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15 déc. 2021, Québec : Pouvoirs et contre-pouvoirs à l’époque moderne (XVIe-XVIIIe siècle)

XXIe colloque « Jeunes chercheurs » du Centre interuniversitaire de recherche sur la première modernité (CIREM 16-18)
Université de Sherbrooke (Québec, Canada), 2 et 3 juin 2022
L’époque moderne est une période de bouleversements et de tensions : aucune dimension ne semble épargnée. Au niveau religieux, la chrétienté se fissure à la suite de l’impulsion luthérienne et se fragmente plus avant face à la multiplication des églises et à la diversification des croyances. La mise en place d’une économie précapitaliste bouleverse l’organisation féodale pluriséculaire. L’affirmation des États nationaux, caractéristique de cette période, génère des résistances de la part des pouvoirs politiques traditionnels. La culture elle-même se trouve fondamentalement transformée après l’apparition et la rapide expansion de l’imprimerie qui permet la circulation de l’information et des idées à une vitesse sans précédent auprès d’un public toujours plus large et avide. Au-delà de l’imprimé, c’est tout le domaine des arts qui se voit bousculé alors que la Renaissance renoue avec les principes des Anciens et renie les modes de représentation médiévaux. Dans toutes ces sphères les bouleversements entamés au seuil de la première modernité vont se poursuivre et se transformer à travers les 17e et 18e siècles.

Or, ces changements ne surviennent pas sans heurt. Ils impliquent toujours une remise en question, une mise en tension. Car les grandes transformations qui surgissent aux niveaux religieux, économique, social, politique, culturel et artistique supposent une renégociation constante et parfois profonde des pouvoirs, des hiérarchies, des privilèges. Derrière l’avènement de ces phénomènes marquants de la modernité se profilent donc des tentatives soit de conserver une forme de pouvoir déjà existante, soit, au contraire, de la saper, de s’y opposer, de la discréditer, voire de la renverser. Ces entreprises peuvent être ou pas couronnées de succès, être rapides ou lentes, fracassantes ou insidieuses. Elles peuvent être directement revendiquées par les acteurs eux-mêmes ou apparaître a posteriori aux yeux des chercheur.e.s comme des facteurs importants de continuité ou de rupture.

La période qui s’étend entre le 16e et le 18e siècle apparaît donc comme un temps et un lieu privilégiés pour observer et comprendre comment se manifestent, se maintiennent ou se contiennent pouvoirs et contre-pouvoirs. C’est pourquoi la XXIe édition du colloque « Jeunes chercheur.e.s » du CIREM entend aborder ces concepts qui sont ici conçus de manière très large. D’une part, le pouvoir est envisagé comme la capacité, fondée légitimement ou non, de contraindre des individus ou des populations soit par le droit, par la force ou encore par le contrôle de différents savoirs. À l’inverse, les contre-pouvoirs concernent à la fois des individus, des groupes, des populations qui s’opposent à une autorité en place, que celle-ci soit politique, religieuse, culturelle ou socio-économique. Les moyens de cette opposition peuvent eux aussi être très divers, qu’ils tiennent du domaine des armes, de l’écrit, de l’image, de l’action ou même de la parole. Le colloque s’ouvre tant aux propositions qui portent sur les manifestations des différentes formes de pouvoirs et de contre-pouvoirs pour eux-mêmes (leurs expressions, leurs moyens, leurs buts, leurs structures, etc.), qu’à celles qui font entrer plus concrètement en relation pouvoirs et contre-pouvoirs (révoltes, guerres, pamphlets, résistances, etc.). À ce titre, différents axes – privilégiés, mais non exclusifs – de traitement sont ici proposés :

Les moyens d’affirmation ou de réaffirmation des pouvoirs et des contre-pouvoirs sous toutes leurs formes (économique, politique, social, culturel, etc.) : tant dans leurs institutions (cours, parlements, tribunaux, académies, etc.) que dans leurs diverses mises en scène (picturales, iconographiques, littéraires et dramaturgiques) ;
Les espaces qui incarnent les pouvoirs et/ou leurs oppositions ou qui sont réclamés par divers partis (prisons, monuments, rues, places, etc.) ;
Les points de tension majeurs entre les pouvoirs établis et leurs opposants (enjeux territoriaux, intellectuels, judiciaires, religieux, économiques, etc.) et ce qu’ils révèlent sur les transformations plus profondes des sociétés modernes ;
Le caractère soudain ou, au contraire, organisé et structuré des actions menées par les contre-pouvoirs (émeutes, pamphlets, conflits militaires, éditions clandestines, etc.) ainsi que leurs différents agents (personnages réels ou fictifs, groupes, associations, assemblées, foules, etc.) ;
Les enjeux de mémoire et de représentations des luttes de pouvoir, de leurs déploiements et de leurs dénouements.
L’événement aura lieu à l’Université de Sherbrooke (Québec, Canada) les 2 et 3 juin 2022. Chapeauté par le CIREM 16-18, le colloque mise sur les échanges interdisciplinaires et, de ce fait, s’adresse aux jeunes chercheur.e.s (étudiant.e.s à la maîtrise, au doctorat et au postdoctorat) issus tant de la philosophie que de la littérature, de l’histoire et de l’histoire de l’art. Les communications, inédites et en français, seront de 20 minutes. Les actes du colloque seront par la suite publiés dans la série des Cahiers du CIERL de la Collection de la République des Lettres (Paris, Hermann) après l’examen des travaux par un comité scientifique.

Un résumé de la proposition de 300 mots incluant un titre, le niveau d’études, l’affiliation institutionnelle et une adresse courriel fonctionnelle devra être envoyé aux organisateurs avant le 15 décembre 2021 à l’adresse suivante : colloque.cirem chez gmail.com.

Comité organisateur :

Raphaël Bergeron-Gauthier, coordination
Victoria Candat, trésorerie
Stéphanie Martel, communications
Alexandra Vouligny, rédaction

Comité scientifique :

Sophie Abdela (Université de Sherbrooke, Département d’histoire)
Nicholas Dion (Université de Sherbrooke, Département des arts, langues et littératures)
Léon Robichaud (Université de Sherbrooke, Département d’histoire)