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15 mars 2024, Montpellier : La toile du social : regards croisés sur les réseaux en études culturelles (XVI-XXIe siècle)

Au cœur de notre société, on ne peut nier que les réseaux ont profondément bouleversé notre rapport au monde et à l’humain. Aussi, il pourrait être pertinent d’interroger le poids des réseaux dans notre société, sur les relations sociales, les différentes dynamiques sociales qu’ils engendrent aussi bien lors d’événements majeurs (élections, manifestations, etc.) ou dans des contextes politiques bien particuliers (dictatures, etc.) et leur participation à la construction sociale de la réalité qui nous entoure notamment en transformant la pratique du journalisme.

Argumentaire
“L’homme est un animal suspendu entre des toiles de significations qu’il a lui-même tissées”, Max Weber

L’intégration de l’étude des réseaux est relativement récente dans les domaines des études culturelles, de l’histoire, de la littérature et de la linguistique. Cependant, cela fait pourtant de très nombreuses décennies que les sociologues, comme Harrison White ou Mark Granovetter, politologues, économistes et les anthropologues, tels que John Barnes ou Elizabeth Bott, se sont emparés de cet objet transversal aux multiples facettes. Aux côtés de ces disciplines, les humanités numériques se présentent avec la promesse d’un renouveau méthodologique.

Intégrer le concept de réseaux dans le cadre des études culturelles, et plus spécifiquement en histoire moderne et contemporaine demeure une pratique innovante bien que non sans difficulté de par les sources d’archives propres au travail de l’historien. L’histoire socioculturelle offre un terrain propice à l’analyse des réseaux, permettant ainsi d’examiner les mécanismes sociaux, les processus de construction des sociétés et leur fonctionnement, tout en dépassant une analyse strictement structurelle et déterministe. Ces réseaux, qu’ils agissent comme des obstacles ou des ressources à l’intégration des individus au sein d’une société, d’institutions ou de groupes sociaux, révèlent la porosité de ces entités et contribuent à questionner le capital social et symbolique. Ils mettent en lumière les dynamiques de pouvoir, les processus de socialisation, interrogent l’habitus selon le concept défini par Pierre Bourdieu et apportent une nouvelle perspective aux périodes de transition, au cours desquelles l’adaptation relationnelle des individus est indispensable. De plus, cette approche enrichissante offre un éclairage novateur sur les changements culturels au fil du temps ainsi que sur la relation des individus avec le monde social, notamment grâce à l’étude des représentations menée par Roger Chartier. Depuis cette approche, le concept de culture développé par Clifford Geertz, tout particulièrement autour de la sémiotique, viendra enrichir nos réflexions.

En littérature, l’étude des réseaux culturels permet d’approfondir l’analyse de l’organisation (centralisation ou décentralisation) des groupes d’écrivains, dans un aspect sociologique ; d’observer les interconnexions des personnage au niveau diégétique ainsi que les trajectoires et les péripéties ; et, également, de considérer la place innovante du support : l’émergence des social media a inexorablement révolutionné le travail littéraire et se manifeste, par exemple, dans les propositions d’écritures sur X (anciennement Twitter) ou dans les récits numériques qui explorent les hypertextes invitant à une participation active du lecteur.

Les humanités numériques, avec leur convergence entre la technologie, les méthodes informatiques et les sciences humaines, offrent une nouvelle perspective pour enrichir les études culturelles, notamment par le biais de l’analyse des réseaux. Tout d’abord, l’analyse des réseaux à l’aide des outils de visualisation informatique permet de cartographier et d’examiner les connexions complexes entre différents éléments culturels, qu’il s’agisse d’œuvres littéraires, d’événements historiques, de figures emblématiques ou d’autres facettes culturelles. En modélisant ces connexions, les chercheurs peuvent découvrir des motifs, des tendances et des dynamiques qui étaient auparavant obscurs ou difficiles à discerner avec des approches traditionnelles. De plus, la communauté des humanités numériques cherche à démocratiser l’accès à l’information. Avec l’essor des archives numériques et des bases de données en ligne, les chercheurs, mais aussi le grand public, peuvent désormais accéder facilement à une pléthore de matériaux culturels. Cette accessibilité favorise la collaboration interdisciplinaire et la co-création de connaissances. Dans cette optique, l’analyse des réseaux peut aider à identifier des intersections entre différentes disciplines et à explorer comment différentes formes culturelles interagissent et se nourrissent mutuellement. Par exemple, comment un événement historique a-t-il influencé la littérature ou l’art d’une époque donnée ? En outre, en combinant l’analyse des réseaux avec d’autres outils numériques tels que la fouille de textes, les ontologies numériques ou la visualisation de données, les chercheurs peuvent avoir accès à une compréhension multidimensionnelle des phénomènes culturels, dépassant ainsi les méthodes d’analyse traditionnelles.

De plus, au cœur de notre société, on ne peut nier que les réseaux ont profondément bouleversé notre rapport au monde et à l’humain. Aussi, il pourrait être pertinent d’interroger le poids des réseaux dans notre société, sur les relations sociales, les différentes dynamiques sociales qu’ils engendrent aussi bien lors d’événements majeurs (élections, manifestations, etc.) ou dans des contextes politiques bien particuliers (dictatures, etc.) et leur participation à la construction sociale de la réalité qui nous entoure notamment en transformant la pratique du journalisme.

Modalités de contribution
Les doctoriales 2024 de l’Institut de Recherche Intersite en Études Culturelles (IRIEC EA750) se tiendront le jeudi 20 juin 2024 à l’Université Paul Valéry Montpellier 3, site Saint-Charles (salle de l’auditorium).

Doctoriales adressées aux doctorants et jeunes docteures (soutenance dans l’année scolaire revolue)

Pour pouvoir prendre part à cette rencontre, nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous faire parvenir le titre ainsi qu’un résumé de votre intervention (200 mots max.) à l’adresse suivante : doctoriales.iriec chez gmail.com avant le 15 mars 2024.

Langues : français, espagnol et anglais.

Les doctoriales sont organisées par Lucille Soler, José Riquelme, Andrés Echavarría.

Comité organisateur
Lucille Soler – Doctorante en Civilisation hispanique, Laboratoire IRIEC
Andrés Echavarría - Doctorant en Humanités numériques, Laboratoire IRIEC
José Riquelme – Doctorant en Littérature hispano-américaine, Laboratoire IRIEC
Comité scientifique
Catherine Berthet – PF Université Paul-Valéry Montpellier III
Alba Lara-Alengrin – MCF Université Paul-Valéry Montpellier III
Sergio Fregoso Sánchez – Docteur Université Paul-Valéry Montpellier III
Alejandro Mejía González – Docteur Université Paul-Valéry Montpellier III