Les officiers et la chose publique dans les territoires angevins (XIIIe-XVe siècle) : vers une culture politique ?
Thierry Pécout
Pécout Thierry (dir.), Les officiers et la chose publique dans les territoires angevins (XIIIe-XVe siècle) : vers une culture politique ? / Gli ufficiali e la cosa pubblica nei territori angioini (XIII-XV secolo) : verso una cultura politica ?, Rome, École française de Rome, 2020, ISBN papier : 978-2-7283-1444-7 , ISBN électronique : 978-2-7283-1445-4 669.
Au sein de l’ensemble des territoires contrôlés par les dynasties angevines, nous proposons d’examiner le personnel chargé des services centraux, la chancellerie, les cours de justice, les Chambre des comptes et archives, ou encore le conseil royal ou l’hôtel, tout comme les officiers des cours locales. On s’interrogera sur l’origine, la formation, les réseaux et les carrières de ce personnel, ainsi que sur la genèse institutionnelle de ses offices et charges. Tous ces éléments de départ s’articuleront avec une réflexion sur l’émergence de cultures administratives et politiques propres à ce groupe, autant de valeurs, de normes sociales, de pratiques, de dévotions et de goûts spécifiques caractérisant la genèse d’un milieu, et dans certains cas d’un « corps de l’État », dans le prolongement du colloque précédent tenu à Angers en novembre 2015 (« Parcours universitaires et formations intellectuelles des officiers angevins »). La question des circulations, des modèles et des échanges est certes importante. Mais dans un contexte monarchique, l’enjeu est aussi d’interroger précisément les phénomènes de « dépersonnalisation » de l’État et de discuter cette notion au regard de l’élaboration d’une « machine administrante » distincte de la personne du souverain et dont ce milieu est l’acteur. Pour éclairer ces processus, il s’agira de recourir tant à la prosopographie qu’aux carrières individuelles, à l’archéologie, à l’histoire et à l’histoire de l’art, à l’histoire des idées et des croyances, tant aux usages de l’écrit administratif ou spéculatif, qu’aux arts et lettres.