La chaumière aux coquillages de Rambouillet. La fabrique de l’illusion au XVIIIe siècle
Antoine Maës
Antoine Maës, La Chaumière aux coquillages de Rambouillet. La fabrique de l’illusion au XVIIIe siècle, Montreuil : Éditions Gourcuff Gradenigo, 2018, 112 p., 17€ (ISBN : 978-2-35340-288-5)
En 1761, la publication de Julie ou la Nouvelle Héloïse par Jean-Jacques Rousseau, qui prônait alors le retour à la nature, contribua à l’apparition et au développement des jardins pittoresques en France dans le dernier tiers du XVIIIe siècle. Le domaine princier de Rambouillet ne fit pas exception. Dans la lignée du prince de Condé à Chantilly ou de la reine Marie-Antoinette à Trianon, le duc de Penthièvre fit aménager dans le parc de sa résidence, en 1779-1780, un jardin anglais agrémenté de trois fabriques, rustiques et exotiques : un kiosque chinois, un ermitage et une chaumière. Élevée au cœur d’une île pour le plaisir de la princesse de Lamballe, celle-ci fut entièrement restaurée en 2005 : cet édifice, dans lequel le naturalisme est porté à son paroxysme, renferme notamment un salon dont l’extraordinaire décor aquatique fait toujours écho au somptueux mobilier de François-Toussaint Folio. La chaumière aux coquillages de Rambouillet fut pour la belle-fille de Penthièvre ce que la laiterie de la reine sera pour Marie-Antoinette : un bijou d’architecture dans un écrin de verdure, où tant de raffinement suscite l’émerveillement.
Diplômé de l’École du Louvre et de la Sorbonne, Antoine Maës a consacré de nombreuses recherches au domaine royal de Rambouillet sous Louis XVI et Marie-Antoinette.