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3-4 déc. 2022, Bruxelles : Les "basses danses" de Marguerite d’Autriche

Ne manquez pas cette occasion unique d’admirer le manuscrit des « basses danses » de Marguerite d’Autriche les 3 et 4 décembre prochains.

À partir du 22 novembre, les visiteurs du KBR museum pourront admirer une nouvelle sélection de manuscrits, d’imprimés et d’estampes datant de l’époque des ducs de Bourgogne. Un des ouvrages présentés est particulièrement exceptionnel : les basses danses de Marguerite d’Autriche, fille de Marie de Bourgogne et de Maximilien d’Autriche dont les pages sont… noires.

Un parchemin rarissime

Il est peu probable que vous ayez déjà eu l’occasion de voir un manuscrit sur parchemin noir. De par le monde, il n’en existe que 7 exemplaires connus à ce jour. Pour obtenir cet effet, ces parchemins ont été teintés soit avec des pigments noirs à base de carbone, soit avec des composés ferro-galliques.

Les manuscrits du Moyen Âge sont par définition uniques et très précieux. Mais avec leurs 25 feuillets de couleur noire, les basses danses revêtent un caractère particulièrement exceptionnel. À la cour de Bourgogne, la couleur noire est le symbole du luxe et du prestige. De plus, les notes et les mots rédigés à l’encre dorée et argentée, brillent de mille feux et donnent encore plus de majesté à ce manuscrit.

Un manuscrit extrêmement fragile

La couleur noire donne indéniablement un cachet exceptionnel à ce manuscrit mais représente également un véritable défi en termes de conservation. Au fil du temps, la teinture noire a fragilisé les fibres du parchemin, rendant le manuscrit particulièrement sensible.

Des tentatives de restauration ont déjà été entreprises au XIXe siècle mais les résultats ne furent pas concluants sur le long terme. En effet, pour éviter l’effritement des bords extérieurs du manuscrit, les folios ont été renforcés par des bandes de papier noir. Si ce traitement a permis de consolider les bords des feuillets, il est à l’origine de nouvelles dégradations : le papier, épais et rigide, crée une sorte de cadre contraignant le parchemin extrêmement fragilisé, qui est alors susceptible de casser à côté des anciennes réparations.

Aussi fragile qu’exceptionnel, ce véritable trésor n’est donc pratiquement jamais sorti de son coffre-fort. Mais suite à l’achèvement d’un projet de recherche et à la publication d’un fac-similé de haute qualité, vous aurez la chance unique d’admirer le manuscrit original des basses danses au KBR museum durant le week-end des 3 et 4 décembre 2022. En dehors de ces dates, le manuscrit original sera remplacé par le fac-similé.

Une danse particulièrement raffinée

La basse danse est pratiquée à la cour au XVe et au début du XVIe siècle. À la différence des autres danses plus sautillantes, les basses danses sont particulièrement gracieuses : les pieds des danseurs quittent à peine le sol. La basse danse, plus raffinée, est pratiquée par la noblesse et contraste avec les danses moins élitistes du Moyen Âge, qui permettaient plus de mouvements. Mais la basse danse est aussi un art, celui de retenir de nombreux pas, et une façon pour la noblesse de mettre en avant une qualité essentielle : la mémoire.

Le manuscrit des basses danses de Marguerite d’Autriche contient 58 danses reprenant des notes en dessous desquelles se trouvent des instructions chorégraphiques. L’ouvrage, réalisé vers 1500, est le plus ancien livre de danses connu des anciens Pays-Bas méridionaux. Il est considéré, dans le monde entier, comme une source essentielle à la compréhension de ce style.

Un cadeau stratégique

Bien qu’il contienne une note de propriété ainsi qu’une cote de la bibliothèque de Marguerite d’Autriche, le manuscrit a probablement été commandé par Philippe de Clèves et Françoise de Luxembourg.

Il est probable que ce couple d’aristocrates, riche et influent, ait offert ce prestigieux manuscrit à Marguerite d’Autriche vers 1500 afin de tenter de rentrer dans les faveurs de la cour de Bourgogne par le biais d’un cadeau très coûteux. En effet, Philippe de Clèves était tombé en disgrâce auprès de Maximilien d’Autriche, l’époux de Marie de Bourgogne vers 1485.

Fac-similé

Ces dernières années, KBR et Alamire Foundation ont effectué des recherches sur les basses danses donnant lieu à l’édition d’un fac-similé dans la série Leuven Library of Music in Facsimile. L’étude qui a accompagné la réalisation du fac-similé a été menée par une équipe internationale d’experts en musique, danse, codicologie et histoire des collections de livres et œuvres d’art de Marguerite d’Autriche. Pour en savoir plus sur ce projet, vous pouvez visionner la vidéo qui lui est consacrée sur alamire.tv.

Une occasion unique d’admirer ce manuscrit

Les basses danses n’ont pas été montrées au public depuis plus de 30 ans. Ne manquez pas cette occasion unique d’admirer ce manuscrit original en visitant le KBR museum le week-end des 3 et 4 décembre 2022. Vous aurez également la possibilité de participer à un atelier ouvert s’articulant autour des “Basses Danses” pendant le week-end en question.

Atelier

Il y a six siècles, Bruxelles appartenait aux souverains les plus riches et les plus puissants d’Europe : les ducs de Bourgogne. Fins politiques et mécènes cultivés, ils se sont constitué un émouvant trésor : la Librairie, une collection précieuse et unique de manuscrits. Ces chefs-d’œuvre, rescapés des outrages du temps et de l’Histoire, KBR les protège pour vous et sont dorénavant accessibles au KBR museum.

Le week-end des 3 et 4 décembre, vous aurez la chance unique d’admirer le manuscrit original des basses danses de Marguerite d’Autriche au KBR museum. Les pages de cet ouvrage exceptionnel sont constituées de parchemin noir. Les mots et les notes sont inscrits à l’encre dorée et argentée donnant un cachet encore plus prestigieux à ce manuscrit remarquable. De par le monde, seuls 7 manuscrits de ce genre sont aujourd’hui connus.

Aussi fragile qu’exceptionnel, ce manuscrit n’a pas été exposé depuis plus de 30 ans. Lors de cet événement unique, un atelier libre vous sera proposé afin de comprendre le travail minutieux qui se cache derrière les manuscrits médiévaux. Plume et pinceau à la main, vous deviendrez donc moines copistes et enlumineurs le temps d’un atelier.

Peindre avec des pigments

Au Moyen Âge, pas de boites d’aquarelles ou de tubes de gouache dans l’atelier des enlumineurs qui fabriquaient leurs couleurs directement à partir de matériaux naturels ou de pigments importés de pays lointains. Découvrez le plaisir de créer vos propres couleurs à partir de pigments en poudre et décorez vous-même l’ex-libris de Marguerite d’Autriche qui orne le manuscrit des basses danses.

Écrire à la plume

Plume à la main, découvrez l’art de tracer les lettres. Un vrai travail de moine ! Apprivoisez l’épaisseur des traits, soignez les arrondis et évitez les taches… Après cette expérience, vous admirerez plus encore le travail des artistes qui, il y a des siècles, ont calligraphié, à l’encre dorée et argentée, le fabuleux manuscrit des basses danses exposé au KBR museum.

Infos pratiques

Quand ? Le samedi 3 décembre et le dimanche 4 décembre, de 14h00 à 17h00 heures (en continu)
Où ? Dans l’atelier situé à la sortie du musée
Prix ? Compris dans votre ticket d’entrée pour le KBR museum
Pour qui ? Cet atelier s’adresse aux adultes et aux enfants à partir de 8 ans.