Marguerite de Navarre
Patricia Lojkine
LOJKINE Patricia, Marguerite de Navarre, Paris, Perrin, 2021.
EAN : 9782262086046
œur de roi (François Ier), femme de roi (Henri II de Navarre) et grand-mère de roi (Henri IV), Marguerite d’Angoulême a trop souvent été reléguée au second plan, et sa vie étudiée à travers celle des hommes qui l’ont entourée. C’est oublier bien vite qu’elle a aussi, et surtout, été une grande mécène d’artisans du livre, tels François Rabelais, et elle-même une autrice prolifique sous le nom de Marguerite de Navarre. Fervente catholique mais aussi humaniste éclairée, elle a également cherché toute sa vie à « renouveler l’Église » en protégeant les réformateurs protestants, dont Jean Calvin.
Née Marguerite de Valois-Angoulême en 1492, puis devenue reine consort de Navarre par son second mariage en 1527, Marguerite contribua fortement à faire de la cour de son frère François Ier un lieu où intellectuels et artistes de premier plan se pressaient. Son influence politique déclinant progressivement après l’affaire des placards en 1534, elle décida de s’éloigner de la cour et de se consacrer à l’écriture. Auteur de poésie, de théâtre et de contes, elle laisse une œuvre abondante, dont son recueil de nouvelles inachevé : L’Heptaméron. Si ces écrits peuvent nous sembler datés aujourd’hui, ils n’en demeurent pas moins révolutionnaires pour l’époque, éminemment modernes, et même teintés de féminisme – ils ont inspiré de nombreuses femmes de tête comme la célèbre Anne Boleyn.
Dans cette biographie passionnante et étayée par de nombreuses sources inédites, Patricia Lojkine réhabilite une figure oubliée et pourtant, à l’image d’une Madame de Lafayette, incontournable de l’histoire intellectuelle et politique de la Renaissance.
Ancienne élève de l’École normale supérieure et agrégée de Lettres modernes, Patricia Lojkine enseigne depuis 2004 la littérature française du XVIe siècle à l’université du Mans. Ses recherches portent sur l’humanisme critique, sur l’éducation à la Renaissance ou encore sur les genres narratifs en France et en Italie. Elle a écrit, entre autres, l’ouvrage Excentricité et humanisme : Parodie, dérision et détournement des codes à la Renaissance (Librairie Droz, 2002).