17 oct. 2018-14 avr. 2019, Pau : Théâtre du pouvoir. Le temps du Béarnais
Une exposition au Musée national et domaine du château de Pau du 17 octobre 2018 au 14 avril 2019.
Gouverner, c’est se mettre en scène pour asseoir son autorité, sa légitimité et son prestige. L’art et le pouvoir politique ont toujours entretenu des rapports étroits, de l’Antiquité à nos jours, comme l’a démontré l’exposition de la « Petite Galerie du Louvre » qui s’est déroulée à Paris en 2017-2018. Étroitement associé au projet dans son étape parisienne, le Château de Pau en accueille une déclinaison particulière consacrée à la figure d’Henri IV.
L’exposition du Louvre présentait aussi bien des figures du prince « guerrier », « bâtisseur » ou « héroïsé », en référence aux modèles antiques, que des objets symbolisant la puissance ; elle s’intéressait ainsi aux codes de représentation du pouvoir politique, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours.
A l’intérieur de son parcours, une salle, intitulée « Persuader pour légitimer le pouvoir » s’attardait sur la figure emblématique d’Henri IV, à la fois roi en quête de légitimité puis modèle pour les héritiers des Bourbons, de Louis XVI à la Restauration.
L’exposition qui ouvre ses portes au château de Pau propose une déclinaison de l’exposition parisienne et entend en développer et approfondir les thématiques en les recentrant sur le personnage d’ Henri IV.
Tout au long de son règne (1589-1610), Henri IV développe une véritable politique de l’image, multipliant les supports de diffusion. Il se montre tour à tour guerrier, héros, divinité antique ou bon père de famille avec son héritier, le futur Louis XIII, affirmant ainsi la naissance d’une nouvelle dynastie : celle des Bourbons.
La figure « du bon roi Henri », tolérant, magnanime et rassembleur, est exploitée dès la fin du 18 ème siècle par Louis XVI puis sous la Restauration (1815-1830), lors du retour des Bourbons sur le trône après la période révolutionnaire et l’Empire napoléonien (1789-1815).
Ce parcours permettra de développer en parallèle, une analyse des courants artistiques et politiques qui ont produit images et objets (peinture troubadour par exemple).
Le parcours de l’exposition posera quelques points de repère quant à la figure officielle – la seule qu’il nous soit réellement possible d’approcher – du plus populaire des rois de France. Toutes ces oeuvres sont en effet des portraits de cour ; toutes ces scènes des allégories politiques. C’est à travers ces prismes qu’une part d’histoire mais aussi quelques traits de personnalités se font jour. Le public est invité à découvrir ainsi successivement le chef de guerre à la conquête du royaume de France, le pacificateur, le fondateur d’une nouvelle dynastie, le héros soucieux de l’édification de sa propre image.
Dans une seconde partie, il conduit le visiteur à la découverte du mythe henricien par l’exploration des grands thèmes de la légende tels que les artistes et les écrivains des XVIII° et XIX° siècle les ont développés en s’appuyant sur l’image édifiée par Henri IV lui-même : la naissance et l’éducation du prince, les anecdotes mettant en valeur la nature profondément humaine et généreuse du roi, autant de facettes d’un mythe qui sera exploité par les souverains successifs dans le même but : persuader pour légitimer.A travers les oeuvres exposées, les correspondances qui se tissent entre elles, il pourra apprécier l’accent mis sur tel aspect de l’image royale, et le lien qu’il entretient avec les préoccupations politiques du moment qui préside à la création de l’oeuvre correspondante.