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31 mars 2023, Cagliari : Les États de Savoie et la mer. Approche juridique et institutionnelle - XIVe-XIXe siècles

Entre l’acquisition de Nice en 1388 et celle de la Ligurie en 1815, l’histoire des États de Savoie est marquée par une succession de tentatives pour accéder à la mer et devenir progressivement une puissance méditerranéenne. Nice, Oneille, la Sicile, la Sardaigne, Loano, Menton-Roquebrune, et enfin la Ligurie sont autant d’étapes de cette surprenante vocation méditerranéenne que la dynastie alpine s’attribue et qu’elle finit par concrétiser. Étrange destinée en effet que celle de cette monarchie dont le berceau ducal est Savoyard et la couronne royale Sarde, pour des souverains qui sont par ailleurs « rois de Chypre et de Jérusalem ».

Cette réalité géopolitique ouvre aux États de Savoie de formidables opportunités, elle les confronte à de nouveaux enjeux, de nouvelles activités, de nouvelles ressources, de nouvelles relations, mais aussi de nouveaux problèmes. Pour y faire face, tout est à imaginer et à construire : de nouvelles règles et des formes de pouvoir inédites, en relation constante avec des réalités déjà présentes, tant juridiques (on pense au droit de Villefranche) que diplomatiques (par exemple les relations complexes avec l’Angleterre). En effet, la mer est un espace géostratégique, économique, humain, mais aussi, institutionnel, administratif et juridique. D’abord objet de conquête ou des tractations diplomatiques, la mer des États de Savoie est en tous points un « territoire » nouveau : Venant de Chambéry ou de Turin, c’est d’abord une destination puis un littoral, puis une immense étendue d’eau et surtout des îles

(brièvement la Sicile et durablement la Sardaigne) avec lesquelles il faut créer des liaisons (à partir du port Lympia à Nice) et qu’il faut gouverner (sans doute différemment des « État de terre fermes »). Tous ces espaces doivent en effet être maîtrisés et réglementés, ils donnent lieu à la naissance d’administrations et de juridictions militaires et civiles, mais ils rendent aussi nécessaires des relations avec de nouvelles populations, de nouveaux voisins, de nouvelles puissances maritimes.

Il va s’agir en effet d’organiser la navigation et le transport maritime, ouvrir des liaisons commerciales (proches ou lointaines), établir des relations avec les populations insulaires, mais aussi développer les ports, les chantiers navals, la marine commerciale et de guerre, établir une défense du littoral, contre d’autres puissances maritimes, contre les corsaires ou les pirates. Mais inversement la mer permet aussi d’accueillir plus facilement des étrangers ou leurs représentants, des produits nouveaux venus d’ailleurs ou les richesses qu’elle recèle, issues notamment de la pèche, mais également de s’adapter à de nouveaux usages maritimes ; plus tard des littoraux enchanteurs donneront naissance à un proto-tourisme prometteur. Certainement, la mer crée aussi des vocations pour de grands marins (Garibaldi surtout) ou diplomates.

Comment et par quels moyens les États de Savoie ont-ils pu faire face à de tels défis ? Quels ont été les choix diplomatiques et commerciaux ayant conduit la cour de Turin à s’orienter vers la mer ? Quelles ressources, quels moyens, quelles compétences ont-ils su mobiliser pour maîtriser tant d’activités et en tirer avantage ? Les résultats ont été à la hauteur des enjeux. Souvent qualifiée de « monarchie administrative et juridique », la monarchie sarde a élaboré ou utilisé une multitude d’institutions et de règles de droit lui permettant de s’adapter progressivement à cette nouvelle orientation et devenir à terme une puissance à la fois alpine et méditerranéenne.

Sans rejeter les approches sociales ou économiques des thèmes proposés, ce colloque privilégiera ses aspects institutionnels, juridiques, administratifs, culturels, diplomatiques et politiques.

Modalités de soumission des propositions
Les propositions de communications sont à soumettre à : marc.ortolani at univ-cotedazur.fr jusqu’au 31 mars 2023.

Elles ne devront pas excéder 3000 signes (tout compris) et devront comporter une brève présentation de l’auteur et un bref descriptif des sources envisagées. Le dépôt des propositions s’effectuera jusqu’au 31 mars 2023. Les candidats seront informés de la décision du comité organisateur au plus tard le 1er juillet 2023.

Le colloque se tenant à Cagliari (12-13 octobre 2023), les organisateurs prendront en charge l’hébergement et la restauration mais ne seront pas en mesure financer les déplacements qui resteront à la charge de chaque communiquant ou de son institution. Pour ceux qui ne pourraient pas se déplacer, le colloque est prévu sous forme hybride (en présentiel ou à distance).

Le nombre des communications en présentiel étant limité à vingt, d’autres communicants pourront être admis à intervenir à distance.

Merci d’indiquer dans la proposition de communication si celle-ci se fera en présentiel ou à distance.

Les communications au colloque seront d’une durée de vingt minutes en langue française, italienne ou anglaise.

Les actes du colloque seront publiés.

Comité scientifique
Michel Bottin (Université Côte d’Azur)
Paola Casana (Université de Turin)
Giuseppina De Giudici (Université de Cagliari)
Enrico Genta (Université de Turin)
Elisa Mongiano (Université de Turin)
Marc Ortolani (Université Côte d’Azur)
Vito Piergiovanni (Université de Gênes)
Andrea Pennini (Université de Turin)
Lorenzo Sinisi (Université de Gênes)
Olivier Vernier (Université Côte d’Azur)