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11 mars 2017, Crépy-en-Valois : Histoires et mémoires du Valois

La journée d’étude organisée par la Société d’histoire et d’archéologie du Valois aura pour objectif de réfléchir sur l’évolution du territoire du Valois dans ses limites administratives depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours d’une part et de comprendre les raisons qui poussent à héroïser des personnages historiques ou au contraire à les oublier d’autre part.

Programme

9 heures 30 : accueil des participants

9 heures 45 : les mots du président, de Claude Laisier (à l’origine de la fondation de la SHAV) et de Bruno Fortier, maire de Crépy-en-Valois, vice-président de la CCPV
10 heures : Le territoire du Valois, reflet des évolutions historiques

Modérateur, Eric Dancoisne

L’implantation monastique dans le Valois à l’époque médiévale par Jean-Luc François, président de l’association de sauvegarde de Lieu-Restauré
Les seigneurs de Crépy-Nanteuil par Régis Moreau, vice-président de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Nanteuil-le-Haudouin
Les limites administratives du Valois moderne et contemporain par Jacques Bernet, maître de conférences honoraire, président de la Société d’Histoire Moderne et Contemporaine de Compiègne
Le musée de l’Archerie et du Valois : un musée de territoire ? par Marion Roux-Durand, directrice du Musée de l’Archerie et du Valois

11 heures 30 : discussion

12 heures : verre de l’amitié
14 heures 30 : Personnages du Valois

Modérateur, Jacques Bernet

Héroïnes et femmes illustres à Pierrefonds par Laurence Ducousso-Lacaze, professeure agrégée de Lettres Modernes
Gustave Chopinet, un héros local ? Par Eric Dancoisne

15 heures 20 : discussion
16 heures : autour de Saint-Thomas

Une (re) découverte à pied proposée par Marie-Thérèse Le Guen, vice-présidente de la SHAV

Vers 17 heures : clôture de la journée

Lieu

Hôtel d’Orléans - Rue Jeanne d’Arc
Crépy-en-Valois, France (60)

Résumés des interventions

L’implantation monastique dans le Valois à l’époque médiévale

De la chute de l’empire romain à la Révolution française, le Valois a été, pourrait-on-dire, capté par les nombreux Ordres religieux : Bénédictins, Cisterciens, Prémontrés, Fontevristes, etc, pour ne citer que les plus connus. Ceux-ci ont grandement participé à l’aménagement du territoire et à l’économie locale avec la réalisation de nombreux monuments. Cette période est achevée, mais les traces de ces nombreux établissements montrent l’importance de leur pouvoir avant la Révolution, et permettent si on les préserve, de contribuer à l’économie actuelle par le tourisme, sans oublier la mémoire du Valois

Jean-Luc François, président de l’association de sauvegarde de Lieu-Restauré

Les seigneurs de Crépy-Nanteuil

Le château de Crépy est aujourd’hui présenté, le site du Musée de l’Archerie en témoigne, comme « le château de Philippe de Crépy-Nanteuil ». Ce n’est pas ici l’étude du site castral qui sera notre propos mais plutôt l’histoire méconnue des seigneurs portant le nom de Crépy-Nanteuil au temps du Valois féodal.

Crépy-en-Valois et Nanteuil-le-Haudouin, n’ont jamais eu la même importance politique ou économique, mais furent réunies dans un même patronyme durant deux siècles. De Thibaud le Riche né à l’aube du XIe s. à Philippe de Nanteuil mort en 1228, le nom des Crépy-Nanteuil a été porté par des seigneurs issus d’une branche cadette des comtes de Crépy. Limitrophe du domaine royal, la terre de Nanteuil est incorporée au Valois par le mariage du comte Raoul II avec la fille du comte de Breteuil qui lui apporte cette terre en dot. Quelques années plus tard, en 1030, Raoul ne possédant qu’un seul comté, le partage entre ses deux fils. L’aîné, le comte Raoul III, qui épousera Anne de Kiev conserve la seigneurie du comté ; le cadet Thibaud reçoit la seigneurie du donjon de Crépy et la terre de Nanteuil. À compter du XIes., les « Crépy-Nanteuil » s’éloigneront de la cité comtale et préserveront leurs possessions de l’appétit royal qui fera tomber Crépy dans l’escarcelle de Philippe Auguste au début du XIIIe s.

Durant deux siècles, les Crépy-Nanteuil constitueront une seigneurie à Nanteuil et les deux parties du Valois connaîtront une destinée divergente. Philippe Ier de Nanteuil sera le premier à abandonner le nom de Crépy, bâtira son château et sera inhumé à Nanteuil délaissant ainsi la nécropole de ses aïeux à Saint Arnoul. Les seigneurs de Nanteuil, conserveront cependant la seigneurie du donjon de Crépy pourtant enserrée dans l’ensemble castral.

Régis Moreau, vice-président de l’Association d’Histoire et d’ Archéologie de Nanteuil-le-Haudouin

Les limites administratives du Valois moderne et contemporain

Entité historique de construction purement féodale, le Duché de Valois, tel qu’il avait été défini en 1406 et dont Claude Carlier s’est fait l’historien au XVIIIe siècle, n’avait aucune unité géographique ni linguistique ; partagé entre trois diocèses et deux Généralités aux sièges et chefs-lieux extérieurs, pourvu d’institutions judiciaires ou fiscales hétérogènes animant de petites cités rivales, le Valois était dépourvu de toute cohérence administrative jusqu’à la Révolution. Carlier en demandait légitimement la refonte et la simplification en 1764. Les réformes administratives de la Constituante, loin de répondre à ce voeu, ont perpétué voire accentué ces divisions, partageant le Valois historique entre trois nouveaux départements. Crépy obtint bien le chef-lieu d’un des neuf districts de l’Oise, prenant un temps sa revanche sur Villers-Cotterêts ou La Ferté-Milon, ses rivales, rattachées aux ressorts de Soissons ou de Château-Thierry. Cet avantage prit fin dès le Directoire, d’autant que le projet formulé en 1795 d’un nouveau département de « Marne-Inférieure » ayant Meaux pour chef-lieu et intégrant les anciens districts de Meaux, Crépy et Château-Thierry, resta sans suite. Le Valois, ajouté en suffixe à une poignée de communes dans trois départements, reste ainsi de nos jours avant tout une référence historique prestigieuse revendiquée par des associations historiques et culturelles, un argument touristique non dépourvu de passéisme.

Jacques Bernet, président de la Société d’Histoire Moderne et Contemporaine de Compiègne

Le musée de l’archerie et du Valois : un musée de territoire ?

Le Musée de l’archerie et du Valois que nous connaissons aujourd’hui possède une histoire relativement récente mais jalonnée d’évolutions. Fondé en 1938 par le Syndicat d’initiatives de Crépy, il est d’abord le conservatoire d’objets témoignant de ce qu’on appelle « les vieux métiers ». Fermé lors de la Seconde Guerre mondiale, son existence est éphémère. Il renaît avec l’impulsion de la famille Scart à partir de 1949, sous une autre forme. En effet, suivant l’expertise du célèbre Georges-Henri Rivière, fondateur du musée parisien des Arts et Traditions populaires et théoricien des écomusées, le musée de Crépy prend une nouvelle orientation. L’analyse de M. Rivière met en lumière l’attachement profond des habitants du Valois à l’archerie traditionnelle, le beursault. Il est ainsi décidé que ses collections seraient consacrées à l’archerie.

S’appuyant sur le dynamisme des compagnies d’arcs locales, la thématique s’étend ensuite à toutes les pratiques de tir à l’arc. Dans les années 1970, le musée s’enrichit de collections statuaires, accueillant des sculptures issues des cantons de Crépy-en-Valois, de Betz et de Nanteuil-le Haudouin. Ici encore, le lien avec le territoire du Valois est essentiel. A l’heure actuelle, le musée de Crépy se nourrit encore de ce riche terreau patrimonial tout en visant une renommée de plus grande échelle. Confronté aux défis de la communication moderne afin de valoriser ses collections, de nombreux enjeux sont à l’œuvre afin de concilier une culture locale qui demeure son socle et une ambition internationale qui confère aux œuvres qu’il recèle une reconnaissance justifiée.

Marion Roux-Durand, directrice du Musée de l’Archerie et du Valois

Héroïnes et femmes illustres de Pierrefonds

Les Neuf Preuses, l’Impératrice Eugénie, Séverine, Élisabeth Jalaguier : ces figures féminines – réelles ou fictives - ont la particularité d’être liées, d’une façon ou d’une autre, à la ville de Pierrefonds, d’avoir acquis une certaine notoriété et d’incarner une forme d’héroïsme au féminin. Elles offrent ainsi l’opportunité de construire une réflexion sur cette notion traditionnellement associée à des vertus masculines. Il est dès lors possible, en les replaçant dans leur contexte et en retraçant leur histoire, de s’interroger sur les valeurs dont elles sont porteuses et sur la façon dont la postérité les a traitées.

Laurence Ducousso-Lacaze, professeure agrégée au Lycée européen de Villers-Cotterêts

Gustave Chopinet, un héros local ?

Un homme politique n’est pas destiné à devenir un héros. Cette sorte d’homme a longtemps été réservée aux guerriers et aux militaires. Le héros est de surcroît masculin même si, à Beauvais, on célèbre Jeanne Hachette et partout en France, la Pucelle. Des conditions exceptionnelles peuvent donc, dans certains cas, faire d’un homme, un héros aux yeux de la société. Le député-maire Gustave Chopinet a consacré sa vie à la médecine d’abord puis à la vie politique locale, des années 1870 jusqu’à sa mort en 1918. Il est un homme de devoir et de conviction. La Première Guerre mondiale le révèle tout particulièrement. En le décorant de la Légion d’honneur en 1917, la République honore le maire de Crépy-en-Valois et le vice-président du Conseil général pour son attitude. Or en privé, l’homme doute. Un héros local ?

Eric Dancoisne, président de la SHAV

Autour de Saint-Thomas … une (re) découverte à pied !

Je vois d’ici poindre un certain scepticisme doublé de cette idée : encore une énième visite de Crépy, du déjà vu, du déjà connu, aucun intérêt…. Et qu’entendent-ils par « autour de St Thomas » ? Pour lever un petit coin du mystère disons une visite qui s’articulera autour d’une collégiale, d’un buste et d’un monument aux morts…. Vous commencez à comprendre… alors soyons encore un peu plus précis : Philippe d’Alsace, Michel Dupuy et Bartholomé... mais nous n’en dirons pas plus !

Marie-Thérèse Le Guen, vice-présidente de la SHAV