
Mariage(s) | 1. D'Encausse, Henriette , mariage en 1531 (notaire Jehan Bordini, Agen). Elle lui donne deux enfants qui vont mourir d'épidémie avec elle alors que Nostradamus est absent pour échapper à l'Inquisition. 2. Ponsard, Anne de Salon, veuve du Notaire Jean Baulme, mariage à Salon, le 11 novembre 1547. |
Enfants | Anne Ponsard va lui donner entre 1551 et 1561, six enfants tous nés à Salon : 1. Nostredame, Madeleine de ; 2. Nostredame, César de ; 3. Nostredame, Charles de ; 4. Nostredame, André de ; 5. Nostredame, Anne de ; 6. Nostredame, Diane de. |
Observations | Le nom de Michaletus de NOSTRA DOMINA est celui porté sur les registres de Montpellier. Le surnom de NOSTRADAMUS n'apparaît qu'à l'âge adulte, peut-être à Montpellier, mais sans certitude. Mais ses publications, il est vrai, portent souvent (mais pas toujours) le nom de Maître Michel NOSTRADAMUS. Le surnom a supplanté le nom de l’état civil, dans les formes reconnues par la BnF. César de Nostredame a été Premier Consul (Maire) de Salon, de 1598 à 1614 et en 1616. Chroniqueur du Roi, joueur de luth, miniaturiste, il fait partie de la Cour qui reçoit Marie de Médicis, à Salon, en 1600. Il a réalisé le portrait le plus connu de son père (Bibliot. Méjanes, Aix en Provence) et écrit L'Histoire et Chronique de Provence, publiée à Lyon en 1614. |
Vie et oeuvre | |
Spécialisation | Médecin « astrophile », spécialiste de la peste. |
Formation | En 1518, le jeune Michel se rend, pour étudier le Droit, dans la Cité des Papes, Avignon, où vient d'être nommé un professeur d'origine milanaise, André Alciat, dont le nom passera à la postérité grâce à ses Emblemata. En 1520, le Collège d'Avignon ferme ses portes pour cause de peste. Le jeune homme s'en va apprendre « la pharmaceutrie, & la cognoissance & perscrutation des simples par plusieurs terres & pays despuis l'an 1521 iusques à l'an 1529. incessâment courant pour entendre & sauoir la source & origine des plantes et autres simples...», selon la Préface du Traité des Fardements et Confitures. Le 23 Octobre 1529, Michel De Nostredame s'inscrit à l'ancien Collège royal de médecine à Montpellier, « cité fameuse...en la parfaite faculte de medicine », choisit Antoine Romier comme maître et signe « Michaletus de nostra domina » sur le registre des étudiants dont Guillaume Rondelet est le procureur. Ce dernier, le rayera du registre, car une dénonciation accuse l'apprenti médecin de préparer lui-même des médicaments. Il obtiendra pourtant son diplôme (vers 1534 ?) et en portera les insignes comme la faluche, le célèbre bonnet carré. Mais il partagera toujours avec Symphorien Champier, cette répulsion pour les apothicaires qui mettent le travail « entre les mains de quelque maistre, ou ieune serviteur, qui pense savoir beaucoup, que bien souvent ne scait rien, & gaste la confiture, & brusle le succre, ou le miel, tant que lon est contreint de ietter la confiture à mal ». Durant cette période, il côtoie François Rabelais, inscrit dans la même Université, le 17 Septembre 1530. Et tout au long de ses écrits, il citera les confrères médecins qui suscitent chez lui admiration et respect : Saporta, Castellan, Valleriole, Monteux, Scaliger... |
Biographie abrégée | Michel de Nostre Dame voit le jour au cœur de la Provence, dans la petite bourgade de Saint-Rémy, engourdie dans le froid de ce 14 Décembre 1503. Sa famille possède deux maisons mitoyennes de la rue des Barri (des remparts). Dans cette famille de Juifs convertis, de médecins et de notaires, l'enfant s'épanouira. Son père partagera l'héritage entre ses enfants, mais Michel laissera les maisons à ses frères, préférant un pécule qui lui permettra de voyager, et de pousser ses études de médecine le plus loin possible. Il ira même jusqu'à parcourir les collines, durant les épidémies et la fermeture des collèges, pour étudier les « simples » et leur usage. Une fois obtenu son diplôme à la Faculté de médecine de Montpellier, Nostradamus devient médecin itinérant (périodeute), combattant l'épidémie de peste partout où elle surgit. Sa seule arme réside dans un électuaire composé de plantes et de blancs d'œufs face à la seule solution de l'époque : « partir vite, loin et revenir tard ». Pour faire face à la situation, Nostradamus met en place les premières notions d'asepsie, au moins aussi efficaces que le médicament lui-même. En effet, on commence à soupçonner que les maladies se transmettent par des êtres invisibles véhiculés par l'air que l'on respire (cf. le De contagione de G. Fracastoro , 1546). Lors de son premier mariage il s'installe à Agen, dans le « Vallon de Vérone », tout près du célèbre médecin philosophe Jules-César Scaliger. Prévenu que l'inquisiteur partait de Toulouse pour venir l'inquiéter, sous le motif qu'il fréquentait un instituteur réformé qui finit sur le bûcher, il disparait quelques années pour se faire oublier. On le retrouvera plus tard à la frontière franco-belge puis à Bar-le-Duc, Lyon, Vienne, Valence, Marseille et Aix où il soigne la peste (1546-47), périple sur lequel il laisse nombre de renseignements dans ses écrits. Nostradamus se remarie à Salon où il s'installe le 11 Novembre 1547, dans la maison dont une partie est aujourd'hui transformée en musée. C'est ici qu'il signera désormais tous ses ouvrages et qu’il décèdera le 2 Juillet 1566. Les auteurs qu'il cite (Cicéron, Hippocrate, Galien, Albumazar, Alchabitius, Erasme, Thomas More...), les langues qu'il pratique (grec, latin, hébreu, italien, français...), les textes qu'il transmet, parfois au péril de sa vie, révèlent un médecin philosophe, soucieux à l'instar des humanistes de la Renaissance, de replacer l'Homme (microcosme) au cœur de l'Univers (macrocosme), pour lui permettre de s'élever afin d'être en harmonie avec son créateur. |
Offices et dignités | Médecin ordinaire du Roi Charles IX et Conseiller de la Reine Catherine de Médicis. |
Maisons intégrées | Charles IX, Catherine de Médicis. |
Œuvres | Ouvrages imprimés : - Excellent & moult utile Opuscule à touts necessaire qui desirent avoir cognoissance de plusieurs ex:quises. Receptes, divisé en deux parties... plus communément appelé Traité des Fardements et Confitures, écrit en 1552, publié à Lyon en 1555, par Antoine Volant. Acquisitions du Musée Nostradamus : - édition originale complète (Lyon, 1555) ; - édition de 1557 imprimée par Christophe Plantin à Anvers ; - édition d'Augsbourg par Michael Manger, en 1572. - Les Prophéties : nombreuses éditions. Les originaux de la première édition de 1555, impression lyonnaise de Macé Bonhomme, se trouvent, l'un à Albi en France, l'autre à Vienne en Autriche. Des éditions plus complètes, toujours imprimées à Lyon, ont vu le jour en 1557, 1558 ?, 1568 et se sont multipliées par la suite. - Le Musée Nostradamus possède un Unicum de 1568. Une étude scientifique menée à Lyon par Jean-Paul Laroche et Michel Chomarat, met en évidence les pics de consultation de ce texte, chaque fois qu'il y a une crise dans le monde. Cette étude a donné lieu à un catalogue Prophéties pour temps de crise que l'on peut se procurer au Musée Nostradamus. - Paraphrase de Galien sus l’exortation [sic] de Menodote, aux estudes des bonnes Artz, mesmement Medicine : Traduict de Latin en Francoys, par Michel Nostradamus. Ouvrage imprimé à Lyon, en 1557, par Antoine du Rosne. Le Musée Nostradamus en possède un original. - Almanachs ou Pronostications , publiés tous les ans, à Paris ou à Lyon, de 1550 à 1566. Le Musée Nostradamus s'est doté des exemplaires originaux de 1556 (Almanach), 1557 (Présages merveilleux), 1559 (Almanach), 1561 (Almanach ; Pronostication nouvelle). Il faut ajouter à ces ouvrages deux autres titres acquis par le Musée Nostradamus : - LES SIGNIFICATIONS de l'Eclipse, qui sera le 16. Septembre 1559. - Forme et manière de vivre, tres utile pour éviter au danger de Peste : avec la maniere de sçavoir si vous estes frapé de Peste ou no, & si elle est mortelle. Et plusieurs bons & experimentez remedes pour en auoir guarison. Manuscrits : - ORVS APOLLO écrit par Nostradamus vers 1545 et jamais imprimé avant 1900 ( BnF ms. Fr 2594) : interprétation des hiéroglyphes d'Horapollon (grammairien du Ve siècle). - Le Musée Nostradamus possède un Unicum acheté à New-York en 2007 : édition imprimée à Amiens, par Henri Douchet, vers 1900, ainsi qu'une copie du Ms de la BnF. - Il existe aussi, à la BnF, une cinquantaine de lettres (BnF ms. Fr 9531) dont certaines publiées par Jean Dupèbe chez Droz en 1983 après une traduction de Marie-Thérèse Inguenaud. |
Observations | L' Unicum du Musée, imprimé à Paris par René Ruelle, en 1598, bien postérieur à la mort de Nostradamus, semble pourtant être l'édition la plus ancienne connue de ce texte. |
Bibliographie et sources | |
Sélection bibliographique | - Leroy, Edgar, Nostradamus, ses origines, sa vie, son œuvre, Laffite reprint 1993, réimpression de l'édition de Bergerac, 1972. - Chomarat, Michel, Nostradamus entre Rhône et Saône, Ed° G.E.R., Lyon, 1971. - Chomarat, Michel, Bibliographie Nostradamus XVIe – XVIIe- XVIIIe siècles, Ed° Valentin Koerner, Baden-Baden, 1989. - Benazra, Robert, Répertoire chronologique nostradamique (1545 – 1989), avec préface de Jean Céard, Ed° Tredaniel, 1990. - Gouron, Marcel, Matricule de l'Université de médecine de Montpellier (1503 – 1599) , Ed° Droz, Genève, 1957. - Dupèbe, Jean, Nostradamus. Les lettres inédite, Ed° Droz Genève, 1983. - Brind'Amour, Pierre, Nostradamus astrophile, Ed° Klincksieck, Les presses de l'Université d'Ottawa, 1993. - Brind'Amour, Pierre, Nostradamus Les premières Centuries ou Prophéties, Ed° Droz, Genève, 1996. - Dulieu, Louis, La médecine à Montpellier à la Renaissance, Avignon, Les Presses universelles, 1977. |
Ressources électroniques | Iconographie : - Contacter le « Centre Nostradamus », Centre de Ressources pour la Transmission des Savoirs. XVe et XVIe siècles / Ville de Salon-de-Provence (13300). Tel : 04.90.42.38.89 Fax : 04.90.56.33.45. centrenostradamus@salon-de-provence.org Livres numérisés : - projets en cours. Possibilité de consulter le Traité des Fardements et Confitures sur Gallica : http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k79259s - Catalogue du Fonds du Musée Nostradamus : le fonds est en cours de catalogage pour être placé sur le site de la ville de Salon, en cours de réfection. En attendant, il est possible d'obtenir un catalogue papier sur demande. |
Notice | |
Auteur de la notice | Jacqueline Allemand |
Date mise en ligne | 2009-06-09 11:30:25 |
Comment citer cette notice | Jacqueline Allemand, "Nostradamus (1503-1566)", dans : Le Monde médical à la cour de France. Base de données biographique. publiée en ligne sur Cour de France.fr (http://cour-de-france.fr/rubrique437.html). |
N° dictionnaire | 43 |