15 sept. 2023, Paris : La traduction dans les diplomaties de l’époque moderne : entre tradition et innovation
L’époque moderne est une période d’activité diplomatique florissante sur le continent européen, caractérisée par la diffusion de la représentation diplomatique permanente et l’apparition des congrès de paix. Les pratiques linguistiques évoluent également de manière spectaculaire, le latin, l’allemand et l’italien étant progressivement éclipsés par le français en tant que moyen de communication diplomatique paneuropéen. Tous ces développements ont eu un impact considérable sur la traduction en diplomatie, affectant son fonctionnement et son rôle de diverses manières : des départements de traduction ont été créés ou étendus et remaniés, et les grandes puissances ont commencé à percevoir la nécessité de former des traducteurs afin d’accroître l’efficacité de leur politique étrangère. C’est ainsi qu’ont été créées des écoles pour les futurs traducteurs et diplomates, et qu’ont été développées diverses pratiques telles que la formation linguistique des »giovanni de lingua« ou des »jeunes de langues« . Ces innovations ont permis à la diplomatie des débuts de l’époque moderne de faire face, du moins dans une certaine mesure, à une augmentation importante des contacts diplomatiques, qui ont entraîné une croissance de plus en plus grande de la correspondance diplomatique. Toutefois, certaines de ces initiatives, telles que la création d’écoles spécialisées, ont été de courte durée et n’ont pas abouti à des résultats durables. Vivant et travaillant dans un environnement multilingue et multiculturel, les traducteurs ont souvent été des intermédiaires culturels avec des identités culturelles hybrides. Nous souhaitons adopter un point de vue transnational et interdisciplinaire et examiner le sujet sur la base de nouvelles sources primaires dans le contexte général du développement de la traduction et de l’évolution de la diplomatie au début de la période moderne.
Les questions qui présentent de l’intérêt pour la journée d’étude comprennent, sans s’y limiter :
Traditions et innovations dans l’organisation des services de traduction diplomatique ;
Les acteurs étatiques et non étatiques et la formation des politiques concernant la traduction dans la diplomatie ;
Le rôle de la traduction dans la carrière des diplomates ;
Les institutions et les pratiques de formation des traducteurs et des interprètes au début de l’ère moderne ;
Identités (hybrides) des interprètes et des traducteurs et leur rôle en tant qu’intermédiaires culturels ;
Le manque de personnel de traduction et les tentatives de contourner cette difficulté ;
L’exactitude des traductions et les problèmes résultant de l’incompétence des traducteurs en diplomatie ;
Méfiance à l’égard des traducteurs et des interprètes, traduction et secret dans la diplomatie, traducteurs en tant que négociateurs ;
La traduction dans les relations diplomatiques avec les puissances non européennes ;
Le rôle des traducteurs dans la formation de la terminologie diplomatique, politique et juridique dans les langues vernaculaires.
Modalités de soumission
Nous invitons les chercheuses et les chercheurs à soumettre leurs propositions (un résumé de 500 mots et une courte biographie) à l’adresse suivante : VRjeoutski chez dhi-paris.fr
Date limite d’envoi des propositions : 15 septembre 2023.
Notification d’acceptation : 25 septembre 2023.
Les organisateurs prendront en charge les frais de déplacement et d’hébergement pour une nuit. Pour toute question concernant la journée d’étude, veuillez contacter : VRjeoutski chez dhi-paris.fr
Langues de travail : anglais et français (sans traduction).
Comité d’organisation
Vladislav Rjéoutski (IHA)
Guido Braun (univ. de Haute Alsace)