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Base de données "Le monde médical à la cour de France"

Chartier, René (1572- 1654)
Naissance1572
- LieuMontoire
Décès29/10/1654
- LieuParis
Famille
PèreChartier, Denis
MèreBarat, Jacqueline
Mariage(s)1.Boursier, Françoise ( ?-1631), fille de Boursier Martin, barbier-chirurgien, et de Louise Boursier née Bourgeois, sage-femme de la reine Marie de Médicis. Contrat de mariage le 18/01/1618.
2.Le Noir, Marie ( ?-1684), fille d’un avocat au Parlement. Mariage le 18/05/1634.
EnfantsEnfants connus avec Françoise Boursier :
1. Chartier, Jean (1610-1662), médecin du roi,
2. Chartier, Louis-Théandre (1612-168.), émigre au Canada en 1651, est anobli sous le titre de seigneur de Lotbinière, épouse Marie-Élisabeth d’Amours,
3. Chartier, René ( ?-1655), prieur du couvent de Saint Étienne des Monnais (Anjou),
4. Chartier, Charles ( ?-?).
Enfants connus avec Marie Le Noir :
1. Chartier, Philippe (1633-1669), médecin du roi,
2. Chartier, Marie ( ?-1719), épouse Charles Henri du Gard,
3. Chartier, Jeanne ( ?-?).
ObservationsSelon l’inventaire fait après la mort de René Chartier, son fils Charles, dit « dément », qui avait été reçu à l’hôpital de Blois, était vraisemblablement déjà décédé. Guy Patin fut désigné comme tuteur subrogé des enfants mineurs de René Chartier et de Marie Le Noir.
Le 16 octobre 1661, Marie Lenoir, veuve de René Chartier, vendit un terrain bâti, dit la Tuilerie, à l’ordre des Prémontrés Réformés qui y fonda une église et un monastère (lettres patentes d’Anne d’Autriche)
Vie et oeuvre
SpécialisationMédecin.
FormationÉtudes à la Faculté de Médecine de Paris : bachelier en 1607, licencié le 19 mai 1608, reçu docteur le 26 août 1608.
Thèses : An mulier naturæ parekbas ?(1607),
An partium similarium sola proprius intemperies morbus ? (1607),
An ad lipothymiam usque mittendus sanguis ? (1608).
Biographie abrégéeRené Chartier, fils d’un marchand habitant Montoire, avait commencé par étudier les belles lettres, la philosophie et la théologie ; il avait composé quelques tragédies latines en vers et une pastorale en seize cents vers latins sur la conversion d’Henri IV à la religion catholique ; il enseigna les lettres à Angers, puis à Bordeaux et à Bayonne, avant d’entreprendre des études de médecine à Paris. En mai 1606, il fut chargé de prononcer les Paranymphes de cinq licenciés, en 1607, il soutint ses thèses en tant que bachelier et fut déclaré licencié le 19 mai 1608, Il soutint sa thèse des vespérides le 5 août 1608, et fut reçu docteur le 26 août de la même année. Fait assez rare, mais sans doute lié à son âge (il avait déjà 36 ans), il se maria avant d’être licencié. Le contrat de mariage avec Françoise Boursier, fille de Martin Boursier, barbier- chirurgien, et de Louise Boursier née Bourgeois, sage-femme de la reine Marie de Médicis, en date du 18 janvier 1608 mentionnait que les parents Boursier fourniraient une dot de 6000 livres (somme assez élevée pour l’époque), dont 2000 pour la communauté, et s’engageaient à lui faire obtenir une charge de médecin ordinaire du roi. Le 16 juin 1609, il reçut ses lettres de provision pour devenir conseiller et médecin ordinaire par quartier du roi Louis XIII et prêta serment entre les mains du premier médecin le 10 septembre 1609, à la suite de la résignation de Maurice Joyau ; il versa à la veuve de Joyau une somme de 4200 livres. Le 9 avril 1635, il obtint la survivance de cette charge pour son fils Jean, moyennant le paiement d’une somme de 12000 livres tournois et l’assurance de rester lui-même en poste jusqu’au dit paiement, la résignation eut lieu le 13 avril 1639, mais René Chartier garda ses titres jusqu’à sa mort.
En 1617, il entra en fonctions comme professeur de chirurgie au Collège Royal après la démission d’Étienne de la Font. Il n’y resta que six ans et démissionna en 1623. Selon Goujet et la plupart de ses biographes, il n’aurait pu continuer à assurer son enseignement, en raison des nombreux déplacements que la place de médecin des Dames de France exigeait de lui : il accompagna Élisabeth en Espagne lorsqu’elle épousa le futur Philippe IV en 1615, et Henriette-Marie en Angleterre lors de son mariage avec Charles Ier. Un brevet signé par Louis XIII en date du 26 mai 1625 lui octroya une pension de 2000 livres par an au titre de médecin de la reine d’Angleterre, titre qu’il garda au retour de la reine en 1644. Mais ni les gages de médecin du roi ni ceux de professeur royal n’étaient payés avec grande régularité ; il lui fallut intenter un procès pour entrer en possession de trois termes (450 livres) de gages dus. Le 18 mai 1634, il épousa en seconde noces Marie Le Noir, fille d’un avocat au Parlement, qui apportait 12000 livres de dot, dont 4000 pour la communauté ; une clause particulière en cas de décès de Marie, lui octroyait une somme de dix mille livres correspondant aux frais déjà engagés pour sa grande édition bilingue gréco-latine, des œuvres complètes de Galien et d’Hippocrate. Au retour de ses voyages, il se consacra uniquement à la pratique et à son grand travail éditorial. Il mourut le 29 octobre 1654, à l'âge de quatre-vingt-deux ans, d'une apoplexie qui le surprit à cheval, selon Patin.
Si René Chartier passe pour un des médecins parisiens les plus riches de son temps, propriétaire de plusieurs immeubles à Paris, lui-même était vêtu comme un gueux selon les priseurs lors de l’inventaire après sa mort. Pendant près de cinquante ans, il prêta des fonds aux libraires parisiens (Hubert Hunot, Pierre de Forges) soit pour se constituer une rente soit pour les aider à acquérir du matériel ou du papier. Plusieurs procès l’opposèrent à ses fils au sujet de l’héritage de Françoise Boursier ; en 1638, il fut accusé par Jean d’avoir acheté une imprimerie avec les deniers de la communauté. L’inventaire fait après la mort de Chartier révèle des quantités incroyables de rames de papier entreposées dans la maison familiale. En effet, comme tout éditeur, Chartier se chargeait de faire venir les rames de papier, d’entreposer les exemplaires imprimés du « Grand Galien » chez lui, et de les vendre à des libraires ou à des particuliers. Ce travail gigantesque et unique forme un ensemble en treize volumes in-folio, constitué en collationnant d’anciennes éditions et des manuscrits originaux et réunissant dans un même volume les traités des deux médecins, Galien et Hippocrate, sur un même sujet. René Chartier mourut avant d’avoir terminé ce travail immense, dont il édita à ses frais les dix premiers volumes, les trois derniers étant donnés après sa mort par François Blondel, doyen de la Faculté de Médecine de Paris, Le Moine, docteur-régent de Paris, aux frais de Charles du Gard, gendre de Chartier. Ce travail d’érudition n’a pas empêché les contemporains, ni malheureusement la plupart des biographes ultérieurs, de tenir en piètre estime son auteur. Guy Patin, qui ne l’aimait guère, ne lui épargna ni sarcasmes ni méchancetés.
Offices et dignitésMédecin des Dames de France, conseiller et médecin ordinaire du roi Louis XIII par quartier.
Maisons intégréesHenriette d’Angleterre, Elisabeth, Louis XIII.
ŒuvresParanymphus in quinque Laureæ Medicæ candidatorum, Lutetiæ celebratus in Theatro Medico a Renato Charterio Vindocinensi in celeberrima Medicinæ facultate Parisiensi Baccalaureo, Paris : A. Saugrain, 1607 ;
-Iacobii Hollerii de morbis internis Liber, Paris, 1611 [édition comprenant les Scholies de Louis Duret corrigées par Chartier] ;
-Bartholomæi Perdulcis Universa Medicina, Paris, 1630, Lyon, 1649 ;
- Operum Galeni quæ præter titulos non extant omnium index a M. Renato Charterio collectus, Paris, S. Piget, 1633 ;
-Magni Hippocratis Coi et Claudii Galeni Pergameni medicorum principum Universa Quae Extant Opera in XIII tomos distributa, Paris, 1639, 1649 [R. Soubret imprimeur], 1679 [André Pralard imprimeur].
Observations
Bibliographie et sources
Sélection bibliographiqueLehoux, Françoise, Le cadre de vie des médecins parisiens aux XVIe et XVIIe siècles, Paris : A. et J. Picard, 1976, ‎passim, en particulier p. 334-335 et 459-461;
-Goujet Claude-Pierre,Mémoire historique et littéraire sur le Collège Royal de France, Genève : Slatkine reprints, 1971, p. 317-318 ;
-Patin, Guy, Lettres, éd. L. Jestaz, Paris, Champion, 2006 ;
--Commentarii X, MS BIUM, f° 99-100.
Ressources électroniquesBulletin des recherches historiques‎ des Archives de la province de Québec, Société des études historiques (Québec), Archives du Québec, 1927, p. 202;
-Dictionnaire biographique du Canada en ligne : http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=118&&PHPSESSID=ychzfqkvzape;
- BIUM, Collection Medic@, Introductions de Véronique Boudon-Millot [Galien] et de Marie-Laure Monfort [Hippocrate], http://www.bium.univ-paris5.fr/histmed/medica/cote?00013x01.
Notice
Auteur de la noticeJacqueline Vons
Date mise en ligne2010-12-26 19:54:47
Comment citer cette noticeJacqueline Vons, « Chartier, René (1572- 1654) » dans Le Monde médical à la cour de France. Base de données biographique publiée en ligne sur Cour de France.fr (http://cour-de-france.fr/rubrique437.html).
N° dictionnaire64