L’art de la diplomatie
Nicolas Machiavel
Nicolas Machiavel, L’art de la diplomatie, Perrin, 2018
Dépêché à cinq reprises à la cour de France par la Signoria, le « gouvernement » de Florence, et deux fois auprès de l’empereur d’Allemagne Maximilien de Habsbourg, Machiavel, jeune et sagace diplomate, s’attache à décrypter les arcanes de ces deux grands Etats. Rompant avec la tradition diplomatique ancienne, il se fait l’œil de Florence en terres étrangères et rend scrupuleusement compte à la Signoria de ses observations, dans des billets voués à demeurer confidentiels.
Ces notes analysent, sans fioritures ni états d’âme, les lignes de force de ces Etats aussi bien que la « psychologie » de leurs habitants : les Français, par nature, sont « changeants et légers, […] d’une grande humilité dans le malheur, et insolents quand tout va bien ». Les Allemands, eux, sont riches parce qu’ils « vivent comme des pauvres, ils ne bâtissent rien, ne s’habillent pas et n’ont chez eux aucun meuble ; il leur suffit d’avoir en abondance pain et viande, ainsi qu’un poêle où fuir le froid ».
Dans ces textes savoureux, joints à deux billets destinés à instruire de jeunes confrères ambassadeurs, Machiavel expose méticuleusement les secrets, tels qu’il les conçoit, de l’art de la diplomatie.
Jean-Yves Boriaud traduit et présente ces documents, leur rendant leur exceptionnelle modernité. Professeur émérite de langue et littérature latines, il est déjà le traducteur de textes essentiels de Machiavel, L’Art de la guerre et Le Prince.