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Délier, lire et relier. L’utilisation de l’analyse réseau pour construire une typologie de recueils manuscrits de la fin du Moyen Âge

Octave Julien

Julien, Octave, « Délier, lire et relier. L’utilisation de l’analyse réseau pour construire une typologie de recueils manuscrits de la fin du Moyen Âge », Hypothèses, vol. 19, no. 1, 2016, p. 211-224.

Extrait de l’article

L’analyse des réseaux, entendue dans le sens de la social network analysis (SNA), est le plus souvent appliquée par l’historien à des individus afin de mettre en lumière les structures sous-jacentes du groupe social qu’il étudie. Ces structures peuvent en particulier reposer sur des liens d’affinité, et se traduire par l’émergence de sous-groupes rassemblant des individus proches ou similaires.

Le formalisme mathématique de la SNA autorise à appliquer cette méthode à d’autres choses que des êtres humains, et notamment à des objets que l’on voudrait rapprocher les uns des autres et classer. Il s’agit en l’occurrence de recueils manuscrits produits à la fin du Moyen Âge, en France ou en Angleterre, au contenu particulièrement riche et varié, et qui ont ainsi pu servir de petites bibliothèques à leur propriétaire, principalement des laïcs. Le corpus étudié ici rassemble cent cinquante-huit manuscrits, conservés à Paris à la Bibliothèque nationale de France (BNF) ou à la British Library (BL) de Londres, datés de la fin du XIIIe siècle au tout début du XVIe siècle, dont le contenu est majoritairement en langue française ou anglaise, et dont les différents textes (au minimum trois) sont marqués par une certaine diversité. On a ainsi retenu des manuscrits mélangeant des textes dévotionnels et médicaux, ou bien du droit et de l’histoire, pour ne citer que deux exemples des combinaisons de types de textes qu’on peut y trouver.

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