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30 avril 2015, Paris : Les acteur de la rocaille

Lieu : Paris, Institut National d’Histoire de l’Art.
Echéance pour les propositions d’intervention : 30 avril 2015

Cette rencontre est proposée en pendant du colloque « Penser le rococo (XVIIIe-XXIe siècle) » organisé par l’Université de Lausanne en novembre 2015.

Argument : Les acteurs de la rocaille
L’étude des arts décoratifs fédère aujourd’hui une large communauté de chercheurs et engage, par-delà l’histoire artistique des objets et des décors, des spécialités et des compétences variées (littérature, critique, esthétique, sociologie, visual studies, gender studies). Dans la perspective des travaux d’envergure menés sur la production rocaille de certains grands ornemanistes (Jacques de Lajoüe, Juste- Aurèle Meissonnier, François Boucher), le colloque Les acteurs de la rocaille entend opérer un retour à l’objet tout en mettant à profit les récentes conclusions énoncées dans le domaine des sciences humaines.
Marquant le 300e anniversaire du début de la Régence, dont la rocaille fut l’une des expressions majeures, il explorera cet art libre et inventif dans le domaine du décor, des arts décoratifs et de l’architecture. L’objectif visé sera de mieux comprendre le rôle historique de chacun des acteurs de la rocaille tout au long du XVIIIe siècle, depuis sa conception jusqu’à sa diffusion, à Paris, en province et dans le reste de l’Europe.
Les communications pourront s’articuler autour de quatre axes :

1/ Concepteurs : L’émergence de la manière rocaille ne peut se concevoir sans les profondes modifications des aménagements intérieurs qui marquent la fin du règne de Louis XIV, notamment sous l’impulsion de Jules Hardouin-Mansart. L’ornementation de ces espaces se distancie alors du répertoire antique et du langage vitruvien. De nouvelles formes apparaissent, fleurs, feuilles (chicorées, palmes, feuilles d’eau godronnées, etc.), coquilles, mollusques ou concrétions, auxquelles s’adjoignent l’emploi systématique de la courbe et surtout l’asymétrie, déformant souvent ces éléments naturels. Quels en sont les concepteurs, les « inventeurs » ? Comment ce nouveau répertoire de formes se crée-t-il ? Et comment évolue-t-il au fil du siècle, par exemple en s’associant à de nouveaux éléments, comme les chinoiseries ?

2/ Commanditaires : Avant d’être l’expression d’artistes et d’artisans, le décor, le mobilier et les objets des élites sont généralement le produit d’une commande. Les concepteurs doivent satisfaire les attentes d’un client qui initie et valide le projet. Le succès phénoménal de la rocaille ne peut donc se comprendre sans une réflexion sur le goût des commanditaires. Dès les années 1730 pourtant, les contempteurs de la rocaille (Voltaire, Frézier, Blondel, Soufflot, La Font de Saint-Yenne, Cochin) dénoncent la frivolité de cet art et son manque d’élévation intellectuelle, ignorant délibérément sa formidable appétence pour des formes libres et innovantes. Il s’agit d’explorer ce qui motive alors les commanditaires, notamment la recherche d’agrément et d’effets piquants, la volonté de se distinguer par des motifs neufs à l’invention débridée mais aussi le souci de suivre le « goût moderne »... On s’interrogera également sur les rapports entre les concepteurs et leurs clients à travers le déroulement du projet et la responsabilité de chacun dans les choix décoratifs.

3/ Fabricants : Le rôle des artistes-concepteurs, et notamment des architectes, est reconnu par l’historiographie ; mais l’histoire des artisans, qui mettent en œuvre la rocaille dans leurs productions, reste pour une grande part à écrire. Leur rôle est pourtant considérable, à tel point que, raillant ceux-ci, Blondel écrivait : « tous nos artisans sont devenus des artistes ». Bon nombre d’entre eux, menuisiers, orfèvres, ciseleurs, serruriers, etc. fournissaient leurs propres modèles et les faisaient graver dans des recueils, tentant ainsi d’« anoblir » leur métier. Les "seconds couteaux" de la peinture et de la sculpture ne furent pas en reste. Ces différents éléments conduisent à s’interroger sur leur statut : simple exécutants ou créateurs ?

4/ Diffuseurs : Il s’agit enfin de cerner le contexte de la diffusion de cet art, le rôle des hommes et des institutions. Le rôle des marchands pose tout d’abord question. Certains sont bien connus, comme les marchands-merciers, d’autres le sont moins, comme les éditeurs et marchands d’estampes. Certaines personnalités ont de ce point de vue joué un rôle central, comme Gabriel Huquier, mais aussi Jacques-Philippe Le Bas, ou encore la dynastie des Chéreau... Au-delà des réseaux commerciaux, il convient de réévaluer aussi le rôle de la presse, que bon nombre utilisent pour faire connaître les productions, sans oublier les institutions, comme l’Académie de Saint-Luc, ou encore les écoles de dessins qui se multiplient alors.

Modalités de soumission : Les propositions préciseront le nom de l’intervenant, ses coordonnées institutionnelles, le titre de la communication proposée, et un résumé de 500 mots maximum. Elles seront envoyées avant le 30 avril 2015 à l’adresse suivante : lesacteursdelarocaille chez gmail.com.
Un retour sur l’examen des candidatures sera donné à la fin du mois de mai 2015. Le colloque se tiendra à Institut national d’histoire de l’art les 1er, 2 et 3 octobre 2015.

Organisation scientifique  : Michaël Decrossas (INHA), Alexia Lebeurre (Université Bordeaux Montaigne), Marie-Pauline Martin (Aix-Marseille Université, CNRS TELEMME UMR 7303), Claire Ollagnier (Labex - CAP / INHA, Ghamu). Comité scientifique : Jean-François Bédard (Syracuse University, New York), Pascal Bertrand (Université Bordeaux Montaigne), Fréderic Dassas (Musée du Louvre, département des objets d’art), Corinne Le Bitouzé (Bibliothèque nationale de France, département des estampes et de la photographie), Carl Magnusson (Université de Lausanne), Christian Michel (Université de Lausanne), Katie Scott (The Courtauld Institute of Art, Londres).

Coordination : Soersha Dyon (soersha.dyon chez inha.fr)