15 jan. 2025, Albacete : Familles et changement historique. Dynamiques relationnelles et transformations sociales. Une perspective globale, XIIIe-XXe siècle
Congrès international, Albacete, les 7, 8 et 9 mai 2025.
Argumentaire
La Faculté des Sciences Humaines d’Albacete (Université de Castille-La Manche), le Centre Roland Mousnier (Sorbonne Université, CNRS) et le Núcleo de Estudos de População “Elza Berquó” (NEPO - Universidade Estadual de Campinas, Brésil) invitent la communauté scientifique au Congrès international « Familles et changement historique. Dynamiques relationnelles et transformations sociales. Une perspective globale, XIIIe-XXe siècle ». La famille y sera abordée comme le point de rencontre de tous les grands thèmes historiques, de la démographie et de l’économie jusqu’aux aspects juridiques, culturels, religieux et aux mentalités, en passant par l’histoire du pouvoir, de genre, des institutions et des groupes sociaux. Toutes les sociétés seront considérées, que ce soit en Europe, en Amérique, en Asie, en Afrique ou en Océanie, et sur le long terme, du « monde plein » du XIIIe siècle au XXe siècle.
En raison de la nature même du sujet de cette conférence et de notre engagement à développer des approches et des collaborations interdisciplinaires, l’appel est ouvert à tous les historiens et historiennes de différentes périodes et spécialités entre le 13e et le 20e siècle ainsi qu’à la participation de collègues venus de l’anthropologie, la sociologie, le droit, l’économie, la démographie, la littérature, l’art, la philosophie, la médecine et les études sur le genre.
Le congrès est également ouvert à la présentation de recherches provenant d’Europe et de tous les continents, dans le but de promouvoir la communication entre des spécialistes d’origines géographiques différentes et de mettre en évidence les particularités, les inégalités et les similitudes des processus de changement historique à partir de l’étude des familles dans différents territoires. Cet appel à contributions s’adresse à tous les chercheurs et à toutes les chercheuses quel que soit le stade de leur carrière, y compris les doctorants et les doctorantes.
Les langues des communications seront l’espagnol, l’anglais, le français, le portugais et l’italien.
Axes thématiques
1.- Sources, méthodes et propositions de renouvellement méthodologique. Entre interdisciplinarité et intelligence artificielle.
Les méthodes d’étude de l’histoire de la famille ont connu d’importants changements ces dernières années. Les anciennes dichotomies entre les méthodes quantitatives et qualitatives, entre l’analyse transversale ou horizontale et l’analyse longitudinale ou verticale, ou encore entre les niveaux micro et macro, sont dépassées. L’histoire de la famille s’est enrichie par de nouvelles approches beaucoup plus ambitieuses sur le plan théorique. Il est ainsi essentiel de promouvoir la pluridisciplinarité afin de profiter des vastes possibilités qu’ouvre le contact avec d’autres disciplines telles que l’anthropologie, la sociologie, le droit, l’économie, la démographie, la médecine, etc. Les approches par la littérature et l’art sont également extraordinairement suggestives et permettent une diversification considérable des sources. Par ailleurs, les développements informatiques et l’intelligence artificielle ouvrent un nouvel horizon à l’histoire de la famille, qui est en plein développement. L’avenir est à la réflexion et à la réactivation des débats conceptuels et théoriques, et pas seulement à la capacité d’obtenir et de traiter l’information.
2.- Maisons, foyers et reproduction. Économie, travail, patrimoine et héritage.
Cette section aborde quelques-uns des thèmes fondamentaux de l’histoire de la famille tels que la dimension démographique et reproductive, l’étude des ménages (taille, composition, structure), leurs fondements matériels (richesse, économie, travail) et les stratégies d’héritage et de reproduction sociale, en particulier à travers les notions de transmission ou de patrimoine matériel et immatériel (nom, statut, prestige, honneur). Une fois les cadres normatifs connus, il est essentiel d’en dépasser les limites pour observer les pratiques réelles. Les participants à cette section sont aussi encouragés à se concentrer sur des aspects moins abordés par l’historiographie, comme, par exemple, le cas des ménages non structurés et, en particulier, des ménages solitaires, issus de situations telles que le célibat, le veuvage ou l’abandon. La question des serviteurs et du service domestique ou encore des esclaves et de la servitude pour dettes, où que ce soit dans le monde, peut être incluse dans cette section.
3.- Mariages, unions : relations familiales, alliances et parenté.
L’approfondissement du concept de famille relationnelle et plus non seulement de la famille biologique ou de la famille en tant qu’unité domestique et résidentielle, unité de production ou de travail, s’est traduit par une intensification des études basées sur le mariage et la parenté. Mais l’intérêt actuel va bien au-delà de l’étude traditionnelle de la formation du couple légitime, entre autres, parce que les définitions normatives de la famille, proposées par les différentes Églises et les États, n’ont jamais été uniformes. Les formes coutumières d’union ou de relation en dehors du mariage, même entre personnes du même sexe, qui sont normalisées aujourd’hui, peuvent avoir des échos d’époques antérieures. Par ailleurs, à côté de la parenté de sang, il faut insister sur l’importance accordée à d’autres types de liens formels et informels qui constituaient le tissu social (lignage, parenté, patronage ou parenté spirituelle, amitié, voisinage, patronage, clientèle, etc.) Les analyses de réseaux, les généalogies et autres méthodes se sont surtout développées à propos des élites et du contrôle des circuits de pouvoir, mais pourraient également être étendues à tous les groupes sociaux.
4.- Trajectoires individuelles et collectives : parcours de vie, changements générationnels et mobilité sociale.
L’étude des trajectoires et des parcours de vie est récemment devenue un des principaux moyens de multiplier le potentiel historiographique de la famille pour expliquer la complexité des processus de changement et de continuité dans les sociétés du passé. Le moment est venu de promouvoir ces recherches avec plus de ténacité et de donner du dynamisme aux réseaux de relations accumulés en les reliant au cours du temps individuel, familial et collectif. Dans notre volonté d’approfondir l’histoire relationnelle, l’application de ce type de méthodes plus intensives nous permet d’observer directement les relations interpersonnelles et intergénérationnelles ainsi que les possibilités de choix des individus et les processus de mobilité sociale, tant ascendante que descendante. En particulier, nous considérons que, pour étudier les dynamiques sociales et la reproduction des inégalités, la durée n’a pas été suffisamment prise en compte. Outre la connaissance de la situation d’une personne et d’une famille à un moment donné, il est important de connaître le temps qu’a duré cette situation et les possibilités de changement et de mobilité à moyen et long terme.
5.- Famille, genre, âge et inégalités.
Cet axe vise à promouvoir la recherche sur la famille et son importance dans la construction sociale et culturelle du genre et de l’âge, deux concepts dont la relation mutuelle n’a pas toujours été prise en compte. Des traits communs comme le genre ou l’âge, apparemment valables à toute époque, ne peuvent être étudiés comme un caractère anhistorique et soumis à une définition unique et immobile. S’agissant d’une réalité changeante au cours de l’histoire, les participants à cette section devront aller au-delà du constat d’une prétendue évidence dérivée de ce type de différences "naturalisées". Aborder la manière dont les rôles de genre ou les groupes d’âge ont été définis et les frontières qui les délimitent, comment ils ont évolué dans le temps ou comment les images et les stéréotypes ont été attribués et leurs conséquences dans l’organisation sociale, sont des aspects qui nous aident sans aucun doute à comprendre comment la hiérarchie et l’inégalité ont été assumées et reproduites.
6.- Émotions, culture, valeurs. Solidarité et vie quotidienne.
Cet axe est lié aux questions idéologiques et symboliques, aux discours et aux représentations qui, en tant qu’expressions de la mentalité et des valeurs culturelles d’une société donnée, deviennent des témoignages essentiels pour comprendre la genèse, le développement et l’évolution de l’ordre social. L’histoire de la famille est ici liée à l’histoire des émotions et des sentiments, la famille étant un centre émotionnel par excellence. Elle recoupe également des thèmes tels que la solitude, la vulnérabilité ou la dépendance, les systèmes d’aide et de solidarité ou d’autres types de mécanismes informels d’assistance et de soins. Parallèlement, elle croise aussi l’histoire de la vie quotidienne, la culture matérielle et les processus de civilisation. L’analyse de la maison en tant qu’épicentre de la sphère domestique dans son ensemble, avec son mobilier, ses objets ménagers, ses meubles, etc., est un excellent moyen d’aborder la construction des identités et des modes de vie lorsque sa relation avec la famille n’est pas considérée comme quelque chose de statique, mais comme un fait social et, par conséquent, comme un fait changeant et dynamique.
7.- Conflits, transgressions, désobéissance
La vision idyllique de la famille a été remise en question sur la base de l’étude des multiples aspects du conflit, qui peut aller de formes explicites de confrontation et de désobéissance à d’autres formes moins évidentes de tension latente. Le sujet est particulièrement intéressant lorsque sont étudiés non seulement les changements liés aux processus de modernisation, mais aussi les résistances à ces changements. Située dans l’équilibre instable entre l’État, l’Église et la communauté, la famille, en tant qu’espace relationnel et d’intersection, est une unité d’analyse efficace en tant que microcosme qui nous rapproche du conflit existant au sein de l’organisation sociale, y compris la constitution de factions et de groupes opposés. L’attention portée aux échecs dérivés du désir de discipline sociale, à sa contestation et à sa transgression, nous conduit à l’analyse des expériences individuelles et collectives de résistance, active ou passive, dans les sociétés urbaines et rurales, tant chez les hommes que chez les femmes. Nous nous intéressons, entre autres, à l’étude des processus d’émergence d’attitudes individualistes à l’égard de l’idéal familial et communautaire avec l’augmentation des conflits intergénérationnels dérivés de la remise en cause ou des changements du principe d’autorité.
8.- Déplacements : migrations, absences et communautés.
Cet axe examine la mobilité - à toutes les échelles - des familles et/ou de leurs membres, ses causes, ses conséquences, sa direction et la manière dont elles ont été transformées par elle ou dont elles y ont résisté. En effet, les analyses sont souvent unidirectionnelles, concernées par ceux qui sont partis et non par ceux qui sont restés. Nous partons des approches actuelles qui sont très différentes des vues classiques qui dépeignaient un monde, surtout rural, totalement sédentaire, endogamique et fermé au monde extérieur. Entre autres aspects, il est intéressant d’étudier l’intensité, le rythme, la durée, l’évolution et la typologie des déplacements (de la campagne vers la ville, intra-ruraux, de travail et saisonniers, transcontinentaux, liés au service domestique, à l’esclavage, à l’exil, etc). La place particulière des femmes, migrantes ou sédentaires, est un champ d’études particulièrement important. Il convient aussi de souligner le rôle de la parenté, de l’amitié ou de la communauté. Ces liens favorisent, ou, parfois, handicapent, les processus de mobilité, de socialisation et d’intégration des migrants dans les lieux de destination. Ils contribuent également à canaliser, renforcer ou harmoniser les identités.
9.- La famille dans l’enseignement et la diffusion. Transfert et didactique
La recherche sur la famille a élargi le champ d’analyse vers l’explication et la compréhension de l’organisation et de la reproduction sociales, des inégalités, des conflits, des différences entre les sexes, des relations intergénérationnelles, de la solitude, etc. Cette approche a permis aux historiens et autres chercheurs de sortir de la sphère strictement académique pour assumer leur rôle dans la sphère de la citoyenneté. La famille est un objet d’étude qui ne nous laisse jamais indifférents et qui suscite souvent des passions parce qu’il est lié aux préoccupations de nos propres sociétés et même à nos propres expériences de vie. C’est aussi un sujet éminemment politique. Toute une série d’images et de symboles, de clichés et de stéréotypes, souvent contradictoires, se côtoient autour de la famille, qu’il est essentiel d’écarter. D’où l’importance d’introduire et d’évaluer rigoureusement ces questions dans les programmes d’enseignement, de transférer les connaissances issues de la recherche dans les salles de classe, dans les environnements d’enseignement et de formation, ainsi que dans les espaces éducatifs non formels - tels que les musées et autres centres similaires -, qui permettent leur diffusion et leur popularisation auprès du grand public.
Modalités de soumission
Les propositions de sessions parallèles comprenant les titres et les résumés des communications à présenter seront acceptées à titre préférentiel.
Le nombre minimum de communications par session parallèle sera de 4 et le maximum de 6.
Toutes les propositions de sessions parallèles seront envoyées via le lien « UPLOAD DOCUMENTS » sur le site web du Congrès, pour lequel il est nécessaire d’être préalablement inscrit : https://eventos.uclm.es/118494/tickets/congreso-internacional-familias-y-cambio-historico-dinamicas-relacionales-y-transformaciones-social.html
Les documents soumis par d’autres moyens ne seront pas acceptés.
Date limite de réception des propositions de sessions parallèles : 15 octobre 2024.
Date limite de soumission des propositions de communication : 15 janvier2025.
Si la proposition de communication n’est pas assignée à une session parallèle, elle sera assignée par l’organisation.
Le secrétariat du cours informera le premier auteur par courrier électronique de la bonne réception du résumé. Si vous ne recevez pas cette confirmation, veuillez nous envoyer un e-mail à : ramon.cozar chez uclm.es.
Il existe deux modèles de propositions de sessions parallèles :
Modèle de proposition de session parallèle fermée, avec des communications déjà attribuées, qui doivent inclure le résumé de la session parallèle, aligné sur l’un des axes thématiques du congrès, ainsi qu’entre 4 et 6 communications avec leurs résumés respectifs (OPTION PRÉFÉRENTIELLE).
Modèle de proposition de session parallèle ouverte, dans lequel seul le résumé de la session parallèle est inclus, mais qui laisse l’appel pour cette session ouvert à la présentation d’articles liés à son contenu.
Dans les deux cas, les propositions seront présentées selon le schéma suivant : Modelo de propuesta de sesión paralela.
Acceptation des sessions parallèles
L’Organisation décidera d’accepter ou non les sessions parallèles, en tenant compte de leur adéquation à la ligne thématique correspondante, de leur intérêt scientifique, de la méthodologie et des sources utilisées, des conclusions, ainsi que de la justesse de leur approche.
Le résultat de cette évaluation sera notifié au premier auteur, par e-mail, avant le 15 novembre 2024.
Pour être acceptés, les coordinateurs des sessions parallèles doivent impérativement s’inscrire au Congrès avant le 15 novembre 2024.
Dates importantes
15/10/2024 : Date limite de soumission des propositions de sessions parallèles
15/11/2024 : Date limite de publication des sessions parallèles acceptées
15/01/2025 : Date limite de soumission des propositions de communication pour une session parallèle ou, en général, pour un axe thématique si la session spécifique n’est pas spécifiée. Si la proposition de communication n’est pas assignée à une session parallèle, elle sera assignée par l’organisation.
15/02/2025 : Notification de l’acceptation des propositions de communication
20/04/2025 : Date limite de soumission des articles complets
07/05/2025 : Date limite d’inscription
07-09/05/2025 : Congrés
Frais d’inscription
Inscription générale (présence + présentation)
Jusqu’au 15 février 2025 : 50 €
Après le 15 février 2025** : 90 €
Inscription des doctorants (présence + présentation) *
Jusqu’au 15 février 2025 : 20 €
Après le 15 février 2025** : 35 €
Inscription générale (présence uniquement)
Jusqu’au 15 février 2025 : 15 €
Après le 15 février 2025** : 25 €
* Les doctorants qui souhaitent bénéficier des tarifs réduits doivent joindre un document prouvant leur statut d’étudiant au moment de l’inscription (par exemple, un formulaire d’inscription, une lettre du directeur de thèse, etc.)
** En raison de l’ampleur de la conférence, il est recommandé de s’inscrire à l’avance car le nombre de places est limité.
Comité de coordination des axes thématiques
1.- Sources, méthodes et propositions de renouvellement méthodologique. Entre interdisciplinarité et intelligence artificielle.
Andoni Artola Renedo, Universidad del País Vasco, España
Sandra Brée, Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes – CNRS, Francia
Hernán Otero, CONICET - Universidad Nacional del Centro de la Provincia de Buenos Aires, UNCPBA, Argentina
Tiago Luís Gil - Universidade de Brasilia, Brasil
2.- Maisons, foyers et reproduction. Économie, travail, patrimoine et héritage.
David Martínez López, Universidad de Granada, España
Anna Bellavitis, Université de Rouen, Francia
Isabel Barreto Messano, Universidad de la República, Uruguay
3.- Mariages, unions : relations familiales, alliances et parenté.Juan Hernández Franco / Antonio Irigoyen, Universidad de Murcia, España
Mónica Miscali, Norwegian University of Science and Technology (Noruega)
Wanda Cabella, Universidad de la República, Uruguay
4.- Trajectoires individuelles et collectives : parcours de vie, changements générationnels et mobilité sociale.
Jesús González Beltrán, Universidad de Cádiz, España
Fabrice Boudjaaba, EHESS, París, Francia
Benoît Laplante, Institut National de la Recherche Scientifique (INRS), Montreal, Canadá.
Julieta Pérez Amador, Colegio de México, México
5.- Famille, genre, âge et inégalités.
Mariela Fargas Peñarrocha, Universidad de Barcelona, España
Isabelle Robin, Centre Roland Mousnier – Sorbonne Université, Francia
Agustina Maria Corica, CONICET-FLACSO, Argentina
6.- Émotions, culture, valeurs. Solidarité et vie quotidienne.
Máximo García Fernández, Universidad de Valladolid, España
Jérôme Viret, Université de Lorraine, Francia
Estela Roselló Soberón, Universidad Nacional Autónoma de México
7.- Conflits, transgressions, désobéissance.
Pablo Blanco Carrasco, Universidad de Extremadura, España
Diane Roussel, Université Gustave Eiffel, Francia
Robin Cavagnoud, Pontificia Universidad Católica, Perú.
8.- Déplacements : migrations, absences et communautés.
Joana Pujadas Mora, Universitat Oberta de Catalunya, España
Emmanuelle Charpentier, Université Jean Jaurès, Toulouse, Francia
Maíra Inês Vendrame, Universidade do Vale do Rio dos Sinos, Brasil
9.- La famille dans l’enseignement et la diffusion. Transfert et didactique
Cosme Jesús Gómez Carrasco, Universidad de Murcia, España
Alice Semedo, Universidad do Porto, Portugal
Nilson Javier Ibagón Martín, Universidad del Valle (Cali), Colombia