Les visages du cardinal. Construction et transformations de l’identité symbolique et matérielle du cardinalat à la fin du Moyen Âge et sous la première Renaissance
Antony Roch
ROCH Antony, Les visages du cardinal. Construction et transformations de l’identité symbolique et matérielle du cardinalat à la fin du Moyen Âge et sous la première Renaissance, Turnhout, Brepols, 2024.
ISBN : 978-2-503-59823-9.
Le cardinalat, depuis la fin du XIVème siècle jusqu’au début du XVIème siècle, est une entité en transformation, rythmée par les crises successives que traverse l’Eglise d’Occident. Ces crises et les transformations socio-culturelles du Quattrocento ont amené les théoriciens du cardinalat – qu’ils soient juristes, théologiens ou diplomates – à reconsidérer à la fois la place et les modes représentation des cardinaux, influençant également leur incarnation matérielle, et en nous laissant de riches témoignages sur leur réflexion. L’étude présente entend analyser le développement, les transformations, et les perceptions des représentations symboliques et matérielles de l’identité cardinalice idéale depuis le Moyen Âge tardif jusqu’à l’orée de la Réforme. Les éléments mis à jour sur la construction et les mutations de l’identité cardinalice idéale correspondent parfaitement au phénomène transitionnel associé à ce siècle. Le cardinalat apparaît, à travers l’ensemble des sources, comme un palimpseste sur lequel se réécrit constamment les empreintes de sa construction symbolique, matérielle et théorique, chaque couche laissant des traces visibles à celui qui en fait la lecture. Les formes de représentations pérennes qui définissaient le cardinalat et qui apportaient à la fois une justification sacrée et politique par la revendication d’origines prestigieuses finissent au Quattrocento par s’étioler ou se transformer pour laisser place à de nouvelles formes. Ces « couches successives » forment tout entières cette identité cardinalice, qui ne peut se concevoir que de façon multiple par la diversité et la richesse de son développement.
Table des matières :
Introduction
Première Partie : Contexte général
Le cardinalat au Bas Moyen Âge : essor politique d’une institution romaine
Aux origines de l’ecclésiologie cardinalice au Moyen Âge : fondements canoniques et culturels
Deuxième partie : constructions et mutations de la représentation symbolique du cardinalat au XVème siècle dans les sources textuelles
Les théoriciens du cardinalat de la fin du Moyen Âge et de la première Renaissance
Champs symboliques et métaphoriques médiévaux développés au Quattrocento
L’investissement de symboliques traditionnelles et nouvelles : les métaphores du prestige cardinalice de la première Renaissance
L’identité dans l’appartenance et le nombre : proportionnalité, représentation géographique et taille du Sacré-Collège
Troisième partie : Evolutions de l’incarnation matérielle dans la construction de l’identité cardinalice
Iconographie et application des modèles symboliques du cardinalat
Transitions vestimentaires
La pourpre cardinalice : la fixation progressive de la couleur rouge
Quatrième partie : Saint-Jérôme et le cardinalat : construction du cardinal idéal ?
Le cardinalat de Saint-Jérôme : constructions médiévales
Représentations hiéronymiennes : un phénomène grandissant
Le modèle cardinalice hiéronymien dans les débats ecclésiologiques du Quattrocento
La postérité en demi-teinte du Saint-Jérôme cardinal
Cinquième Partie : portées et résultats
Mutations et continuité du cardinalat à la fin du Moyen Âge et dans la première Renaissance
Conclusion générale.
Né en 1989, Antony Roch a suivi des études en Histoire (spécialisation antique et médiévale) et en Sciences des religions à l’Université de Fribourg (Suisse). Spécialisé dans l’étude de la papauté et de l’Eglise médiévale, il a réalisé sa thèse de doctorat sous la direction du Professeur Hans-Joachim Schmidt sur le phénomène des représentations théoriques et matérielles du cardinalat à la fin du Moyen Âge. Le présent ouvrage en est la publication.