Le prince, le despote, le tyran : figures du souverain en Europe, de la Renaissance aux Lumières
Myriam-Isabelle Ducrocq, Laïla Ghermani (dir.)
Myriam-Isabelle Ducrocq et Laïla Ghermani (dir.), Le prince, le despote, le tyran : figures du souverain en Europe, de la Renaissance aux Lumières, Paris, Honoré Champion, 2019, ISBN : 978-2-7453-5018-3, 58€
Ce volume veut revisiter et tenter de saisir la complexité de la figure du souverain en Europe à l’époque moderne en confrontant plusieurs approches disciplinaires.
Née dans un contexte de profondes mutations politico-religieuses engendrées notamment par la naissance de monarchies territoriales centralisées et autonomes, par la Réforme protestante et par les guerres de religion, la notion de souveraineté est à la fois le lieu d’innovations juridiques et philosophiques et le lieu de nombreuses tensions. Au moment même où la doctrine de la souveraineté prend son essor, les figures-types du bon prince, du despote et du tyran, héritées de l’Antiquité et du Moyen Âge, ressurgissent en effet avec une nouvelle acuité. Devant les dangers qui peuvent naître de la rencontre entre une puissance souveraine et une volonté humaine déréglée par les passions, les écrits philosophiques, politiques et littéraires témoignent tous de la nécessité à la fois de remettre en jeu et de réinterpréter ces trois modèles de gouvernants pour tenter de limiter ou de réguler le pouvoir absolu du monarque. Par ailleurs, la réalité du règne des reines vient confronter la théorie de la souveraineté avec la représentation des sexes chez des penseurs majoritairement attachés au système patriarcal. C’est donc à un difficile exercice d’équilibre et d’adaptation que s’adonnent Bodin, Buchanan, Shakespeare, Samuel Daniel, Hobbes ou encore Montesquieu, durant cette période clé. L’image qu’ils nous donnent du souverain n’est ni cohérente ni stable, mais fissurée par les contradictions.
Myriam-Isabelle Ducrocq est agrégée d’anglais et Maître de Conférences à l’Université de Paris Nanterre (CREA-EA370). Son domaine de recherches est l’histoire de la pensée politique et du républicanisme dans les Îles britanniques et en Europe à la période moderne. Elle est notamment l’auteur d’une monographie intitulée Aux Sources de la démocratie anglaise. De Thomas Hobbes à John Locke (Lille, Presses Universitaires du Septentrion, 2012). Elle achève un ouvrage sur la réception de James Harrington dans la France des Lumières et de la Révolution et une traduction de The History of the Reign of Henry VII de Francis Bacon, en collaboration avec Nicolas Dubos et Guillaume Navaud (Classiques Garnier).
Laïla Ghermani est professeur agrégée de littérature anglaise et Maître de Conférences à l’Université Paris Nanterre (CREA-EA370). Spécialiste de littérature anglaise des XVIe et XVIIe siècles, son champ de recherche couvre l’oeuvre de John Milton et les rapports entre poésie, musique et rhétorique. Ses travaux portent en particulier sur les répercussions des débats sur l’image et sur l’iconoclasme dans la poésie religieuse. Elle prépare un ouvrage sur l’impact de la pensée antitrinitaire de John Milton dans sa pratique poétique.
Sommaire
Remerciements
Introduction
Première Partie
Le prince, le despote, le tyran dans l’Europe de la Réforme
Deuxième Partie
Déconstruire et Repenser la tyrannie à l’heure des Révolutions Anglaises
Troisième partie
Reflets du despote et du tyran dans l’Europe des Lumières et de la Révolution