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2 juil. 2024, Issoire : Mobilités, voyages et voyageurs à l’époque romane (fin du Xe-début du XIIIe siècle)

Le 32e colloque international d’art roman et sur la période romane se tiendra à Issoire (Puy-de-Dôme) les 18, 19 et 20 octobre 2024

Colloque annuel organisé depuis 1991 par l’association « Terres Romanes d’Auvergne », avec le soutien de la ville d’Issoire et de l’Alliance Universitaire d’Auvergne, sous le patronage de la Société Française d’Archéologie et de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand.

Argumentaire
Après La ville à l’époque romane (2019), L’Art roman et après ? (2022) et Artistes et Artisans à l’époque romane (2023), le Comité scientifique du colloque d’Issoire propose, pour sa session d’octobre 2024, le thème : Mobilités, voyages et voyageurs à l’époque romane (fin du Xe - début du XIIIe siècle).

De récents évènements et évolutions (pandémie et confinements, appels pressants à diminuer la masse et l’ampleur géographique de déplacements, désormais jugés contestables, voire nocifs dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, changement de perception à l’égard de l’automobile-reine et de l’avion, réflexion sur le « localisme » et sur une nouvelle « mondialisation régionalisée »…) ont inversé, au moins dans les perceptions (et les polémiques), la tendance pluriséculaire, considérablement accélérée à partir du second XIXe siècle, au développement des mobilités, en masse, dans l’espace et quant à la vitesse des déplacements. Dans le même temps, l’époque présente connait un développement considérable des phénomènes migratoires, régionaux et intercontinentaux, appelés, aux yeux des experts, à s’accélérer dans les décennies à venir.

La participation des historiens au débat doit contribuer à mette en perspective pluriséculaire l’évolution de ces problématiques et apporter des éléments de réflexion fondés sur l’observation du temps long. Les textes mieux connus et mieux traduits, l’archéologie et les études d’iconographie, l’une et les autres sans cesse enrichies, permettent, selon l’usage des colloques issoiriens, d’interroger l’effectivité et les modalités, mais aussi les difficultés des mobilités - dans le registre des realia comme dans celui des représentations, figurées, mais aussi mentales - pendant la période du Moyen Âge central.

On rappellera ici, sans souci d’exhaustivité, quelques antécédents, ainsi le thème du XXVIe congrès de la SHMESP, tenu à Aubazine, en Limousin, en 1995 (Voyages et voyageurs au Moyen Âge), ou l’ouvrage de synthèse de Jean Verdon, Voyager au Moyen Âge, paru en 1998 et réédité en 2007. Depuis ce temps, la recherche a considérablement progressé sur ce thème, tant du côté des historiens que des archéologues, des littéraires et des historiens d’art. Dans une perspective pluridisciplinaire, il convient - c’est là la triple finalité de la manifestation issoirienne - de porter les résultats des travaux des spécialistes à la connaissance d’un public plus large et de faire découvrir à ce public « une histoire en marche » et les travaux de jeunes chercheurs, du Master 2 au Post-doc.

Les suggestions qui suivent s’entendent en tant que sujets de recherche historique en eux-mêmes, ou en tant que tant que sujets de recherches sur leurs représentations, y compris dans le cadre d’études historiographiques.

Les sources

 sources textuelles : sources hagiographiques, sources littéraires, descriptions d’itinéraires (cf. Livre du pèlerin de Saint-Jacques, Al-Idrisi, Albert de Stade...) ; œuvres de géographes… tous types offrant des récits de voyages réels (cf. Benjamin de Tudèle, Ibn Djubair, Petahya de Ratisbonne...) ou imaginaires.

 la Bible, comme source de commentaires et de représentations : Jonas, l’exil à Babylone, les mages (cf. le transfert des reliques de Milan à Cologne).

 les résultats de fouilles archéologiques et l’apport des collections muséales (reconstitution matérielle de routes, vestiges de lieux d’hébergement, objets liés à la mobilité, objets de provenance lointaine…).

 en iconographie, toute représentation de ces mêmes sujets.

Les causes et les modalités de la mobilité

Migrations des peuples mais aussi, a contrario, fixation et sédentarisation ; le commerce au long cours ; les pèlerinages (sans s’arrêter au seul « voyage de Jérusalem », par terre, puis par mer) et missions religieuses ; les missions diplomatiques, mariages, rencontres de souverains, tournées politiques des gouvernants (cf. le capétien Robert II, les empereurs…) ; les expéditions militaires (cf. les nombreuses traversées « politico-militaires » de la Manche) ; la transmission des ordres et des nouvelles ; l’exil (cf. Thomas Beckett, 1164-1170) ; la déportation (trafic des esclaves ) ; les changements de lieu de travail (migrations d’artistes et d’artisans, appel à des paysans colons) ; le goût de l’aventure et l’attrait pour l’inconnu et l’errance ; le thème littéraire du voyage initiatique...

 Le rêve, le voyage nocturne : récits oniriques, visions, apparitions…

 influences : l’art roman ne fait pas exception à la règle qui veut que nombre de formes, d’images, d’idées et d’artefacts qui font les cultures d’Occident viennent, directement ou indirectement, de civilisations contemporaines de Méditerranée, d’Orient, d’Asie ou d’Afrique. Les modalités de leur appropriation et leur interprétation font encore de nos jours l’objet de débats contradictoires.

Les vecteurs, les moyens, les lieux et les voies de la mobilité :

 les moyens de transport : marche à pied, chevaux, ânes, mules et mulets et leurs attelages : chars, charriots… ; les navires.

 les routes, la mer, les fleuves navigables ; les points de passage : gués, bacs et ponts, ports fluviaux et maritimes, cols, portes de ville.

 les moyens et les lieux d’hébergement ; la protection des voyageurs.

 l’équipement des voyageurs : chaussures, bâtons, chapeaux, manteaux, sacs…

 la circulation des objets (reliques, matériaux de construction, objets manufacturés, animaux vivants…), par le commerce mais aussi les échanges et les dons (entre souverains, institutions religieuses…).

 se repérer, s’orienter ; la géographie et les limites des mondes connus.

Les obstacles à la mobilité et au voyage

 l’enfermement, l’incarcération

 les règles monastiques : grande et petite clôture

 les autorisations et/ou interdictions de pénétrer dans certains territoires, les taxes et péages, les monnaies, le rôle des changeurs et le troc, les problèmes linguistiques, les obstacles divers…

 le handicap physique, la maladie

 les obstacles naturels : climat, coupures (fleuves, marécageuses, zones inondées), montagne

 le thème du « détour »

 la règle d’or : jamais seul, jamais la nuit.

Modalités de soumission
Date limite d’envoi des propositions de communication : mardi 02 juillet 2024

Vos propositions de communication sont à retourner par courriel à j-luc.fray chez uca.fr

Merci de bien vouloir y préciser vos nom et prénom ; profession et/ou structures de rattachement ; adresses postale et email ; titre de la communication et résumé de 15 lignes maximum en français ou en anglais.

Réunion du comité scientifique du colloque et élaboration du programme : mi-juillet 2024. Vous recevrez dans les jours qui suivront un courriel vous avisant de la décision dudit comité.

Les frais de déplacement des communicants seront pris en charge par « Terre Romane d’Auvergne » qui organisera également leur hébergement.

Comité scientifique et d’organisation
Dominique Allios, Maître de conférences en Histoire de l’Art et Archéologie médiévales, HDR à l’Université de Rennes 2, LAHM, CreAAH (UMR 6566)
Alphonse Bellonte, maire de Saint-Nectaire (Puy-de-Dôme), président de Terres romanes d’Auvergne.
Pascale Chevalier, Maîtresse de conférences en histoire de l’art et archéologie médiévale HDR à l’Université Clermont Auvergne (Clermont-Ferrand), ARTeHIS - UMR 6298 (CNRS et Université de Bourgogne)
Barbara Delamarre, Docteure en Histoire de l’Art, Chercheuse associée au CReAAH - UMR 6566 (CNRS et Université de Rennes II)
Martine Jullian, Maîtresse de conférences honoraire en histoire de l’art médiéval à l’Université Pierre Mendès-France de Grenoble.
Jean-Paul Fanget, Docteur en Histoire, Président de l’Alliance universitaire d’Auvergne. Directeur de la Revue d’Auvergne
Jean-Luc Fray, Professeur émérite d’histoire médiévale à l’Université Clermont Auvergne - Centre d’Histoire « Espaces et Cultures » (CHEC - EA 1001), MSH de Clermont-Ferrand
Sébastien Fray, Maître de conférences en histoire du Moyen Âge à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, LEM-CERCOR (UMR 8584)
Christian Gensbeitel, Maître de conférences en histoire de l’art médiéval à l’Université Bordeaux-Montaigne, Directeur-adjoint du laboratoire Archéosciences-Bordeaux (UMR 6034)
Nathalie Monio, DEA d’Archéologie. Adjointe au maire de Chauriat (Puy-de-Dôme), en charge du patrimoine et des affaires culturelles. Secrétaire de Terres romanes d’Auvergne
Annie Regond, Maîtresse de conférences honoraire en histoire de l’art moderne à l’Université Clermont Auvergne. Présidente de l’association Archiclassique
Éric Sparhubert, Maître de conférences en histoire de l’art médiéval à l’Université de Limoges, CRIHAM (EA 4270)
Alessia Trivellone, Maîtresse de conférences en histoire médiévale à l’Université Paul Valéry - Montpellier 3 - Centre d’Études médiévales de Montpellier (EA 4583)
Rappel bibliographique
SHMESP, Voyages et voyageurs au Moyen Âge, Actes du XXVIe congrès (Aubazine, 1995), Paris : Publications de la Sorbonne, 1996 [en ligne :https://www.persee.fr/issue/shmes_1261-9078_1996_act_26_1].
Jean Verdon, Voyager au Moyen Âge, Paris : Perrin, 1998 (rééd. : 2007)
H. Touati, Islam et voyage au Moyen Âge, Paris : Seuil, 2000
Henri Bresc et E. Tixier du Mesnil (dir.), Géographes et voyageurs au Moyen Âge, Nanterre : Presses universitaires de Paris-Ouest, 2010