Medicæa Medæa. Art, astres et pouvoir à la Cour de Catherine de Médicis
Luisa Capodieci
Luisa Capodieci, Medicæa Medæa. Art, astres et pouvoir à la Cour de Catherine de Médicis, Droz - Travaux d’Humanisme et Renaissance, 2011.
Catherine de Médicis magicienne ? Dès le XVIe siècle, le nom de la reine florentine est lié aux sciences occultes, sa naissance italienne étant perçue comme un gage de sa familiarité avec ces pratiques. L’ombre de la Reine noire se projette encore de nos jours sur l’historiographie et l’histoire de l’art. Le charme qui se dégage de la légende de la Médée Médicis possède pourtant le mérite d’attirer l’attention sur une question centrale, aussi bien pour la compréhension de l’activité artistique à la cour de France, que pour le problème des potentialités propres à l’œuvre d’art : celle de l’efficacité talismanique des images.
En revenant sur les travaux de Frances Yates, qui attribuait à une partie de la production artistique promue par les derniers Valois une finalité magique inspirée par la reine italienne, cet ouvrage étudie la redécouverte en France d’une gnose païenne à laquelle les Médicis avaient donné l’impulsion à Florence. Trois orientations majeures - la magie, l’astrologie et la prophétie - permettent de développer une réflexion sur le rôle joué par Catherine de Médicis dans l’interaction entre art, hermétisme et néoplatonisme et d’étudier comment ces savoirs ont contribué à la mise en place d’une propagande artistique visant à exalter le pouvoir royal.