30 janv. 2020, Fontainebleau/Paris : Excellents artifices, subtiles inventions. Les Magnificences des Valois et leur rayonnement en Europe au XVIe siècle
Appel à communication : colloque international « Excellents artifices, subtiles inventions. Les Magnificences des Valois et leur rayonnement en Europe au XVIe siècle », Château de Fontainebleau, et Paris, INHA, les 20 et 21 novembre 2020.
A l’occasion de l’exposition L’Art de la fête à la cour des Valois, qui se tiendra au château de Fontainebleau à l’automne 2020, aura lieu un colloque international autour des magnificences des Valois et de leur rayonnement européen. Organisé par Oriane Beaufils (Château de Fontainebleau), Luisa Capodieci (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Vincent Droguet (Château de Fontainebleau), ce colloque invite à explorer le développement et la fabrique de la fête comme un art à part entière en Europe au XVIe siècle.
Les fêtes des Valois sont célèbres et célébrées pour leur splendeur, leur extravagance et leurs inventions surprenantes. Inspiration antique, tradition légendaire médiévale et innovations venant d’Italie sont savamment entrelacées dans des inventions inédites qui suscitent l’étonnement et l’admiration. Ces véritables spectacles « d’art total », dans lesquels les arts visuels, la poésie et la musique sont audacieusement orchestrées, vantent la participation des artistes et des poètes les plus réputés. Maurice Scève, Jean Goujon, Jean Dorat, Ronsard, Primatice, Nicolò dell’Abate, Antoine Caron… et bien d’autres travaillent côte à côte pour donner forme à ces divertissements qui traduisent les aspirations politiques de leur roi.
Les ambassadeurs des cours européennes parlent dans leurs dépêches du faste de ces magnificences et de leur complexité sémantique sans comprendre, parfois, les enjeux symboliques de ces « subtilités françaises ». Les livrets imprimés, souvent agrémentés d’illustrations, offrent des témoignages précieux sur le déroulement de ces réjouissances et favorisent la circulation de leurs programmes et inventions, aussi bien dans le royaume qu’en dehors des frontières du pays. Les déplacements des intermédiaires et des acteurs impliqués dans la création de ces spectacles tissent le réseau des relations culturelles et artistiques qui relie la France à l’Europe.
Dans l’Europe entière, les hommes, les artistes et les idées circulent afin d’exalter le pouvoir à travers les arts. Des fêtes pour les noces de Côme Ier de Médicis et Eléonore de Tolède (Florence, 1539), à l’entrée d’Henri II et Catherine de Médicis (Lyon, 1548) et au ballet en l’honneur des ambassadeurs Polonais (Paris, 1573), nombreux sont les points d’influence et de comparaison entre les mises en scène et les discours. La cour des Valois tour à tour s’inspire et sert de modèle pour les cours voisines. Mariages dynastiques et entrevues diplomatiques amplifient encore ce processus dans la seconde moitié du siècle. De la Florence médicéenne à la Lorraine des Guise, des Habsbourg aux Tudors et jusqu’à la Pologne, les fêtes de cour s’alimentent mutuellement et, à l’orée du XVIIe siècle, donnent naissance à de nouveaux types de spectacles, notamment au ballet de cour.
L’enjeu principal du colloque est de proposer des réflexions croisées et interdisciplinaires sur la « fabrique » des fêtes du XVIe siècle en France et d’inscrire ces inventions dans le panorama des cours européennes. Il analysera les stratégies visuelles et discursives mises en œuvre pour exalter le pouvoir à travers des créations éphémères ambitieuses. Quelles sont les spécificités des fêtes des Valois ? Entrées royales, mariages, entrevues diplomatiques offrent l’occasion aux cours européennes de s’observer, de rivaliser et de puiser dans des viviers d’ornements, d’artistes et de textes, sinon communs, du moins comparables. Les communications pourront ainsi explorer la genèse de la fête, ses sources d’inspiration, ses enjeux politiques et ses acteurs ainsi que sa diffusion.
On pourra explorer les thèmes suivants :
– La fabrique de la fête à la cour de France : artistes, poètes et musiciens
– Rivalité, émulation, imitation : les Valois et les cours européennes
– La postérité des fêtes : livrets, dépêches, témoins et témoignages
Comité scientifique :
– Cristina Acidini-Luchinat, ancienne directrice du Polo Museale di Firenze
– Oriane Beaufils, conservatrice du patrimoine, Château de Fontainebleau
– Luisa Capodieci, maître de conférences, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
– Thierry Crépin-Leblond, directeur du musée national de la Renaissance – Château d’Ecouen
– Hugues Daussy, professeur en histoire moderne, Université de Besançon
– Mathieu Deldicque, conservateur du patrimoine, musée Condé, Chantilly
– Vincent Droguet, directeur du patrimoine et des collections, château de Fontainebleau
– Maxence Hermant, conservateur à la Bibliothèque nationale de France, département des manuscrits
– Isabelle His, professeur de musicologie, Université de Poitiers
– Adeline Lionetto, maître de conférences, Sorbonne-Université
Informations pratiques :
Les propositions de communications doivent inclure :
• les nom, prénom, adresse électronique, statut, discipline et affiliation du chercheur ou de la chercheuse ;
• le titre de la communication ;
• un résumé de la proposition spécifiant le contenu de la communication (1.000/1.500 signes) ;
• une courte notice bio-bibliographique.
Elles devront parvenir avant le 30 janvier 2020 aux deux adresses suivantes : oriane.beaufils chez chateaudefontainebleau.fr et luisa.capodieci chez univ-paris1.fr
Les communications, en français ou en anglais, ne devront pas dépasser les 30 minutes. Les résultats de la sélection seront transmis par les organisateurs après le 1er mars 2019.