28-29 nov. 2024, Versailles : Crises et communication dans la période de bouleversements (1785-1820)
Colloque international organisé et soutenu par le Centre de recherche du château de Versailles sur un projet de Julia Hasselhorn retenu dans le cadre de l’appel à candidature 2023 pour le financement d’une journée d’études ou d’un colloque « jeune chercheur » du Centre de recherche.
Le colloque a pour but de mettre en lumière quatre aspects de la thématique « Crise et communication en période de transition » en faisant appel à des experts internationaux :
1) Compréhension systémique de la crise
Les princes, leurs familles, les ministres, les conseils secrets, les partis de la cour, les autorités municipales, les corporations, les élites, les citoyens, les éditeurs, les aubergistes, les phénomènes de masse : des acteurs individuels au niveau micro, en passant par les institutions et les couches de la population forment les différentes sphères de la société. L’objectif de cette section est de mettre en relation ces différents acteurs dans leurs perceptions respectives de la crise et de démontrer les interactions dans l’action communicative qui existent entre eux. Il ne s’agit pas seulement de questions de pouvoir, mais aussi de savoir quand un état d’exception est perçu collectivement.
2) Stratégies de gestion de crise
Entre 1785 et 1820 – une époque où, vu ex post, un état d’exception semble succéder à un autre, la question est de savoir s’il existe des processus d’apprentissage dans l’action communicative (seigneuriale). Il convient de se demander quelles sont les voies empruntées pour transmettre certains messages de fond ? Qui élabore ces messages ? Comment sont-ils perçus et transmis dans un contexte de crise ? Quelle est l’importance des processus de communication réciproques ou de leur absence dans la gestion de la crise ? Quel est le rapport entre la communication et l’action ? Et enfin, existe-t-il des « approches d’évaluation » internationales à long terme/transversales ?
3) Opérateurs de la communication de crise
Quels sont les facteurs de réussite de la communication intersociale ? Dans quelle mesure le fait de se rattacher à des traditions ou de les rompre délibérément a-t-il un effet de médiation ? Quel est le rôle de la religion et de la piété, et quel est l’influence de la mentalité découlant du siècle des lumières ? Qu’en est-il des manifestations publiques et du charisme personnel seigneurial ? Quelle est l’importance des mentalités régionales, des « communautés émotionnelles », dans le processus de communication ? Enfin, existe-t-il des « codes » de communication qui fonctionnent au-delà de la société ?
4) Communication de crise et public
La gestion des crises au début de l’époque moderne se situe entre la politique des arcanes et le développement de la/des sphère(s) publique(s). Le thème de la communication de crise est lié au débat relatif à la « sphère publique », qui a d’abord été mené de manière intensive par Jürgen Habermas et Niklas Luhmann.
Existe-t-il des communicateurs et des destinataires centraux dans le comportement de communication en état d’urgence ? Les crises impliquent-elles des changements dans la « sphère publique » ? Peut-on considérer les processus de communication, surtout en temps de crise, indépendamment des communicateurs concrets ? Quelle est l’efficacité de la communication de crise ?
L’objectif de ce colloque est de pouvoir contribuer à une histoire de la communication multi-perspective et de retracer les processus de communication à différents niveaux de la société.
Comité d’organisation :
Mathieu da Vinha, Centre de recherche du château de Versailles
Julia Hasselhorn, université Goethe de Francfort-sur-le-Main